
&.un limbe à cinq lobes ovales bien ouverts.
Cette plante croît dans les Indes orientales. T j.
5. D en telaire auriculée , Plumbago auridilata.
'Plumbago Joliis ovato - oblongis petïclatis
fubtus fquamofa-pundulatis, petiolis auriculis eau-
lem amplexantibus. N.
Sa tige eft ligneufè , menue, glabre , ftriée *,
elle eft garnie de feuilles alternes , ovale.s-oblon-
gues , émouflees à leur fom m e tré tré c ie s en
pétiole vers leur bafe , glabres & d’un verd brun
en deflus , chargées en deflous de petits points
écailleux & blanchâtres. Leur pétiole eft muni à
l'a bafe de deux petites oreillettes ftipulaires qui
embradent la tige. Les fleurs viennent en épi court
& terminal, & ont à peu près la forme de celles
de l’efpèc.e ci-deflus. Dans leur état dé déification
.elles ne paroiflent point rouges. Cette plante croît
dans les Indes orientales, & nous a été communiquée
par M. Sonnerat. J) .£ v. f . )
DENTELLE rampante , De n t e z z a repens.
Forft. Nov. Gen. p. 26. Tab. 13.
Nom d’une plante nouvellement découverte
par MM. Forfter dans leur voyage de la mer du
Sud , dont ils n’ont encore publié que le caraélère
générique , & qui nous femble pouvoir être rapporté
à la famille des Rubiacéës. .
Sa fleur confifte i °. en un calice fu-périeur, à
pinq divifions droites & pointues •, 2°. en une •
corolle monopétale înfundibuliforme , plus longue
que le calice , à tube s’élargiflant infènfiblement..
en un limbe quinquefidé , ouvert, dont les divifions
font à trois dents pointues, celle du milieu
.étant plus grande que fes autr.es ; 3^. en cinq étamines
renfermées dans le tube de la cprolle , 8c
dont les filamens attachés à la baie de ce tube ,
portent des anthères petites & oblongues -, 40. en
un ovaire inférieur , velu , furmonté d’un ftyle
court , .un peu épais , terminé par deux ftigmates
ouverts , plus épais & plus longs que lui.
Le fruit eft une capfule globuleufe, velue ,
couronnée par le calice , divifée intérieurement
en deux loges qui renferment plufieurs femences
Ovales.
DESCRIPTION des plantes (deferiptro planr
tarum ) ; on nomme ainfi l’expofition détaillée des
caraétères propres à faire çonnoître les plantes en
particulier, à les diftingiier chacune de celles avec
Jefquelles on pourrait les confondre, 8c à faire
appercevoir ce qu’elles ont de commun , c*eft-à-
dire , leurs rapports naturels avec celles qui font
partie de la môme famille ou du même genre.
La defeription eft , comme on voit , un des
moyens les plus eflentiels de bien faire çonnoître
les végétaux : elle peint à l’imagination , indépendamment
du fecoürs des figures , tous les traits
qui les earaétérifent chacun féparément ; enfin
elle indique, pour ainfi dire , le rang que doit
©ccuoer chaque plante dans la ferie générale des
• végétaux, en faifant çonnoître fes rapports avec
d’autres végétaux connus , qui forment une portion
de cette férié.
Afin de le former une jufte- idée de la manière
la plus convenable en général de décrire les plantes
, & pour çonnoître en particulier les différentes
fortes de deferiptions que l’on peut employer
relativement aux diff'érens ouvrages que
l ’on veut compofer pour l ’avancement de la Botanique
j nous croyons qu'il eft néceflaire d’avoir
égard aux remarques fuivantes.
•Une bonne description , félon nous , eft celle
qui d it , dans un ordre convenable , tout ce qu’il
importe de lavoir fur l’objet que l ’on veut taire
çonnoître, & non tout ce que l ’on peut dire fur
cet objet.
C’eft le propre de l’ignorance ou au moins de
l ’inexpérience dans l’art de décrire en Hiftoire naturelle
, que de compofer de longues deferiptions
qui difent tant de chofes , & fur-tout des chofes
ü peu choifi.es, qu’elles n’apprennent rien , ou que
ce qu’elles peuvent apprendre d’intéreflant, le
trouve en quelque forte npyé dans la citàtion
* faftidieulë de tout ce que P Auteur a pu remarquer
dans l ’objet qu’il a décrit. Si je voulois décrire
de cette manière une plante quelconque & faire
ulage de toutes les confidérations pofïïbles, je
pourrons employer pour elle feule plufieurs pages
entières du caractère .& du format de cet Ouvrage
, & cela, pour rendre non-feulement le port
.& les caradères eflentiels de la plante , mais encore
les grandeurs & la fituation des grands &
des petits rameaux l’ouvertüré de leurs angles,
ainfi qjie des pétioles & des pédoncules y la longueur
, l’épaifleur & la diredion des poils * les
teintes di ver fes de la tige , des branches , des
feuilles , des pédoncules & des calices ; enfin pour
la détermination précife des longueurs, largeurs
& épaifleurs ; des cireonftances telles que la den-
fité ou la dureté, la roideur ou la fouplefle y des
couleurs , des faveurs, &c, &c, de toutes les parties
confidérées féparément. O r , que de chofes
ne peut-on pas dire ainfi, & qui , quoique très-
vraies & exiftantes dans la plante dont .on traite ,
font au moins inutiles , & empêchent le ledeur
de faifir, dans la defeription qu’il confulte , les
caradères de la plante qu’il importe de lui faire
remarquer ?
Il eft facile de fentir, d’après cela, 'que le véritable
mérite d’une defeription ne doit jamais être
jugé d’après Ja longueur de c,ette defeription ,
niais toujours d’après le choix des caradères1 qui
s’y trouvent cités ; d’ après l’ ordre que Ton garde
en les préfentant, & fur-tout d’après l’art employé
à faire faillir on remarquer ceux qui doivent particulièrement
fixer l ’attention du Ledeur, De forte
que dans une defeription , non-feulement il n’éft
pas néceflaire de tout dire, comme on l’a prétendu
dans un Ouvrage moderne qui traite du
même fujet -, mais nous olbns même avancer qu’il
eft indilpenfable de ne mentionner que ce qui
doit l’être relativement à la nature du travail que
l ’on a entrepris.
Cependant, pour m ettre dans fon véritable jour
ce que nous voulons dire à ce fu je t , & renfermer
nos remarques dans les bornes convenables1 y il
importe d’avertir que nous diftinguons deux fortes
d’ouvrages de Botanique où l’ on fait entrer des
deferiptions , & que conféquemment nous admettons
deux fortes de deferiptions q u ’il convient
. d’employer dans ces ouvrages.
Les deux fortes d’ouvrages dont il s’ a g i t , font
ceux qui préfentent collectivement les plantes connues
& les plantes nouvelles dans un terme cir-
confcrit ou déterminé par la nature même du travail
entrepris -, & ceux qui n’offrent que des plantes
nouvelles ou mal connues , fans autres limites
que Tép uifement même de la matière de le u r
objet. Les premiers doivent employer des deferip-
ti'ons que nous appelons J'ommaires, 8c les féconds,
celles que nous croyons devoir nommer complétés.
Nous allons indiquer plus en détail les cas
où ces deferiptions conviennent, & le caraélère
q u ’elles doivent avoir.
, Premièrement, les ouvrages que l’on compofè
fur la Botanique peuvent être généraux ou collectifs
, foit relativement à la totalité des plantes
connues de notre globe , comme-le préfent D ic tionnaire
que nous avons entrepris , foit relati-
• vemént a ce lle d’une portion déterminée de fa
furface , comme les Flores de divers pays particuliers
foit enfin relativement aux plantes d’une
famille entière ou d’un genre quelconque que Ton
entreprend de traiter. L’Auteur., dans, ces diffé-
rens cas , parle de plantes déjà connues & décrit
e s , auxquelles il peut joindre les plantes nouvellement
découvertes qu’il fe trouve à portée de
publier. Or , nous croyons que dans la compofi-
tion de ces divers O u v r a g e s l ’Auteur ne doit
employer que des deferiptionsforum a ir es , c ’elt-à-
dire des deferiptions reftreintes à l’expofition fuc- ‘
cinéte des caraétères eflentiels, & de ce qu’ il importe
de ne point pafler fous filence relativement
à l ’objet qu’on Ce propofe.
Secondement, il y a des ouvrages de Botanique
non colleélifs par leur nature , qui ne font point
limités dans leur étendue, & qui ont pour objet
la publication des plantes nouvellement découvertes
ou des plantes peu connues , 'comme les Mo-3
nôgraphies , les D é cad e s, les.Centuries , & c . &
les Notes botaniques des Voyageurs. Les Auteurs
de ces ouvrages d o iven t, félon nous, offrir des
deferiptions complètes, c’eft-à-dire des deferiptions
dans îefquelles toutes-les parties; de la plante
font ' confidérées Séparément & fucceffivement ;
en un mo t , des deferiptions qui foient la bafe des
cofinoiflances qu’on doit avoir de chaque plante
qui exifte. • O r , dans ces deferiptions , l’Auteur
doit apprendre fur chacune des parties de la plante
qu’ il confidère t tout ce qu’il importe de fayoir %
fans efitfer néanmoins dans des détails trop minutieux
ou inutiles. Voici le tableau deî principaux-
objet auxquels ond oit faire attention lorfque l’on
compofè une defeription de la nature de celles-
que nous nommons complétés.
Objets à conjîdérer dans la. defeription d*une
Plante.
I l convient de commencer par traiter de fon-
p o r t , & d ir e , avant, d’entrer dans l ’expofitioii
détaillée de fes p a rtie s, fi c ’eft un arbre ou un-
arbriffeau , ou un a rb u fte, ou une herbe -, quel e ft
fon afpeét, fon v o lum e , fa fituation , & .quel
genre d’ intérêt elle préfente. On entre enfuite dans-
le détail de fes parties, & l ’on confidere
I . S a r a c i n e : i ° . : relativement à (U durée , on-
dit qu’elle eft annuelle , ou b ifannuelle, ou viva-
c e \ i ° . relativement à fa nature , on dit qu’elle
eft b u lb eu fe , ou tubéreufe, ou fibreufe ,\
30. relativement à fa figure , on dit qu’elle e ft
rameufe , ou fufiforme , ou tronquée-& comme
rongée , ou qu’elle eft dentée , écailleufè ? articulée
, rampante y & c ,
I I . S a t i g e . I l faut déterminer, 1 fa forte,
favoir fi c ’eft un tronc , ou une1 t ig e ordinaire y
ou une hampe , ou une louche -, f a durée & fa-
conffiance 9 favoir fr elle eft he rbacé e, ou fous-
* ligneufe, ou ligneufè^ fi elle eft creufe, ou folide,-
c’eft-àrdire pleine -, 3 fes dimenfîons , telles que
fa grandeur comparée à ce lle dé quelques-unes*
des autres parties de la p lan te , & fon épaifTeur
rapportée à des mefures connues -, 40. fa diredion r
8c dire fi elle eft droite, effilée., roid er grimpante^,
volubile foit de droite à gauche , foit de gauche à.
droite , farmenteulë , rampanté , radicante, fto -
lonifère , co u ch é e , in c lin ée, montante y oblique
lâ c h e , en z ig -za g , & c . 50* $a f i s ure î favoir fit-
elle eft cylindrique , demi-cylindrique , comprimée
à deux angles tranchans , ou à plus de deux
angles foit a ig u s , foit o b tu s , & dont on cite le;
1 nombre depuis trois j ufqu’ à dix -, 6°. fa fuperficie
indiquer fi elle e ft n u e, ou fe u illé e , ou écailleufe r
& c . fi elle eft fubéreufè, crevaflee , munie de tuniques
particulières, & c . fi elle eft lifle-, ftriée ,,
cannelée ,. fillonnée j. fi elle eft glabre , feabre ou*
rude au toucher , hériffée T cotonneufè , velue
hifpide , munie d’épines ou d’aiguillons , & c . ft
elle porte des fti-pules des-membranes courantes ,,
des bulbes , 8cc. y ° . fa compofition , favoir fi e lle
eft fimple , fans noeuds ou avec des noeuds-, garnie
d’articulations, & c . fi elle eft rameufe , bran-
c h u é , paniculée , fourchue ou dichotome , & c ..
_ a 0, fes 'rameaux , 8c dire s’ ils font alternes , difti-
q u e s , épars., diftans , ramafles , oppofés , difpofést
par v e r tic iile s , 8cc. s’ ils font d ro its , refièrrés y
inclinés, divergens , réflé ch is, &c..
I I I . S es f e u i l l e s . I l faut parler 1°. de leur f itu a tion
, & dire fi elles font radicales, caulinaires.,,
raméales;, florales *, fi elles font nombreufes ou>
en aflez petit nombre pour qu’il convienne de l e