
regarde cette plante comme vulnéraire, anodine
& rafraîchiffante.
13. C otylet lacinié, Cotylédon laciniata. Lin.
Cotylédon foliis laciniatis, floribus fubereSis collo
anguftads quadrifidis. N.
Cotylédon a f ia , folio crajfo lato laciniato ,
flofculo aureo. Boerh. Lugdb. 1. p. 2,88. t. 2,88.
Telephium Africanum angufiiorifolio , flore au-
rantiaco. Pluk. Alm. 362,. t. 2,2.8. f. 3. Telephium
Indicum. Bont. Jav. 132,. Telephium fempervivum.
Raj. Suppl. Luz. 6. n°. 18. Petiv. Gaz. t. 95.
n°. 384. Planta anads. Rumph. Amb. 5. p. 275. I 95- Cette plante a des rapports marques avec celle
qui précédé, & en eft néanmoins extrêmement
diftinguée à tous égards. Elle s'élève à la hauteur
d'un pied 8c demi ou deux pieds, fur une tige
cylindrique, fucculente, 8c de l’épaiffeur du doigt.
Ses feuilles font oppofées, charnues , graffes,
laciniées ou profondément pinnatifides , à découpures
lancéolées & dentées. Celles du fommet,
ou qui naiffent à la bafe des pédoncules, font
entières & linéaires-lancéolées. Les fleurs font
jaunes, beaucoup plus petites que dans l’elpèce
ci-deffus, non pendantes, & difoofées en panicule
terminale. Leur calice eft divife prefque julqu’à
fa bafe en quatre découpures lancéolées. La corolle
eft un peu ventrue à fa bafe, fe rétrécit vers fon
orifice en forme de col de bouteille, & a fon
limbe partagé en quatre divifions ovales & ouvertes.
Les étamines font au nombre de huit, 'dont
quatre un peu plus grandes , ont leurs anthères à
l ’orifice du tube de la corolle. Cette plante croît
dans les Indes orientales, & eft cultivée au Jardin
du Roi. "fr . ( v. v. ) Elle eft rafraîchiffante, 8c a
les mêmes vei$us que la Joubarbe.
14* C otylet d’Egypte, Cotylédon Ægyptiaca.
H. R. Cotylédon foliis fubrotundis concavis obfo- •
lete crenatis , floribus paniculato - cymojîs erectis
quadrifidis. N.
Cotylédon deficiens. Forsk. Ægypt. 89 , n°. 73.
Ses tiges font cylindriques , montantes, & hautes
d’un pied & demi. Ses feuilles font oppofées ,
charnues , & d’un verd pâle. Les inférieures font
arrondies , concaves, entières , & un peu pétiô-
lées ; celles de la partie moyenne de la tige font
ovoïdes & légèrement crénelées ; les fupérieures,
qui font les plus petites , font un peu fpatulées. Les
fleurs font droites, rougeâtres en leur limbe ,
d’une couleur pâle en dehors , prefque femblables
à celles de l’elpèce qui précède, oc difpoféçs en
une panicule refferrée, en niveau , & terminale.
La plupart font quadrifides ; il s’en trouve néanmoins
quelques-unes à cinq divifions, & confé-
quemment décandriques. Le calice eft divife ju f.
qu’à fa bafe en quatre découpures étroites & pointues.
Cette plante croît dans l’Egypte , oc eft
cultivée au Jardin du Roi. . ( v. v. ) M. l’Héritier
çn a fait faire une très-bonne figure qu’il n’a
point encore publiée. Le Cotylet fuîvant n’en eft
peut-être pas très-diftingué.
* Cotylédon ( nudicaulis ) foliis fpathulato-
ovatis , floribus cymofis quadrifidis. Murr. Cotylédon
integra. Medic. in Comm. Palat. Vol. 3.
p. ICO. t. 9.
EJpèces imparfaitement connues.
* Cotylédon ( papillaris ) foliis oppojids tereti-
ovatis , floribus corymtojîs. Lin. f. Suppl. 241.
* Cotylédon ( mamillaris ) foliis alternis tereti-
ovatis 9 floribus alternis fubfejjilibus. Lin. f. Suppl.
242.
* Cotylédon ( triflota.) foliis obovatis integris ,
floribus fubpedunculatis ternis. Lin. f. Suppl. 242.
* Cotylédon ( cacalioides ) foliis teredbus , floribus
corymbofis , caule fruticofo. Lin. f. Suppl.
242. Flores lutei referunt cacaliam.
* Cotylédon ( redculata ) fruticofa , foliis tere-
tïbus , floribus redculato-corymbofis. Lin. f. Suppl.
242. Refert flaticem redculatam.
* Cotylédon (paniculata ) fruticofa , foliis oblon-
go-ovatis fejjilibus, panicula divaricata racemofâ»
Lin. f. Suppl, 242.
* Cotylédon (mucronata. N. ) foliis lads finuofis
in aculeum dejinendbus, floribus erectis. Burm.
Afr. 44. t. 19. f. 2.
COUBLANDE frutefcente , CouEEANDlA
fiutefcens. Aubl. Guian. 937. Tab. 356.
Arbriffeau qui a le port & en quelque forte les
fruits d’un Sophora , mais qui en diffère cônfidé-
rablement par le caraétère de fes fleurs. Son tronc
s’élève à cinq ou fix pieds , eft recouvert d’une
écorce grifàtre & raboteufe , a le bois blanchâtre
, & pouffe à fon fommet plufieurs branches
rameufes. Ses feuilles font alternes, aîlées avec
impaire, & compofées de cinq folioles ovales ,
pointues , entières , liftes , vertes , difpofées par
paires fur un pétiole commun muni à fa bafe de
deux ftipules petites & caduques. De l ’aiffelle des
feuilles 8c de l ’extrémité des rameaux naiffent des
épis couverts de fleurs blanches.
Chaque fleur a i° . un calice monophylle , dont
le bord eft à quatre petites dents, & dont la bafe
eft munie d’une petite écaille ; 20. une corolle
monopétale, à tube oblong, attaché à la paroi
interne 8c inférieure du calice, & à limbe partagé
en quatre petits lobes pointus ; 30. plus de vingt-
cinq étamines , dont les filamens longs , unis en-
femble par le bas, 8c attachés au fond du calice ,
portent des anthères jaunes & ovoïdes ; 4°* un
ovaire fupérieur, oblong , chargé d’un ftyle de la
longueur des étamines , à ftigmate obtus.
Le fruit eft une gouffe alongée , noueufe, terminée
par une pointe , à noeuds arrondis & écartés
les uns des autres , & qui contient une femence
fphérique dans chaque noeud.
On trouve cet arbriffeau dans VI fie de Cayenne ;
eft en fleur & en fruit dans prelque tous les
mois de l’année. Ses fleurs ont des rapports avec j
celles des Acacies , 8c même fes gouffes ; mais fon
feuillage en-eft fort différent, à caufe de la foliole
impaire de fes feuilles,
COUÉPI de la Guiane, C o u E P I A Guianenjis.
Aubl. Guian 519. Tab. 207. ,
C ’éft un très-grand arbre à fleurs polypétalees-
icofandriques , & qui nous paroît pouvoir être
rapporté à la famille des Pruniers. Son tronc a
environ foixante pieds de hauteur ; fon écorce eft
grife , liffe •, fon bois eft rougeâtre , dur & pefant.
Sa tête eft formée par un grand nombre de branches
tortueufes , rameufes , qui fe répandent en
tous fens. Ses feuilles font alternes, ovales , pointues
, minces, glabres, entières , ondees à leur
bord, longues de deux pouces & demj , & portées
fur des pétioles courts chargés de poils roux.
Les fleurs naiffent par bouquets à l’extrémite des
rameaux.
Chaque fleur a i ° . un calice monophylle , turbiné
ou infundibuliforme, à? tube un peu courbé ,
renflé à fa partie fupérieure , & à bord partagé
en cinq découpures ovoïdes ; 2°. plufieurs pétales
qu’Aublet n’a point vus, parce qu’ils étoieht
tombés j 30. un grand nombre d’étamines, dont
les filamens libres', longs , & chargés d’anthères
fort petites , naiffent d’un difque ou anneau circulaire
qui couronne l’entrée du calice *, 4°* un ovaire
fupérieur, ovale, aminci ou comme pédiculé à
fa bafe , chargé d’ un ftyle filiforme , long ,
courbé , à ftigmate aigu.
Le fruit eft une groffe noix ( drupa ) ovale ,
dont l’écorce épaiffe , fibreufo, prefque ligneufo
ou coriace & toute crevaffée, recouvre une coque
mince , caffante, dans laquelle eft une amande
ovale-oblongue , amère, qui fe partage en deux
lobes, & eft recouverte d’une membrane rouf-
. feâtre.
Cet arbre croît dans les forêts de la Guiane ,
éloignées de trente lieues des bords de la mer -, il
eft appellé Couépi par les Galibis. J ) . (v . le f i . )
Il a tant de rapports avec le Coupi ( voy. ce mot J ,
que l’on devroit peut-être le rapporter au même
genre.
COULEQUIN ombiliqué , CE CROPIA pel-
tata. Lin. Amoen. Acad. 5. p.410* Loefl. It. 272.
Jacq. Obf. 2. t. 46. f. 4.
Ambaiba. Marcgr. Braf. 91. Pif. Braf. 147.
Ambaiba amplijjimo folio digitato , caudice &
ramis excavads. Barr. Franc. Equin. 10.Yaruma
oviedi. Sloan. Hift. 1. p. 138. t. 88. f. 3. & t. 89.
Nieremb. Nat. 330. Ficus Surinâmenfis , multi-
fido folio , fupernâ parte admodum fcabro , overfâ
denfâ lanugine molli. Pluk. Alm. 146. t. 243* fi 5*
Ficus daByloides major ( & minor. .) , folio fùbtus
areenteo. Plum. Cat. 21. MC i l 5. t. 7. Coilota-
palus. Brown. Jam. i n . Vulg. le Bois-trompette.
C’eft un arbre à fleurs incomplettes & en chaton
, qui paroît avoir des rapports avec les Mûriers
, les Orties & les Figuiers. Son tronc eft
droit, haut d’environ trente pieds , fur un pied
d’épaiffeur , creux , a anneaux ou comme articulé
dans toute fa longueur, rude au toucher, dépourvu
de rameaux , ou n’en ayant qu’à fon fommet, qui
eft: feuillé. Ses feuilles viennent en failceau ou
bouquet terminal. Elles font grandes, ombiliquées
, palmées, larges d’un pied ou davantage ,
vertes 8c foabres en deftus, blanchâtres & coton-
neufes en deffous , portées fur de longs pétioles
qui s’insèrent en leur face inférieure , & diviféés
profondément en neuf ou dix lobes ovaies-oblongs.
Les fleurs font dioïques , d’une couleur herbacée ,
naiCent fur des chatons grêles , cylindriques , faf-
ciculèes , enfermées dans leur jéuneCe dans des
fpathes ovales-pointues 8c caduques.
Les chatons mâles font embriqués d’écailles tur-
binées, un peu tétragènes , munies de deux ouvertures
, & chacune de ces écailles porte deux
étamines dont les filamens très-courts , & fitués
aux ouvertures des écailles , foutiennent des anthères
oblongues & tétragènes.
Les chatons femelles font embriques d’ovaires
nombreux , comprimés-tétragônes , obtus, munis
chacun d’un ftyle fort court, à ftigmate en tete ,
lacinié ou déchiré.
Les fruits font des baies conformées comme les
ovaires, uniloculaires, & qui renferment chacune
une fomence oblongue 8c comprimée.
Cet arbre croît à la Jamaïque, à St. Domingue,
dans la Guiane , & dans d’autres parties de l’Amérique
méridionale. J) . (y. fi) Ses baies font bonnes
à manger & fort recherchées des Nègres; les
Européens en font moins de câs. Le bois de cet
arbre eft léger , fort tendre & poreux ; les Américains
s’en fervent pour allumer du feu fans le
fecours du briquet, c’eft- à-dire du caillou & de
l’acier. Pour cela, ils pratiquent un petit trou
dans ce bois , & ils y enfoncent un morceau de
bois dur & pointu, qu’ils font tourner avec beaucoup
de vîtefle. Cette agitation fuffit pour allumer
le bois du Coulequin ou fa racine que l’on emploie
plus particulièrement à cet ufage.
Il paroît qu’ il exifte deux efpèces ou variétés
du Coulequin ; mais dont jes différences ne font
pas encore bien connues. Le P. Plumier les diftin-
gue par la grandeur , & le P. Nicolfon reconnoît
un Bois-trompette franc , & un bâtard. Peut-être
que VAmbaidnga des Bréfiliens eft une efpèce de
ce genre. La feuille de celui-ci eft d’un verd foncé
i en deffus , d’un verd pâle en deffous, & tellement
rude au toucher , qu’on peut l’employer à polir
comme la lime.
COULEUR des Plantes. On fait que les Plart-
tes , en général , font colorées d’une manière
remarquable, 8c que leur couleur n’eft pas la
même dans toutes leurs parties , ni en tout tems la
même <Jans chacune des parties qui les compofent.