
Lu gdb. t . 2.09. M à n jc lla -hm . Rheed. Mal. 1 1 .
p. i l . t. 1 1 . Curcuma. Rumph. Amb. 5. p. 162.
t. 67. Botta. Am om um curcuma. Jacq. Horr. v. 3.
t. 4 ? Vulgairement le S a fra n d es In d e s , la T e r r e -
piérite..
C e t t e plante fe rapproche beaucoup des Amo-
mes par le caraûère de Tes fleurs. Sa racine eft
rubéreufe, o b lon gu e , noueufe, co u d é e , de la
greffeur du d o ig t , avec quelques fibres un peu
grofles qui naifl'ent de coté '& d’autre de chaque
noeud , pâle en d eh o r s, & jaune ou d’un jaune
pourpre en dedans. Elle pouffe des feuilles pétio-
lé e s , ïanccolées , longues déplus d’ un pied , engainées:
inférieurement par leurs p étioles, & chargées
de nervures la téra les , o b lique s, légères &
f ort nombreufes. Les fleurs naifl’ent au milieu des
fouiHes en un gros épi feffile , obtus , d’un blanc
ja un â tre , & embriqué de fpathes concaves, la
plupart biflores. Les fpathes propres font doubles ;
l ’extérieure eft compofée de deux valves , dont '
une eft éehancrée , & l’autre en t iè re -, la fpathe
intérieure reffemble à un ca lice monophylle ,
ru b u lé , tranfparent, à trois d ivifion s , & deux
fois plus court que la corolle. C e tte corolle eft
monopétale, tubulée, irrégu lière, à limbe élargi ;
partagé en quatre divifions principales , dont une
plus grande & plus intérieure eft trilobée. Il n’y
a qu une etamine, conformée a peu près comme
dans les Amomes 5 c’eft-à-dire , compofée d'une
anthère oblongue divifée en deux , .& adnée au
fommet^dun filament élargi & . pétaliforme , qui
s'insère à l’intérieur du limbe de la corolle 8c
dont l ’extrémité, o v a le , & munie d’ une petite
corne de chaque cote , refïemble en quelque forte
à la tete d’un Bélier. On trouve néanmoins au fond
du tube de la corolle deux petits corps alongés &
pa ra llèles , qui tiennent'lieu des quatre filamens
iteriles que Linné attribue aux plantes de ce genre.
ï*e f ty le eft filiforme , _aufli long que la corolle ,
a ftigma te en tete un peu charnue. C e tte plante
croit dans les Indes orientales, & eft cultivée au
Jardin du R o i , où nous l’avons vu fleurir il y a
quelques années. T f . ( v. v . )
L a racine de ce Curcuma eft d'un goût un peu
acre , amer , 8c d’une odeur agréable qui approche
de celle du Gingembre : on la retire de terre
après que les fleurs font paflees. C e tte plante eft
fi familière aux Indiens , qu’à peine p eu t- on
trouver un jardin en Orient où on ne la cultive
p a s , 8c meme pour en faire ufage ; car il n’y a
aucune famille qui n’emploie cette racine comme
un bon afiaifonnement dans tous les mets. Ils s’en
fervent avec des fleurs odorantes , pour faire des
pommades dont ils fe frottent tout le corps. Ils
l ’emploient auffi pour la teinture.
C e tte racine eft regardée comme ap érîtiv e,
diurétique , incifive , tonique , ftimulante & anti-
feorburique. On prétend que c ’eft un bon remède
pour refondre les obftruéiions des vifeères -, qu’elle
provoque les r è g le s , & qu’elle eft utile dans les 1
accouchentens difficiles ; mais , ajoute-t-on, c’eft
fur-tout un remède fingulier 8c fpécifique dans la
jauniffe. La racine dont il s’agit teint en jaune
comme le f’afran ; cette couleur eft belle , mais
elle n eft pas auffi durable que celle que donne la
gau de. On la trouve néanmoins excellente pour
rehaiiffer la couleur rouge des étoffes teintes avec
la Cochenille o u ïe K e rmès , comme les écarlates*
Les Teinturiers , les Gantiers , les Parfumeurs ,
& c . font ufage de cette racine.
3* C urcuma d’Amérique $ Curcuma A m e r i-
canct. Curcuma ca ulefcens , f o l i i s ovato-lanceo-
lu t is p eu pla tis nervojïs , Jpicâ ovata ped uncu la tâ
terminait. N .
A ile ,y a. Plum. MfT. 5 „ t. 35. P om m e d e terre!
Nicolfi S t. Dom. 297* Marartta allouya. Au bl.
Guiati. p. 3. . •
La racine de cette efpèce confifte en plufieurs
filets longs , comme velus , qui fe terminent cha^
cun par une tubérofité o v o ïd e , de la groffeur
d’ une noix ordinaire, blanchâtre , .allez douce 9
8c comme velue par de petites fibres dont elle eft
munie de tous cô té s ; les feuilles radicales font
grandes, prefque femblablesà celles duB a fifie r ,
| ovales - lancéolées, d ’un beau v e rd , à nervures
latérales obliques & nombreufes » & portées fur
des pétioles ro id es , fermes , qui ont jufqu’à deux
pieds de hauteur. D u collet de, la racine s’élève
entre ces feuilles une tig e .cy lin d r iq u e , épaiffe ,
haute de deux ou trois pieds , garnie vers fon
fommet de quelques feuilles femblables aux premières
, mais beaucoup p lu sp e tite s .il naît de là
gaîne commune de leurs p étio les , un pédoncule
long d’un demi-pied ou environ., roide , & qui
foutient un épien mafTue ou ovoïde , de la groffeur
d un oeuf de poule , & même plus g r o s ,. embriqué
d’écailles fpathacées , en partie vertes partie.
d’ un tres-beau blanc. De l’aiifelie de chaque
écaille fort une fleur très-blanche , monopétale ,
à limbe communément quadrifide 8c qui renferme
des étamines blanches, un peu épaiffes , à
anthères jaunes. Le P . Plumier n’a point obfervé
le fruit. Ce tte plante croît à Ja Martinique &
dans l’I fle de St. Domingue; les Caraïbes la nomment
A ïto u y a , & les Créoles A lle lu y a • on la
cultive dans les jardins. Ses tubérofitésxuîtes fous
la cendre ou bouillies , 8c mangées avec du fél 8c
du p o iv re , forment un mets affez agréable.
CU R IN IL ou CU R IG IN IL . Rheed. Mal. 7 .
p. 47- 2. J. B a c c ife ra I n d i c a , f o l i i s e x adverfo
bin is , a d Jblanum a c c éd a is , fru efu Monopyreno ,
flo r ib u s p entapetalis in commuai ped icu lo plu r i-
bus. Raj. Hift. 3. p. 357.
C ’eft une plante encore peu connue, qui a en
quelque forte le port d ’un Menifperme , 8c qui
femble fe rapprocher des Achirs ( Ci f u s ) par fes
rapports. Ses tiges font cylindriques , farniente u-
f e s , un peu ligneufès &: feu filées ; les feuilles
font appelées, pétiolées, oyales-paintues, entières.
.molles', glabres , d’un verd blanchâtre en deffus,
& d’un verd plus foncé en deffous avec des nervures
un peu fai! Tant es. Les fleurs font petites ,
d’un blanc jaunâtre, axillaires, 8c difpofées en
corymbes rameux plus courts que les feuilles. Elles
ont cinq pétales verds en dehors, blancs & 'lanugineux
en dedans , & un peu en crochet à leur
extrémité /, leurs étamines font petites 8c au nombre
de cinq ; & leur ovaire eft inpérieUr & arrondi. ;
Le fruit eft une baie ovale-oblongue, d’un verd
clair , à chair blanchâtre , dont la faveur eft un
peu amère , & qui enveloppe un noyau dur, blanchâtre
, contenant une amande blanche , légèrement
amère & aftringente. Cette plante croit dans
les Indes orientales.
CUSCUTE , C u s c u t a - genre de plante à
fleurs -monopétalées , qui femble fe rapprocher
des Liferons par plufieurs rapports, 8c qui comprend
des herbes parafites d’un port très-fingulier,
leurs tiges étant filiformes, dénuées de feuilles ,
8c entortillées autour des végétaux fur lefquels
elle fè nourrirent.
C AR A C T E RE GÉNÉRIQUE.
Chaque fleur offre l un calice monophylle , à
quatre ou cinq divifions v 2®'.. une corolle mono-
pétale , ovale ou campanulée, & dont le bord eft
partagé en quatre ou cinq découpures pointues ;
3°. quatre ou cinq étamines à peine plus longues
que la corolle, & dont les filamens munis chacun
d’une écaille frangée adnée à leur partie inférieure
& attachée à la corolle, lbutiennent des
anthères ovales , petites , partagées par un fillon ;
4 0. un ovaire fupérieur , globuleux, furmonté de
deux ftyles de la longueur des étamines , à ftig-
mates fimples.
Le fruit eft une capfule arrondie , obtufément
tétragône , biloculaire , & qui confient communément
quatre femenoes.
' E s p e ‘ c e ' s.
I. C u s c u t e d’Europe , Cufcuta Europoea. Lin.
Cujcûta floribus fefjîlibüs. 'Lin. Hall. Helv. n°.654*
Fl. Dan. 1 .199. Blackw. t. 554. Garf. 1 . 141.
Cufcuta major. Bauh. Bin. 219. Tournef. 652.
Vaill. Parif. 43. Cafuta f. cufcuta. J. B. 3. p. 266.
Cafjitha. Tabern.Io. 90i. Caffütha. Dod, Pempt.
5 54. Cajjitha Plinii. Lob. Te. 427. Vulgairement
la Goutte de Ling.
Cufcuta mrtior. Tournef. 65a. Vaill. Par. 43.
Epiikymumf cufcuta min or. Bauh. Pin. 219. Bpi-
tlynium. Cam. epit. 983. Coîumn. Ecplxr. 2.
C; 23* •• ■ -■ r '
C’eft une plante auffi fmgulière par fa conformation
8c par fon port, qu’elle eft déteftable par
le tort qu’elle fait aux végétaux plus utiles , fur
lefquels elle fe nourrit. S,es tiges font dès filamens
nuds, rougeâtres, prefque auffi déliés que des cheveux
, enlacés & très-entortillés autour de diverfes
p la n t e s a u x dépens defquelles elles fe n o u r r it
lent. Ces mêmes tiges font dénuées de feuilles ;
ont a leur place dés écailles lancéolées fort peti-
tes , très-rares' ou diftantes , 8c pouffent en outre
certains mamelons qui font l’office de racines-,
s’ infinuent dans fé co rc e des plantes fur lefquelles
celle-ci parvient à croître , & lui procurent fa
nourriture aux. !, dépens, de la. plante même fur
laquelle elle .vk. Ses fleurs font blanches ou roug
e â tre s , feffilès , ramaffées plufieurs enfemble par
paquets globuleux , fimples , folitaires & laté-
! aux : elles font plus fbuvent à cinq divifions qu’à
quatre , & ont un ca lice court 8c une corolle campanulée
non anguleufe. On obfèrve dans la corolle
cinq écailles frangées , qui adhèrent aux filamens
des étamines , & recouvrent en partie l ’ovaire.
Les graines; de cette plante lèvent dans la terre ;
mais la radicule qui s’y enfonce d’abord fe deffè-
che bientôt , & la plante p é r it , fl elle ne rencontre
aucune aiitre plante dans fon voifinage fur
laquelle elle puifle grimper & s’ attacher pour en
tirer fa nourriture. On trouve fouvent cette plante
en Europe , fur la Bruyere , le Sérpolet, le Lin ,
la V e fc e , 8c beaucoup d’ autres végétaux. *©■ •
( v . v . ) On la dit ap érîtive, anti-fçorbutique , &
légèrement purgative ; on prétend aufïï qu’elle
eft bonne contré les rhumàtifmes 8c la goutte.
Quoi qu’il en foit , on peut dire en général que
cette plante eft plus nuifible qu’utile.
1 . C u scute de la C h in e , Cufcuta C hinenfis,
Cu fcuta f lo r ib u s p a n icu la tis q uinqu efidis , calyce
angulofo': longitud ine corolles. N.
Les filamens de cette efpèce font d’un verd
blanchâtre ou jaunâtre & un peu plus gros que
dans la précédente. Ses fleurs ne font point ra -
maffées en têtes fimples, mais en plufieurs paquets
lâ ch e s , peu g arn is, portés fur des pédoncules
courts & rameux , formant de diftance en
diftance une forte de panicule un peu irrégulière.
Ces fleurs font blanchâtres, 8c ont un calice prefque
auffi grand que la c o r o lle , de même couleur
qu’e lle , à cinq divifions droit e s , & anguleux à
l’extérieur d’ une manière remarquable. La corolle
eft o v a le , prefque globuleufé , rétrécie à fon
orifice , & à cinq divisons acuminées en manière
de corne ; les étamines font petites & au nombre
de cinq ; le piftil confifte en un gros ovaire g lo buleux
, chargé de deux ftyles très-courts, contournés
couchés fur fon fom m et, à ftigmates?
un peu en tête. Ce tte plante étoit entortillée autour
d’un Bafilic venu de la Chine ( ou dont les-
graines mêlées fans doute avec celles de ce tte
Cu fe n t e , ont été envoyées de la Chine ) , & cultivé
en I78 4 au Jardin du Roi. 0 . ( v . v. )
3. C u s c u t e d’Amérique r Cufcuta Am er ica n a ••
Lin. Cufcuta f lo r ib u s p ed uncu la tis quinquefidis y
eo ro ïla tubulofa , lîmbo parvo patenté. N.
C u fcuta flo r ibu s p ed un cu la tis . Lin. Jacq. Amer.';
24. & Pi&. p. 37. Cufcuta caille aphyllo volubilis
repente. Cron. V ir g - 18. Cufcuta inter majorais