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Æ g y p t . nQ. 68. F a g o n ia A ra b ica loiigijjînüs acu-
le is armata, Shaw. A fr . l i t ) . f. 2,2.0.
(8. E a d em fp lio li s ova tis . F a g o n ia memphytica
tr ifo lia p rocerior fp in is prcelongïs kor r ida , magno
j lo r e v iolaçeo. Lipp. MIT.
C e tte efpèce a prefque l’afped de l’Ajonc
( U le x ) par l’effet de Tes longues épines 5 & elle
eft remarquable par des poils glanduleux plus ou
moins abondans, fitués fur fes jeunes rameaux &
lur fes feuilles, Lippi dit qu’elle s ’élève jufqu’ à
deux ou trois pieds ; que fes tiges font robpftes ,
lign eu fe s , & blanchâtres 5 qu’elles font pleines
de noeuds , cannelées comme dans lès autres elpè-
,ces, mais cylindriques. Les feuilles font p étiolées,
ternées, compolees chacune de trois folioles pla- .
n é s , linéaires & pointues dans la plante a. , &
Amplement ovales dans la plante où elles font
longues d’environ trois lignes. On obferve à chaque
noeud quatre épines ftipulaires, robuftes ,
aufli longues & même plus longues que les feuilles.
Les fleurs font violettes , ont environ cinq
lignes de diamètre-, les étamines ont leurs anthères
jaunes. Ce tte efpèce croît dans l ’A rab ie , & en
E g y p te , aux environs du C a ire ..( v . f in h. J u jf.)
4. F agone des In de s, Fa g on ia In d ien • Lin.
F a g o n ia f o l i i s (implicibus o v a lïb u s , fp in is g em in is •
■ •Lin. Burin. F l. ïnd. lO i . t. 34. f- 1. '
Sa tig e eft herbacée, cylindrique , d ro ite , glabre
, munie de rameaux alternes. Ses feuilles font
Amples , oppofées , ovales - oblongues, un peu
pétiolées, glabres , & entières j les épines ftipulaires
font quarernéc? à chaque noeud-, c’eft-à-dire
géminées de chaque côté , comme dans les autres
efpèces -, il paroît qu’elles font un peu plus courtes
que les feuilles; Les fleurs font jaunes , axillaires'
& terminales , portées fur des pédoncules Amples
prefque capillaires. Ce tte F agon e croît dans la
M l o . "
F A G R É de Ceylan , F a GF. es A Zey la n ica .
Thunb. Nov. Gen. 8c A£h Stôk. 1782.. p. 132.. t. 4.
À rb r iffe au dont les fleurs ont prefque l’afpeâ
,de celles du Gardénia T hunbergia (L . Suppl. 162..)
ou de ce lles des P o r tla n d ia & de VH illia , toutes
plantes de la famille des Rubiacées •, mais q u i ,
malgré c e la , fe rapproche plutôt des .Calacs par.
fes véritables rapports, fes fleurs, fçlpn M. Thun-
berg , ayant' leur ovaire fupérieur.
Sa tige eft ligneufe , droite , légèrement tétragène
, de l’épaiffeur du d o i g t & haute de deux
pieds. Ses feuilles font oppofées , nombreufes,
pétiolées , ovales - çunpiformes., très - obtuÇçs ,
entiè res, & coriaces. Elles ont fept pouces de longueur
, fur une largeur de trois à quatre pouces,
- 8c font fou tenues par des pétioles lo n g s d’ un p o u c e ,
& demi cylindriquçs Les fleurs font grandes ,
difpofccs trois enfemble au fommet des rameaux
en faifeeau terminal ou en manière d’omb elle,
portées chacune fur un pédoncule fiipplf , fort
court. Les braélées font petites, oppofées, ovales ^
obtufes.
Chaque fleur offre i° . un calice monophylle ,
campanule , à cinq diviûons courtes , obtufes ,
membraneufes à leur fommet ; 1 ° . une corolle
monopétaie , infuridibuliforme , à tube cy lindrique
, long de trois ou quatre pouces , s’élargif-
fant infenftblement, & à limbe partagé en cinq
diviflons ovales-oblongues , obtufes , obliques ,
& entières; 30. cinq étamines dont les filamens
égaux , plus courts que la corolle , 8c attachés à
fon tu b e , portent des anthères ovales ; didymes ,
ftllonné.es, 8c v a c illan tes ; 4 0. un ovaire fupé-,
r ie u r , furmonté d ’un ftyle de la longueur de la
corolle , à ftigmate plane , orbiculaire , en
plateau.
Le fruit eft une baie ovale , charnue , glabre ,
de la groffeur d’une petite poire-, & divifée intérieurement
en deux loges polyfpermes.
C e t arbriffeau croît dans l ’Ifle de C e y lan , &
fleurit dans les mois de Décembre 8c de Janvier.
. M. T h un b erg a oublié de dire , dans
l ’expofttion du caraélère de ce nouveau genre , fi
les loges du fruit font monofpermes pu polyfpermes
; mais il a fuppléé à ce t oubli par la figure
qu il a.publiée/de cet arbriffeaù. I l eft vrai que, par
une autre inattention , le fru it, dans cette figure j
eft repréfenté uniloculaire.
F A L K IE rampante , F A L K JA repens. Lin. F ,
Suppl. 30 & a n .
Plante q u i , par fon port & par la forme de f a ,
fleur , reffemble beaucoup air Liferon ; mais qui
en éft très-diftinguée par le caraétere de fes fruits.
Sa fleur a I®. un calice monophylle, infundir
buliforme , perftftant, & partagé en cinq découpures
lancéolées ; a 0, une corolle monopétale ,
campanulée , à limbe ample , crénelé , à dix d ivi-
fions ; 30. fix étamines dont les filamens droits ,
é g au x , plus courts que la corolle , 8c attachés à
fojn tube , portent des anthères ovales ; 4°. quatre
ovaires fupérieurs, glabres , d’entre le (quels naifi»
- fent deux ftyles capillaires, diyergens^; à ftigmate?
en tête & obtus.
Le fruit confifte en quatre femences nues ^
globuleufes , 8c fituées au fond du calice.
Ce tte plante croît au Cap de Bonne-Efpérancë ,
aux lieux inondés ou remplis d ’eau. Linné dit
qu’elïe a des‘rapports avec lès Li ferons ; mais il
nous paroît qu’elle en a davantage avec les plantes
de la famille des Borraginées. A u re f te , cette
plante ne fera vraiment connu e, que lorfqu’on
nous .aura donné des détails fur le câra&ère des
différentes parties qui compofent fon port,
FAM IL LE (de plantes ) ; pn nomme ainfi un
grouppe ou un affemblage de plantes rapprochées
d?après la confidération de leurs principaux rap-
I ports ; un grouppe d’une étendue un peu confido-
! ta b le , puilqu’il comprend communémentplufieurs
genre 15
gefttes que Fon peut regarder eux-mêmes cômme
des familles d’un ordre inférieur $ enfin un grouppe
que l’on doit tâcher de diftinguer des autres du
même ordre par quelques caractères qui lui foient
propres , afin de le détacher, pour ainfi dire , du
tableau général des végétaux , pour en faciliter la
connoiffance.
Il ne nous paroît nullement douteux que le
principal intérêt que l’étude de la Botanique offre
au Philofophè naturalifte qui la cultive , ne foit
la connoiffance des rapports naturels des végétaux
, c ’eft-à-dire, la connoiffance des reffemblan-
çes & des analogies q u i, dans la confidération
des rapports , rapprochent néceffairement certains
végétaux les uns des autres , 8c, celles des différences
éffentielles qui , fous ,1e même point de
Vue , en écartent d’autres naturellement.
Cette connoiffance, d’un prix bien différent à
fes yeux que celle des fyftêmes qu’on a imaginés-,
& de tous les affemblages bizarres & difparates
qu’on a formés d’après leurs principes , lui eft en
effet néceffaire pour qu’il puiffe fe faire une jufte
idée des êtres qui compofent ce règne étendu de
la nature, & fur-tout pour qu’il puiflè faifir , dans
l’immenfe férié que l ’on peut former de ces êtres ,
le rang non arbitraire que/ chacun d’eux paroît
devoir occuper dans cette férié.
Mais une femblable fériç nuancée uniformément
dans toute fon étendue ( telle peutr être
qu’elle eft dans la nature ) , une férié qui ne pré-
Jenteroit aucune partie plus faillan'te que les autres
, & qui n’offriroit conféquemment aucun
point de repos à l’imagination qui effayeroit de
l ’embraffér , exigeroit, pour être faifie convenablement
, un effort que cette même imagination
dans l’homme qui en eft le plus doué , ne nous
paroît pas capable de produire. Il faut donc que
l’ art fupplée dans ce cas à notre foibleffe ; il faut
qu.e, fans déformer nulle part la férié dont il eft
queftion, c ’eft-à-dire que , fans déplacer aucun
des êtres qui la compofent, l ’on faffe en forte de
la diyifef de diftance en diftance; en circonfçri-
vant, s’il eft pofljble , par des caraélères conve-„
fiables, les portions comprifes entre les limites
artificielles que l’on établira ; il faut, en invmçt,
encadrer , pour ainfi dire , ces diverfes portions
de la férié des végétaux, afin de les détacher &
d’en former des parties faillanr.es , fufçeptibles
d’être failles d’une manière diftinéle.
: O r , ces parties Taillantes , ces portions encadrées
de la férié générale des végétaux , font les familles de plantes dont nous voulons parler ici ;
familles qu’il eft indifpenfable d’établir pour faciliter
l ’étudeintéreffante des rapports, & dont nous
avons fait une expolition fùcçinâe fous chacun
de leurs articles dans ce l^icUonnaire , leur tableau
général étant préfenté au mot C l a s s e .
D’après ce que nous venons de dire", l’on fent
que , qpèjque fondes & même quelque naturels
que foient les rapp.rpchemens des plantes comprifes Botanique. Tome I f
dans chaque famillè, ces familles elles-mêmes
n’en font pas moins toujours véritablement artificielles
; car , comme nous l’avons dit en différens
endroits dénos Ouvrages , nous ne croyons nullement
que les productions de la nature l’oient vraiment
diftinguées par elle d’une manière régulière
ou fymmétrique, en divers grouppes généraux
plufieurs fois fous-diviles en grouppes inférieurs ,
comme l’eft une Armée que l ’on divife par Brigades
, par Régimens , par Bataillons, par Compagnies
, &c. & nous relions toujours perfuades ,
malgré ce que Linné a dit à ce lu je t , que tous les
genres, les ordres , les familles & les dalles' de
plantes, font des divifions tout-à-fait artificielles ,
mais aufli très-utiles , & même néceffaires pour
faciliter l’ étude de la Botanique.
S’il a été àffez difficile à Linné de circonfcrire
par des caraélères tranchans les petits grouppes de
plantes que l’on n om m e genres, comme le prouvent
quantité de ceux qu’il a établis , & dont les
caradères diftindifs font fort imparfaits , nous
croyons pouvoir dire qu’il l’eft encore bien davantage
, d’établir des limites évidentes entre les
grouppes d’une étendue plus confidérable, que
nous nommons famille.
Il fem b le que la férié que paroiffent former les
produdions organiques de la nature, foit liée dans
toutes fes parties par des caradères non-feulement
infiniment variés , mais encore par-tout tellement
rentrans les uns dans les autres , que plus on em-
braffe une grande portion de cetteférie, plus parmi
les êtres compris dans cette portion , il s’en trouve
qui effacent par des traits de reffem b lan ce avec les
êtres des autres portions voifines , les limites que
l’homme s’efforce de p o fe r . Aufli pour chacun
des grouppes de plantes dont nous avons fait l’ex-
p o fition fous le nom d e familles dans cet ouvrage ,
les caradères d i f t in d ifs , quant à préfent, font-ils
exprimés par une fomme majeure de traits de reffemblance
qui les rend remarquables ; mais les
limites de ces grouppes- n’ont pu être placées que
dans des d iftan c e s moyennes entre les maximum.
des traits caradcriftiques de chacun des grouppes
dont il s’agit.
On feroit vrailemblablement plus avancé dans
la connoiffance des rapports naturels des plantes ,
8c Fon auroit pour les famirles des déterminations
plus fatisfaifantes , fi tous les Botaniftes euffent
donné quelque attention à ces Recherches véritablement
intéreffantes. Mais la plupart, depuis
que Linné a commencé d’écrire , fe font uniquement
occupés de nomenclature & de claflifications
arbitraires. On peut même dire que le fyftême
fexuel , fi favorable à tous ceux qui favent fe contenter
de noms, a eu une telle influence fur les
Botaniftes qui s’en font fervis, qu’ elle a éloigné
le- plus grand nombre d’entr’eux de l’étude des
rapports , & qu’elle les a habitués à y donner ft
peu d’attention, que , même les plus célèbres 9
ont commis à cet égard les plus grandes fautes?