
Chatons femelles ovales-arrondis , non hériffés,
munis d’ un grand nombre de fleurs aufli dépourvues
de calice & de corolle , & conftituées chacune
par un ovaire fupérieur, oblong , comprimé,
à ftigmate divifé en deux valves inégales , l’extérieure
étant plus grande que l’autre.
Fruit : femences nombrëufes , o b lon gu es , à
tunique co r ia c e , prefque en capfu le, mais ne
s’ouvrant point, munies à léur fommet d’une aile
courte à bord épais , 8c ramaflëes autour d’un
réceptacle commun cylindrique ,' n u d , formant
un très-gros cône ovale-arrondi.
, C e t arbre croît naturellement au C h ili, & ÿ
a été oblervé récemment par M. Dombey. J } .
( v . f ) I l eft toujours verd , & croît avec beaucoup
de lenteur. I l eft très-propre à faire des mâts
pour les vaiffèaux. On pourroit le cultiver en
France.en pleine te r re , les lieux où il croît fe
trouvant à une température for t approchante de
ce lle de notre climat. Les amandes de fes fruits
fe mangent comme les Châtaignes.
C e t arbre offrant ies ca raâ ères d’un genré nouveau
très-diftinél, nous l’avons !nommé D om b ey a ,
en mémoire de M. Dombey , à qui nous en devons
la connciffance , & à qui l’on devra celle d’un
grand nombre de végétaux très-curieüx qu’ il a
rapportés de fon voyage au Pérou & au Chili.
Quant au genre D om b ey a de M. l’Héritier , il ne
peut fubfifter fous ce nom , vu que la plante qui
en eft l’o b j e t , a été dédiée long-tems auparavant
par M. Dombey lui-même, à M . de la T oure tte ,
& décrite dans les Mémoires de l’Académie des
Sciences par M . de Fougeroux , fous le nom de
T o u r r e tia qu’elle doit conferver. Enfin le genre
D om b ey a que doit publier inceffamment M. l ’Abbé
C a v a n ille s , doit être r é u n i,. félon nous , aux
P en ta p etes de Linné-, dont il ne paroît différer
que parce que dans le. cara&ère des Pentapetes
■ publié par Linné, l ’on trouve plufieurs fautes j
la v o ir , l ’oubli du calice extérieur de trois folioles
caduques -, la citation d’ un ftigmate fimple, qui
e ft réellement à cinq divifions ; ce lle des femences
dites a ilé e s , qui nè font que légèrement angu-
Jeufes, & c . V o y e \ les articles P e n t a p e t e s 8c
T o u r r e t ia .
D O R A D IL L E , A s p l é n i u m ; genre déplanté
çryptogâme , de la famille-des Fougères , qui a
des rapports avec les Lonchites & les polypodes ,
& qui comprend des herbes dont le ca raâ ère
(diftinftif e ft d’avoir la fruédification difpofée par
paquets oblon gs, formant fur le dos des feuilles
de petites lignes éparfes.
Dans ces plantes , la fruétification ne forme pas
des paquets arrondis en manière de points comme
dans les P o lypode s, & les petites lignes qu’elle
çonftitu e font éparfes fur le difque de la feu ille ,
& non fituées feulement fous les finus de fes bords,
Comme dans les Lonchites.
E s p e c e s .
* Feuilles fimples•
1. D o r a d i l l e radicante, Afplenium rhi[ophyl-
lum. Lin. Afplenium frondibus cordato-enfifor-
mibus indivifis : apice filiformi radie ante. Lin,
Amcen. Acad. 2. p. 337. Gron. Virg. p. ï66.
Lingua cervinaVirginiana , cujus foliorum apex
radiées agit. Tournef. 544. Phyllitis faxatilis
Virginiancu per fummitates foliorum proliféra.
Morif. Hift. 3. p. 557. Sec. 14. t. 1. f. 14. Pluk.
Tab. 105. f. 3.
Ses feuilles font pédiculées, étroites-lancéolées
ou enfiformes , entières , un peu en coeur à leur
bafe , où fe trouve leur plus grande largeur, qui
n’excède point fix lignes , & terminées en une
pointe fort longue , filiforme, qui fe courbe vers
la terre , prend racine & produit un nouvel individu
de la plante lorfqii’elle parvient à la toucher.
'Cette Fougère croît dans la Virginie , le Canada.
Elle paroît différente du Phyüitis non firnißtet
minor , apice fo lii radiées agente de Sloane ,
(Jam. Hift. I..p . 71 . t. 26. f. 1. ) , qui a fes
feuilles rétrécies vers leur bafe , fans pédicules
vdiftincts. s
2. D o r a d i l l e hémionite , Fl. Fr.\Afplenium
hemionitis. Lin. Afplenium frondibus fimplicibus
bafi auriculatis & lobatis , fiipitïbus loevibus. N.
Hemionitis vulgaris. Bauh. Pin. Tournef.
546«Hemionitis ver a. Cluf. Hift. 2. p. 214. Hemionitis.
J. B. 3. p. 758. Raj. Hift. 135.
8. Hemionitis peregrina. C lu f Hift. 2. p. 214»
Tournef. 546.
Sa racine pouffe plufieurs feuilles liffes, haftée.s ,
élargies inférieurement , échancrées , auriculées,
& quelquefois lobées. Elles foUt portées fur des
pétioles très-glabres. La fruétification forme fur
le dos des feuilles des lignes affez groffes, ovales-
oblongues , obliques ou inclinées par rapport aux
trois nervures moyennes de chaque feuille. Cette
plante croît dans l’Italie , l’Efpagne & les Proy.
méridionales de la France, (v. f ) Elle a beaucoup
de rapports avec la Doradille fcolopendre-rf. 4.
néanmoins on l’en diftingue facilement par l ’élar-
giffement de la partie inférieure de fes feuilles ,
& par fes pétioles glabres. Elle en- a les mêmes
vertus médicinales.
3. D o r a d i l l e palmée , Afplenium palmatum.
Afplenium frondibus fimplicibus cordato-palmatis
quinquelobis , lineis fruclificantibus longis nume-
refis tenuiffimis. N.
Hemionitis Lufitanjca elegantior. Tourn. 546»
Filix hemionitis dicta Maderenfis, hederæ arborer
aliquatenus otmula. Pluk. Alm. 15 5* Tab. 287.
f. 4.
Cette efpèce diffère de la précédente par fes
feuilles beaucoup plus larges , palmées à cinq
lobes , par fes_pétioles plus longs, qui font auffi
très-glabres , & "fi^r-tout par fa fruétification qui
forme des lignes nombrëufes , menues , rapprochées
, fot't longues, & inégales. On trouve cette
plante dans le Portugal & datis l’IHe de Madère.
ï v . f i )
4. D o r a d i l l e fcolopendre , Fl. Fr. Afplenium
fcolopendrium. Lin. Afplenium frondibus fimplicibus
cor data-Unguia tis , fiipitïbus hirfutis. N* _
a. Afplenium fcolopendrium foliis integerrimis.
N. Lingua cervina officinarum. Bauh. Pin. 353*
Tournel. 544. Phyllitis vulgaris. Cluf. Hift. 2.
p. 213. Phyllitis ƒ. lingua cervina vulgi. J. B- 3*
p. 756. Raj. Hift. 134. Lingua cervina. Morif. Sec.
14. t. 1. f. I. Blackw. I. t. 138. Afplenium. Hall.
Helv. n°. 1695. Vulgairement la Langue de Cerf
Idem foliis margine crifpis > apice acuto. N.
Phyllitis crifpa. J. B. 3. p. 757* Morif* Sec* *4•
t. I. f. 5. Munt. t. 82. Pluk. t. 248. f. I.
. y. Idem foliis margine crifpis , apice obtufo. N.
Lingua cervina medio fo lii obtufiin aculeum defi-
nente. Morif. Hift. 3. p. 757* Sec. J4* g f* 9*
Munt. t. 83.
‘ h Idem foliis apice laciniatis. H. Lingua cervina
multifido folio. Bauh. Pin. 353* M °rif Sec.
14. t. I. f. 2. Phyllitis laciniato folio. Cluf. Hift.
2. p. 213. Phyllitis polyfehides. J. B. 3 . p. 757.
Phytillïs. Lob. Ic. 805.
é. Idem foliis âpice ramofis laciniatis & crifpis.
N. Phyllitis minor crifpa uno pedicnlo trifolia.
Morif. Hift. 3. p. 5 57. Sec. 1 4 . 1 . 1. f. 8. Phyllitis.
Pluk. t. 248. f. 2.
Cette Doradille offre un grand nombre d,e variétés
très-curieufes , & dont nous ne citons ici
que les principales. La plante * , qui eft la plus
commune, & vraifemblablement.lë type de l ’ef-
pèce entière , pouffe de fa racine des feuilles longues
prefque d’un pied y larges d’un pouc% ou
environ, échancrées en coeur à leur bafe , entières
ou légèrement ondulées en leurs bords , pointues
, liffes, vertes , un peu coriaces , 8c portées
fur des pétioles chargés de poils roufîeâtres. La
fruétification naît fur leur dos , difpofée par paquets
oblongs ou linéaires , nombreux, parallèles
entr’eux, & médiocrement obliques ou prefque
perpendiculaires à la nervure commune. On trouve
cette plante en Europe, dans les lieux couverts
& humides, dans les puits & fur le bord dés ruiff-
féaux.. ip . ( v. v. ) Elle eft un peu aftringente ,
vulnéraire ., & peétorale. On l’emploie pour guérir
le gonflement de la rate, & pour arrêter le
crachement de fang & le cours de ventre. On a
coutume de la joindre aux autres capillaires dans
les bouillons béchiques & vulnéraires ; appliquée
extérieurement, elle mohdifie & deffèche les plaies
8c les ulcères.
5. D o r a d i l l e à feuilles de Bananier , Afplenium
nidus. Lin. Afplenium frondibus fimplicibus
laficeolatis integerrimis glabris. Lin.
Phyllitis Indica maxima latiffimis foliis planis
mufae facie. Morif. Hift. f . p. 5 Sec. 14. t. I.
f. 1*5. Scolopendria Indice orientaüs , mufee facie.
Breyn. Cent. 129. Tab. 99.
Ses feuilles font feffiles , oyales-lancéolées, Iongués
de deux pieds, larges de cinq à fix pouces ,
g la b re s , ftriées par des nervures pa ra llèles, &
d ’une confiftance un peu ferme. Les lignes de la
fruétification fe trouvent entre chaque nervure *,
elles font courtes , noinbreufes , pa ra llèles, inégales
, obliques , rapprochées de la nervure
moyenne, & occupent à peine un tiers de la largeur
de la feuille. La racine de ce tte plante eft
attachée fur ies plus hauts arbres, & pouffe des
feuilles difpofées en rond, dro ite s , formant un
forte d ’ombelle ou de baffin , 8c au centre desquelles
les o-ifeaux; très-fou vent font leur nid. On
trouve ce tte plante dans l’ I fle de Java , fur les
grands arbres. ( v. f j
6. D o r a d i l l e en foie , A fp le n ium f erratum.
Lin. A fp le n ium fr o n d ib u s fim p lic ib u s la n ceo la tis
fe r ra tis fubfefiîlibus. Lin.
L in g u a cervina longo lato fe r ra to q u e f o l io .
Plum. Amer. 27. t. 39. F il. t. 12 4 . Tournef. 54?.
P h y llit is m ajo r margine crenato. Petiv. F il, 106.
t. 6. f. 7 . . ; ' y
Sa racine , qui eft compofée de quantité de
fibres chevelues & noirâtres, pouffe fept à huit
feuilles fimples , lancéolées , pointues , rétrécies
vers leur bafe , dentelées en leurs bords , & longues
de deux à trois pieds , fur près de quatre ou
cinq pouces de largeur. Leur pétiole eft un peu
c o u r t , arrond i, velu , fe prolonge fur la feuille
en une côte dorfale, v e lu e , 8c qui règne dans
toute fa longueur. Les lignesroe la fruédification
font parallèles , nombrëufes, 8c a ccompagneat les
nervures latérales dont elles occupent la moitié de
la longueur. C e tte plante croît dans l ’Amérique
méridionale , dans les Ifles des Antilles & de la
J amaïque, le long des ruiffeaux & des vallons
humides.
7 . D o r a d i l l e à feuilles de P lan ta in , A fp le nium
plantagineum. Lin. A fp len ium fr o n d ib u s f im p
lic ib u s ovato-lanc eo latis fu b e r en a tis y fiip ite tetra-
gono. Lin.
A fp len ium acaule m in us y f o l i i s o blong is , p e t io -
l is glabr is. Brown. Jam. 92,
0. Id em f o l i i s lin ea r i-la n ceo la tis in fe rn è atte-
nu atis fu b in teg r is , linc eis fru c lifica n tib u s e b li-
quifiimis. N .
Ce tte efpèce e ft beaucoup plus petite que 1»
précédente , a fes feuilles moins dentées, & fea
pétioles glabres. La plante /3 , qui n’en eft qu’une
variété médiocre , pouffe de fa racine plufieurs
feuilles fimples, linéaires-lancéolées , fort rétrécies
vers leur b a fe , pointues à leur fom m e t , longues
de cinq à huit "pouces , glabres , & prefque
entières ou n’ayant que quelques dents rares Ÿ
anguleufes , qtùi quelquefois n’exiftent point du
tout. Les lignes de la fruétification font un peu
groffes , courtes , très-obliques & prefque parallèles
à la nervure commune. Ce tte variété a été
trouvée dans les Ifles de France .& de Bourbon:
| par M. Commerfon. (#, f . j La plante de Brown©
' croît à la Jamaïque,