
Circcea minima. Column. Ecphr. 2. p 80.
Tournef. 301. Solanifolia circcea Alpina. Bauh,
Pin. 168. Circcea. Hall. Helv. n°. 814.
Cette efpèce eft beaucoup plus petite que la
précédente , & s’en diftingue en outre par la tige
& les. pétioles très - glabres, & par les feuilles
échancrées en coeur à leur bafe y mais fa tige n’eft
point couchée, comme le dit Linné. Sa racine
eft oblique , munie de fibres longues & menues -,
elle pouffe une tige droite , haute de quatre à
fix pouces ,• feuillée , & très-glabre. Ses feuilles
font oppofées , pétiolées , cordiformes , glabres,
luifantes , très-minces , & bordées de dents pointues.
Les fleurs font d’un blanc mêlé de pourpre , .
& dilpofées en petites grappes terminales, fou-
vent Amples & quelquefois rameufes ou divifées
à leur bafe. On trouve cette efpèce dans les lieux
ombragés & humides des montagnes de l’Europe -,
nous l’avons rencontrée en abondance au Mont-
d’or en Auvergne. T f. ( v. v .)
CIRRHIFERE , qui porte des vrilles : on dit
en effet qu’un pédoncule eft cirrhiferc ( pedun-
culus cirrhiferus ) , lorfqu’il porte ou produit latéralement
une vrille ou un filet , comme dans la
Vigne , le Corinde, &c. Voye1 Vrille.
C I S T E S ( l e s ) , famille ■ de plante àinfi
nommée,, parce qu’elle comprend plufieurs genres
qui paroiffent avoir des rapports avec celui des
Cijîes proprement dits, qu’elle comprend également.
Les plantes de cette famille font la plupart
ligneufes, portent d’affez belles fleurs , & font
munies de feuilles oppofées & très-fimples. Leurs
fleurs^ font communément hermaphrodites , poly-
petalees, & ouvertes en rofe ; elles contiennent
un très-grand nombre d’étamines dont les fila-
mens font libres y leur piftil eft un ovaire fupé-
rieur, furmonté le plus fouvent d’un ou de plufieurs
ftyles. II. fe change en un fruit pulpeux ou
capfulaire.^ Voici les principaux genres qu’ôn peut
rapporter à cette famille :
Fruit charnu ou pulpeux.
Le Mangouftan,
Le Mamei,
Le Clufier ,
Le Camboge,
Le C rias ,
Le Calaba,
Le Nagas ,
Le Cyroyer y
Garcinia.
Mammea.
Clufia.
Cambogia.
G ri as.
Calophyllum.
Méfia.
Rkeedia.
* Fruit capfulaire.
L ’A fcy re , Afcyrum.
Le Millepertuis, Hypericum.
Le C ifte, Cifius. \
Obferv. Cette, famille eft la feule , parmi les
polypétalées à étamines indéfinies 8c à ovaire
fupeneur, qui comprenne des plantes à feuilles
oppofées. Elle eft bien diftinguée dé celle des
Myrtes par la fituation de l’ovaire de fes fleurs ,
& elle femble fe rapprocher de celle des Tilleuls
dont elle diffère au moins par la dïfpofition des
feuilles.
C I S T E , C l ST u S y genre de plante à fleurs
polypetalees , de la famille du même nom , qui
paroît avoir des rapports aveè les Millepertuis,
& qui comprend un très-grand nombre d’efpèces
qui font de petits arbriffeaux, des fous-arbriffeaux
& des herbes à feuilles fimples , la plupart oppo-
fees, & à fleurs d’un afpeêt très-agréable. Les
fleurs de ces plantes s’épanouiffent fucceflive-
ment, paffent fort vite, ne durent pgs plus d’un
jou r, 8c font djfpofées ou en grappe\terminale,
ou en ombelle , ou quelquefois fyr des pédoncules
fimples 8c folitaires.
CARACTERE GÉNÉRIQUE.
- Chaque fleur offre 1®. un calice de cinq folioles
ovales-poir.tues , dont deux font extérieures, hors
de rang, & fouvent plus petites, ou quelquefois
de trois folioles feulement ; 2°. cinq pétales
arrondis ou en. coeur , très-ouverts & difpofes en
rofe -, 3°. un grand nombre d’étamines moins longues
que les pétales, à anthères petites 8c arrondies
ou oblongues-, 40. un ovaire fupérieur arrondi
, le plus fouvent chargé d’un ftyle , à ftig-
mate en tête applatie ou tronquée.
Le fruit eft une capfule obronde ou ovale, environnée
par le calice , s’ouvrant en trois ou cinq
ou dix valves, uniloculaire ou divifée intérieurement
en trois ou cinq ou dix loges , 8c contenant
des femences petites & nombreufes.
Obfervaiion.
f Les Cifius de Tournefort ont leur capfuledivï-
fee en cinq ou dix loges, & qui s’ouvre par un
pareil nombre de valves*, & le s Helianthèmes du
meme Auteur , ont la leur uniloculaire ou à trois
loges , mais s’ouvrant conftamment par trois valves.
Les premiers font de petits arbriffeaux à
feuilles oppofées dépourvues deftipules , à fleurs
folitaires ou comme en ombelle, & qu i, en quelque
forte, reffemblent à des Rofes; les féconds
font en général des fous-arbriffeaux.ou des herbes 3 feuilles la plupart oppofées, accompagnées ou
i dépourvues de ftipules , & à fleurs communément
difpofées en grappe terminale.
E s p e c e s .
* Ciftès de Tournefort.
(1) Capfule à cinq ou dix loges & à autant de
r, , ' valves. ,
(A) Fleurs rouges.
I. Ciste velu , Cifius villofus. Lin. Cifius fruticofus
exflipulatus , foliis ovatis petiolatis U n is ,
pedunculis longes unifions. N.
Cifius mas major, folio rotundiore. J. B.. 2. p. 2.
Tournef. 259. Duharn. Arb. I. p. 167. t. 64.
Cifius mas Matthioli. Dalech. Hift. p. 222. Cifius
nias , folio rotundo hirfuiifiimo. Bauh. l’ in. 464.
Le Ci fie ordinaire. • ,
C ’eft un arbriffeau très-rameux , d’un afped
agréable lorqu’il eft charge de fleurs , & qui
s’élève à la hauteur de quatre ou cinq pieds. Ses
rameaux font cylindriques , 8c les plus petits font
velus , un peu cotonneux 8c blanchâtres. Les
feuilles font affez grandes, ovales ou ovales-arron-
dies , légèrement ridées , velues, d’un verd cendré
en deffus 8c en deffous, & pétiolées ou rétrécies
en pétiole, vers leur bafe. Les pédoncules font
uniflores , nuds , velus , longs d’un pouce ou
davantage. Les fleurs font d’un beau rouge , 8c
ont près d’un pouce 8c demi de diamètre. Les
folioles de leur calice font ovales & velues. Cet
arbriffeau croît naturellement en Efpagne 8c en
Italie. J? . (v. fi ) Le Cifius mas lufitanicus , folio
amplijjimo inçano de Tournefort, nous paroît une
variété de cette efpèce.
Les Ciftes , dit M. Duhamel, font de très-
jolis àrbuftes. La beauté de leurs fleurs, qui reffemblent
à dés rofes , & qui s’épanouiffènt à la
fin de M ai, les rend propres à décorer les bofquets
du printems; ; & comme ils confervent leur ver-
: deur pendant l’hiver , on peut mettre dans les
bofquets de cette faifon ceux qui font moins fen-
fibles à la gelée.
2. C iste de Crête, Cifius Creticus.' Lin. Cifius
fruticofus exflipulatus , foliis fpathulato - ovatis
petiolatis rugofis hirtis margine undulatis , pedunculis
brevibus unifions , foliis calycinis muârona-
tis villofis. N.
Çifius'ladanifera Cretica , flore.purpureo. Tournef.
Cor. 19. & It. 1. p. 30. Buxb. Cent. 3. p. 34.
t. 64» & I- Ladanum Creticum. Alp. Exot. p. 88.
8c 89- Cifius e qua Ladanum in Creta colligitur.
Bellon. Obf. 1. I . c. 7. Cifius ledon Cretenfe. Bauh.
Pin. 467* Non vero fynenyma omnia.
0. Eadem foliis minoribus undulatiffimis & crif-
pis , junioribus tomentofis. N.
Cet arbufte , d’où l’on retire le Ladanum dans
l ’Ifle de Candie , eft fort touffu & en partie couché
dans fon lieu natal -, il s’élève à deux ou trois
pieds de hauteur, & rèffemble par l’afpe& de
fon feuillage , au Cifie à feuilles de Sauge n°. 10. •
Sa racine eft fqrt dure, ligneufè , blanche en
dedans , rougeâtre en dehors, & munie de fibres
longues & chevelues ; elle produit communément
plulieurs tiges ligneufes, groffes quelquefois comme
le pouce, brunes ou grifèâtres , gercées 9
fubdivifées en rameaux rouge-brun , dont les jeunes
jets font velus, verd-blanchâtre , & feuillés.
Les feuilles font oppofées, ovalés-fpatulées , très-
ondées fur les bords, hériffées de poils courts , un
peu épaiffes, ridées en deffus , veineufes & chagrinées
en deffous , rétrécies en pétiole vers leur
bafe , & d’un verd foncé. Elles ont un pouce ou
un peu plus de longueur , fur huit ou neuf lignes
de la rg e , & leur petiole , qui eft très-velu, eft
long de trois ou quatre lignes. Les fleurs font purpurines
, viennent au fommet des grands &: des
petits rameaux, & font portées, fur des pédoncules
fort courts. Elles ont un calice de cinq
folioles oyales, à pointé étroite & recourbée le
plus fouvent en bas , & chargées dé poils blancs
un peu foyeux *, cinq pétales arrondis, minces ,
chiffonnés , rétrécis vers leur bafe, purpurins
avec un onglet jaune , larges & longs d’environ
un pouce. Leur ovaire fe change en une capfule
ovoïde , obtufe , longue d’environ cinq lignes ,
dure , brune . couverte d’un duvet fin , enveloppée
des feuilles du calice, 8c partagée en cinq
loges. remplies de graines rouffes & angùleufes.
Cette plante' croît en abondance dans l’Ifle de
Candie , fur lès montagnes. Tournefort dit que,
! lorfqu’elle fleurit, elle fent un peu le Ladanum ,
: mais qu’elle n’eft pas gluante : on la cultive au
Jardin du Roi*, elle n’y eft gluante ou vifqueufè
en aucun tems. La culture a rendu fes feuilles
légèrement cotonneufes. J) . ( v. v. )
C’eft de cet arbriffeau qu’on retire dans l’Ifle de
Candie 8c dans d’autres ïfles de l’Archipel, cette
fubftance réfineulè, gluante , d’un roux noirâtre ,
& d’une odeur affez agréable , qu’on nomme
Ladanum. Les Grecs ont un inftrument particulier
pour faire cette récolte ; il eft femblable à un
rateau qui n’a point de dents *, ils y attachent
plufieurs lanières de cuir , & dans les plus grandes
chaleurs & les tems calmes , ils paffent 8c repaf-
fent ces lanières fur les touffes ou buiflbns de ce
Cifie, afin que la fubftance réfineufe & gluante
qui eft alors fur ces feuilles, s’attache à ces cuirs ,
d’où ils la retirent en les raclant avec des couteaux.
Du tems de Diolcoride , on n’amaffoit pas le Ladanum
feulement avec des cordes ou des courroies
traînées fur ce Cifie 9 mais on détachoit avec
foin celui qui s’étoit pris à la barbe & aux cuiffes
des chèvres lorfqu’elles broutoient cet arbriffeau.
Au refte, ce Cifie n’eft pas le feul qui produife du
Ladanum : on en retire encore de plufieurs autres
, comme nous le dirons plus bas.
Le Ladanum appliqué extérieurement, amollit,
atténue , & réfout ; mais intérieurement, il eft
aftringent, il fortifie, 8c appaifè les douleurs:
cependant on en fait ufage moins fréquemment
pour l’intérieur du corps. Sa teinture extraite par
l ’efprit de vin , peut le donner de vingt à trente
gouttès , comme céphalique, fortifiante, ftoma-
chique. Cette fubftance réfineufe entre dans les
emplâtres fortifians & nervins , dans les paftilles
odorantes, dans la thériaque célefte.
La plante 0 paroît fort diftinguée de la première
*, en effet , elle en diffère affez confidéra-
j blement par fon afpeâ, ayant fes feuilles au moins
une fois plus petites , prefque cotonneufes, fur