
commun , 8cc. Elles font terminales ou axillaires
ou Amplement latérales •, le plus fouvent elles font
Amples , quelquefois elles lont compofées ou rameutes.
Les épines rameufés du Févier (Gleditjîa)
font très-remarquables.
Quelques plantés perdent leurs épines , les unes
par la culture ( Prunus fpi no f a ) , & les autres par
la vieilleffe ( ïlex aquifolium ).
ERABLE , A cer y genre de plante à fleurs
polypétalées , qui a des rapports avec le Marronnier
( Æfculus ) , 8c qui comprend des arbres indigènes
& exotiques, la plupart fort élevés & d’un
beau port, fufceptibles detre cultivés en pleine
terre dans notre climat, ayanttous des feuillesoppo-
fées , des fleurs en grappe ou en bouquet corym-
biforme , & produilant des fruits compofcs de
deux capfules monofpermes, terminées chacune
par une aile très remarquable.
Obfervation.
Le genre de l’Erable paroît compofer avec celui
du Staphilin & celui du Maronnier, une petite
famille particulière, qui le diftingué au premier
afp e 61 de celle des Bali’amiers , parce que les plantes
quelle comprend ont les feuilles oppofées , &
qui le rapproche beaucoup de la famille des Mal-
pighies.
C a r A C T E R E G É N É R I Q U E .
Les Erables ont des fleurs polygames , c’eft-à-
dire des fleurs hermaphrodites-fertiles , & fur !e
même individu ( ou quelquefois fur dps pieds
différens ) des fleurs mâles par l’avortement des
riftils. Certaines efpèçes même font dioïques ,
mais toujours par l’avortement d’un des deux lexes
fur chaque individu.
Chaque fleur hermaphrodite offre i°. un calice
divifé * profondément en cinq découpures oblon-
gues & un peu colorées j 2°. cinq pétales ovales
eu oblongs, ém enfles à leur fommet, 8c un peu
plus grands que le calice , auquel ils reflemblent
beaucoup -, 30. huit étamines , donc les filamens
aufli longs ou plus longs que les pétales , portent
des anthères arrondies; 40. un ovaire fupérieur ,
en partie enfoncé dans un difque orbicularre &
tuberculeux , & furmonté d’un ftyle divifé en deux
branches ouvertes , à ftigmates très-fimples. .
Chaque fleur mâle a un calice, une corolle , 8c
des étamines à peu près comme la fleur hermaphrodite
; mais fon piftïlqui paroît plus ou moins ,
ne prend point d accroiflement, & avorte.
Le fruit confiffe en deux capfules jointes 8c
réunies parleur bafe , ovales-arrondies , un peu
comprimées, fe terminant chacune par une grande
aile membranêufe , dont le bord intérieur eft plus
mince & plus tranchant que l’extérieur. Chaque
capfule contient une femence arrondie ou ovale.
E s P e c e s.N
I. E r a b l e de montagne ou fycomore^ Acer
pfeuJo * platànus. Lin. Acer foliis quinquelobis
ineequaliter J'errads fubtus glaucis , racemis pendu
lis. N.
Acer montanum candidum. Bauh. Pin. 430.
Tournef. 615. Duham. Arb. I. t. 9. Acer major.
Dod. Pempt. 840. Acer ladfolium. Ciuf. R if t .,
p. 10. Acer. Lob. Ic. 2. p. 199. Acer. Hall. Helv.
n®. 1029. 5*.
■ ?. Idem foliis variegatis. Acer majus , foliis
eleganter variegads. Tournef. 615. Vulgairement
le Sycomore panaché.
Arbre élevé , dont le bois eft blanc , l’écorce
brune, le tronc droit , nud inférieurement, &
la tête garnie d’un feuillage épais , ample, étfiée,
& fort belle. Ses feuilles font grandes , oppofées,
palmées , à cinq lobes pointus & dentés , glabres
& d’un verd foncé en deflus , & à furface inférieure
glauque ou blanchâtre , nerveufè & un peu
velue ou pubefeentë dans la jeuneffe. Ces feuilles
font portées furides pétioles communément rougeâtres
ou pourprés , & ont leurs angles rentrant
tous aigus , ce qui n’a point lieu dans l’efpèce
fuivanté. Les fleurs font petites , de couleur herbacée
, & difpofées en grappes oblcngues, bien
garnies , & toujours pendanres 5 ce qui diftingué
fortement cette efpèce de celle qui fuit. Les pédoncules
communs & particuliers font un peu
velus ; ceux de fg. bafe des grappes font divifés ou
rameux ; ce qui fait que les grappes font un peu
compofces. Les fleurs font la plupart hermaphrodites
, mais fur les mêmes grappes il s’en trouve
I un grand nombre dont les piflils avortent , &
qui par-là font réputées mâles.. Les deux capfules-
de chaque fruit forment un angle moins ouvert
que dans l’efpèce fuivanté; leurs aîles font grandes
, fort larges.
Cet arbre croît en France , en Allemagne, en
Suiffe , Scc. dans les bois des montagnes, .
( v. v. ) On en retire , en faifant une incifion à
fon écorce , une sève:douce dont on fait une efpèce
de fucre qui a les mêmes qualités que le fucre
ordinaire;
a Cet arbre, dit le Baron de Tfchoudi, eft
très-propre à figurer dans les parcs , ou il réuflira
dans les plus mauvailes terres ; on peut aufli en
, former des taillis qui croîtront très-vîte ; le bois,
en efl: meilleur que les autres bois blancs ; on en
fait des planches d'un, a fiez bon ufage pour l’intérieur
des maifons ; il n’eft pas mauvais pour les
ouvrages de tour & pour les Arquebufiers.
Sa variété à feuilles panachées eft un de* plus
beaux arbres qu’on puifie voir ; fes feuilles qui
ont pris leur confiftance font d’un, verd obfcur ,
rayé d’un blanc citrin (jaunâtre) 8c d’un verd
• clair ; mais dans les feuilles récentes, ces rahs
tirent fur la couleur de rôle. Rien de plus riant
que la touffe de ces arbres vue en deflous ; la
lumière joue mieux à travers le tiflu tranfparer.t
• clés panaches , qu’elle ne fait dans les feuillesuni-
fermes; ainfi on jouit de l’éclat adouci- des rayons
folaires, fans éprouver leur chaleur; 8c puifque
les mois de l’été ne procurent que peu d’arbres
fleuris donc on puifle orner les bofquets de cette
faifon , le.iSycomore panaché imitant les fleurs par
la couleur de fes feuilles , doit y. trouver une
place diftingùée. » / I. ’ >
a. Erable plane , Acerplatanoides. Lin. Acer
fohis quinquelobis angulojis acuminads utritique
glabris , racemis corymbofis ereSiuJcuUs. N.
Acer platanoidesïMunûng. Phyt. t. H.Tourn.
615. Mill. Diâ. Ic. t. 8. f. I. Acer major. Cam.
epit. 6$. Acer major cordi. Lob. Ic. 2. p. 199*
cum rarfiul. varictads 0. Acer montanum , arien-
talis platani foliis airo-vïrendbus. Pluk. Alm. 7.
t. 25a. f. 1. Acer. Hall. Helv. n°. 1029. 4*-
Duham. t. 10. f. I. •
0. Idem foliis laciniojîs & crifpis. N.
C ’eft un grand arbre , fort droit, d’un beau
port, & qui eft bien diftingué du précédent par
fon feuillage, par la difpofition de les fleurs , 8c
par les capfules prefque tout-à-fait ouvertes ou en
ligne droite; Ses feuilles font oppofées, pétioléès ,
palmées, minces, vertes 8c glabres des deux cotés,
luifantes en deflous dans leur jeuneffe , & à cinq
lobes pointus & anguleux. Les pétioles font cylindriques
y les angles rentrans font la plupart obtus.
Les fleurs font d’un verd jaunâtre , difpofées en
grappe courte, un peu corymbiforme , Üc à demi-
redreffée. Ces grappes font lâches , moins garnies
que dans l’efpèce ci-deflus , & compofées de pédoncules
glabres 8c rameux. Çhaquë fruit offre
deux grandes aîles fort écartées l’une de l’autre.
Cet arbre croît naturellement au Mont-d’O r ,
dans le Languedoc, le Dauphiné, la S'uifle, 8cc.
T) . ( v- v '. )
« Il faifoit autrefois l ’ornement des parcs &
des jardins ; mais comme il fe dépouille de bonne
heure , & que fa feuille eft fouvent attaquée par
les infedes , on fait à préfent moins de cas de ce
bel arbre : ce feroit pourtant dommage de le reléguer
dans le fond des' forêts ; car il a le mérite
de prendre fes feuilles de tEès-bonne heure , & de
plus , il fe couvre en Avril d’une prodigieufe
quantité de grappes de fleurs d’un jaune verdâtre
qui font d’un afpect très-gracieux... Quelquefois,
durant les chaleurs , les feuilles de ces deux premières
efpèces lont couvertes d’un fuc extravafé ,
raflemblé en petits grumeaux blants .& fucres ,
qu’on appelle vulgairement manne ; on fuppofe
.qu’elle eft tombée du ciel fous la forme d’une rofée
épaiffe : quoi qu’il en foit , les abeilles en font
d’amples,récoltés fur ces Erables y ainfi les Infti-
tuteurs de ces précieux infeétes doivent en planter
un certain nombre dans leur voifinage. » Le Baron
de Tfchoudi.
3. E rable à fucre, Acer faccharinum. Lin.
Acer foliis quinquepardto - palmads acuminads
dentads fubtus pubefceridbus. Lin. Mill. D iâ. n°. 6.
du Roi. Hajbk.' 1. p. 14. Duham. Arb. i.T a b .
I I . f. 3.
Cet Erable fe diftingoe facilement de celui qui
précède, en ce qu’il n’a point, comme lui , fes
feuilles luifantes en deflous , mais d’une couleur
matte ou terne tirant fur le glauque, avec des
poils plus ou moins abondans fur les nervures ,
principalement aux angles des premières divifions
de ces nervures. Ses feuilles ne font point aufli
blanches en deflous que celles de Y Erable rouge ,
& n’ont point leurs lobes aufli dentés; elles font
un peu ridées & d’un verd foncé en deflus , ont
leurs lobes anguleux, acurninés, 8c font portées
fur des pétioles communément rougeâtres ;. elles
fe peignent à l’automne d’un beau rouge, 8c font
alors un effet affez agréable. Les fleurs naiflent en
bouquets lâches ou en grappes courtes, corym-
biformes, peu garnies. Les fruits font formés de
deux capfules ovales, enflées, à aîles fort rapprochées
, 8c non ouvertes comme dans l’efpèce
ci-deflus ; ces aîles font d’ailleuts beaucoup moins
grandes. Cet arbre croît dans la Penfylvanie, le
Canada, & eft cultivée au Jardin du R oi.fj . (v. v.)
On diftingué au Canada deux forces de fucre
que l’on retire de deux efpèces <TErable, qui y
croiffent ; la première s’appelle fucre cCErable ,
8c la lèconde fucre de plaine. Il y a apparence que
le fucre d’Erable provient de- l’efpèce dont nous
venons de traiter , qui paroît être le n°. 6. de
M. Duhamel , 8c que le fucre de plaine fe retire
de Y Erable rouge mentionné ci-deflous.
« La liqueur de ces Erables , dit M. Duhamel,
d’après les Mémoires qu’il a reçus de M. Gaultier,
eft, au fortirde l ’arbre, claire & limpide comme
l ’eau la mieux filtrée ; elle eft très-fraîche , &
elle laiflè dans la branche un petit goût fucré fort
agréable. L’eau à'Erable eft plus fucrée que celle
de plaine ; mais le fucre de plaine eft plus agréable
que celui à1 Erable. L’une 8c l ’autre efpèce
d’eau eft fort faine; & on ne remarque point qu’elle
ait jamais incommodé ceux qui en ont bu , même
après des exercices vlolens 8t étant tout en fup.ur :
elle paffe très-promptement par les urines. Cette
eau étant concentrée par l’évaporation , donne
un fucre gras & rouffeâtre , qui eft d’une faveur
affez agréable. On retire cette eau en faifant des
incifions au tronc des deux efpèces à*Erable dont
on vient de parler.
Après avoir recueilli une quantité de fuc à'Erable
, par exemple deux cents pintes , on le met
dans des chaudières de cuivre ou de fer , pour en
évaporer l’humidité par l’aftion du feu ; on enlève
l’écume quand il s’en forme ; & lorfque la liqueur
commence à s’épaiïïir, on a foin de la remuer continuellement
avec une fpatule de bois pour empêcher
qu’elle ne brûlé , & pour accélérer l’évaporation.
Aufli tôt que cette liqueur a acquis la
confiftance d’un firop épais, on la vetfe dans des
moules de terre ou d’écorce de Bouleau ; alors
en fe refroidiflant, le firop fe durcit, & ainfi l ’on
a des pains ou des tablettes d’un fucre roux &
prefque traiifparent, qui eft affez agréable, fi l’on
B b b ij