
leurs bifurcations portent chacune une ombellule I
ou un paquet de rieurs blanches ou rougeâtres ,
dont les pédoncules font fort courts ; chaque om-
bellule eft environnée de bradées auffi longues
que les fleurs, a pointes & à découpures épineufes.
La fleur a i ° . un calice monophylle , cylindri- .
que, perfiftant, & divifé prefque jufqu’à moitié
en cinq découpures droites 8c pointues -, i ° . cinq
pétales à onglets de la longueur du calice, & à
lames ouvertes , étroites , profondément bifides ; 3°- cinq étamines à filamens droits, de la longueur
de la corolle, & a anthères ovales -, 4°* un ovaire
fuperieur , ovoïde, furnjonté de trois ftyle s, à
ftigmates fi m pies.
Le fruit efb une capfule ovàlé-arrondie , pètite,
cachee dans le calice., uniloculaire , & qui contient
une fernen ce réniforme.
On trouve cette plante, dans l’Italie , l’Iftrie ,
fur la cote de Barbarie , & c. <ƒ>. ( v . f . in herb.
Ju[T‘ ) Linné d it , d’après Mygind , que fa capfule
s’ouvre en travers-, mais M. Scopoli doute de ce
caradère. Il prétend que cette capfule mince &
enfermée dans un calice durci & cohnivent, doit
tomber avec lui avant de s’ouvrir, 8c qu’elle ne
peut s’ouvrir librement par le défaut d’efpàce.
DU R AN TE , D u r a n t a y genre de plante à
fie urs monopétaléés , de la famille des Gatiliers,
qui a des rapports avec les Cotelets , 8c qui comprend
des a rb ri fie aux exotiques, quelquefois épineux
,.à feuilles fimpl.es & oppofées, & à fleurs
difpofées fur des grappes terminales ou axillaires*.
C a r a c t è r e g é n é r i q u e .
Chaque fleur a i°. un calice monophylle, inférieur
9 perfiftant, tubuleux, comme tronqué en
fon bord-, avec cinq petites dents qui terminent
autant deftries; 2°. une corolle monopétale irrégulière
, à tube cylindrique plus long que le calic
e , & à limbe un peu labié, ouvert, partagé •
en cinq découpures arrondies & inégales • 30. quatre
étamines ,didynamiques renfermées dansle tube
de la corolle , à filamens droits, en alêne , munis
d’antheres fimples - 40- un ovaire fuperieur, ar-s
rondi , chargé d’un ftyle Ample, filiforme, à ftig-
mate épaiffi , prefque en tête.
Le fruit eft une baie ovale-arrondie, entièrement
renfermée dans le calice , dont l’orifice s’eft
refferré prefque en col de b o u te ille c e tte baie
eft uniloculaire , 8c contient quatre fëmeiices
ovales , anguleufes , biloculaires.
E s é E c e s .
I . D u r a n t e à feuilles ovales, Duranta Vlu-
merii. Lin. Duranta foliis ovalibus baß cutieatis
fuperne ferratis , calycibus fruâefcentibus' apice
eontortis. N.
Caflorea racemofa , flore ccerulep, fructu crocso.
Pium, Gen. 30. Burin. Amer. t. 79. Duranta Plumerii.
Jacq. Amer. 186. t. 176. f. 76 . Quoad
fruclum.
Eadem axillis fpinofis. A n caflorea repens
fpinofa. Plum. Gen. 30.
ArbrifTeau de dix à quinze pieds, dont les rameaux
font nombreux , alternes, plus ou moins
droits. Ses feuilles font oppofées, ovales, émouf-
fées ou prefque arrondies vers leur fom m et, oû
leur bord eft denté en fcie , entières 3 & cunéiformes
dans leur partie inférieure , vertes , glabres
, & à pétioles courts. Les fleurs l’ont bleués ,
petites ou médiocres, viennent au fommet des
rameaux, fur des grappes longues de quatre ou
cinq pouces , droites ou un peu renverfées , 8c la
plupart terminales. Il leur fuccède des baies charnues
, globu leufes, jaunâtres, recouvertes p a rle
calice qui jaunit pareillement, & - dont l’orifice
refl’erré forme lin petit col contourné obliquement
8c ftrié. C e t arbrilfeau croît dans l’Ifle de
St. Domingue , & eft cültiyé au Jardin du Roi.
T) . ( v. v. J', f l . ) Il varie à épines axillaires , oppo-
fées , en alêne , & -à feuilles pointues.
2. D urante à feuilles lancéolées , Duranta
ellifia. Lin. Duranta foliis laneeolatis ferratis ,
calycibus fructefcentib us apice ereclis. N.
Ellifia acuta. Lin. Atnoen. Acad. 5. p. 400.
Ellifia frutefcens quandoque fpinofa, foliis ovatis
utrinque acutis ad apicem ferratis , fpicis alaribus.
Brown. Jam. 262. t. 29. f. 1. Duranta ellifia.
Jacq. Amer. 187..!. 176 . f. 7 7 .
C e t arbrilfeau; diffère du précédent par fes
feuilles plus alongées, véritablement lancéolées,
pointues, dentées inégalement; par fes grappes
de fleurs plus cou r te s , & par le calice de fes
fru its , dont le fommetrefte droit & ne fe contourne
pas obliquement. I l croît à la Jamaïque ,
8c eft cultivé au Jardin du Roi. J) . ( y .v . )
3. Durante à feuilles entières , Duranta muti-
fli. L. F . Duranta foliis ellipticis integerrimis.
Lin. F . Suppl. 291.
Eadem foliis • ovato-lanceolatis. Marcacaba
frutex fyringoe facie racemofa & viminofa , fructu
nigro. Sur^Herb. 1. n°. 17 . 8c n O. apud D. JufT.
Les feuilles de car arbrilfeau font ovales ou
ovales-lancéolées , & bien diftinguées.de celles
des deux précédens, en ce qu’elles font très-entières
en leurs bords. Les grappes de fleurs font
menues, la plupart axillaires», ouvertes ou même
renverfées. Les baies ont l ’orifice refferré du calice
qui .les con tien t, contourné & o b liq u e , comme
dans la première efpèce. Ce t arbrifleau croît à
St. D omingu e, où M. de l’Etang l’a obfervé , &
dans l’Amérique méridionale ; il nous a été communiqué
par M. de JufTieu. 77 . ( v . f . ) Ses rameaux
font obtufément tétragènes , & comprimés principalement
aux noeuds. Les morceaux que nous
avons vus nè portent aucune épine.
DURÉE ( des plantes ) ; on nomme ainfi ,
dams les p lan tes , l ’efpace compris entre l ’infi
tant de. leur germination , 8c celui de leur
mort.
Cette organifation, ce principe de 'ri# qui élève
la plante, au-defîiis du minéral, fuppofe en même
temps en elle les caufes dfune altération qui commence
auffi-tôt que l’individu a acquis le dernier
degré de fon développement, & qui le conduit
à une mort plus ou moihs prochaine , félon que le
développement lui-même a été plus prompt ou
plus tardif. I,es approches de l’h iver, cette faifon
a laquelle on a fi naturellement comparé la vieil-
le f f e fo n t l ’époque d’une décrépitude réelle pour
ihv grand nombre de végétaux qui ne voient
jamais deux printemps. Au-deffus de ce premier
terme , fe trouvent différentes durées , dont la
limite s’étend bien au-delà du nombre d’années
accordé aux animaux, même les plus vivaces -, &
ce n’eft fouvent qu’après plufieurs fiècles , que
les grands arbres couvrent enfin de leur cîme defle-
chée , le gazon où la fcène des Anémones 8c des
Véroniques s’étoit tant de fois renoïivellée fous
leur feuillage.
Les plantes, qui naiffent 8c périffent dans la
même année , ont été nommées plantes annuelles
( O ) j telles font le Melon, la Laitue , le Cer-
feuille , Sec. Celles qui vivent deux années feule-,
ment, & qui ne font communément qu’une'forte
de plantes annuelles , dont la fr unification' ne fe •
développe que la fécondé année de leur germination
, portent le nom de bïfannuelles (<ƒ!); telles
font la Scorfotière , la Lunaire , l’Angélique , & c .
Celles qui vivent pendant plufieurs années par leurs
racines feulement, leur tige périfï'ant tous les hivers,
font nommées vivaces ( 7p j -, telles font l’Ofeille ,
l ’Artichaut, l’Afperge, 8cc. Celles enfin qui
vivent fans perdre leur tige , pendant plufieurs
années, font nommées plantes ligneufes ( f j ) ,
parce que lés fibres qui compofent leur tige font
dures & de la nature du bois , comme celles de
la tige des arbres, des arbriffeaux, des fous-ar-
brifleaux ou des arbuftes ; tels font le Chêne , le
Noifettier, le Thym , &c.
En général, le lieu qu’habitent les plantes influe
beaucoup fur leur durée : telle plante, en effet ,
qui eft vivace dans un climat chaud devient
annuelle dans un climat plus froid -, le Ricin, la
Capucine, & c. en offrent des exemples. C’eft par
cette raifon que dans la zone torride, la plupart
des plantes font vivaces , à tige perfiftante ou
ligne 11 Ce ; au lieu que dans les autres zones, les
plantes annuelles font beaucoup plus communes.
t DURION des Indes , D u r io [ibethinus. Lin.
Durio. Rumph.Amb. I. p. 99* Durion. Raj.
Suppl. Luz. 51. Durion, ou Durian, ou Durioan.
Hiftoiredes Voyages , Vol, 8. p. 15 2. & Vol. 11.
p. 648.
G’eft un arbre du port d’ un grand Pommier ,
remarquable par fon fruit fort gros & hériffé à
l ’extérieur , 8c par les petites écailles orbiculairés
& rouffeâtres ou ferrugineufes qui couvrent le
deflous de fes feuilles 6c les jeunes rameaux ,
comme dansle CapparisBreynia (Câprier n°. 16.)
Ses feuilles font alternes , ovales-oblpngues, acu-
minées, entières , 8c portées fur des pétioles courts
qui ont- près de leur infertion un épanouiffement
prifmatique ou quadrangulaire fort particulier.
Ces feuilles font longues de cinq oufix pouces ,
larges de deux pouces ou un peu davantage ,
vertes & glabres en defTus, écailleufes & d’un
roux pâle en deffous, ainfi que fur leur pétiole. Les
fleurs font d’un blanc jaunâtre, viennent au-def-
fous-des feuilles , foit fur les branches , foie fiic
le tronc mêmè, & font difpofées en faifeeni porté
fur un pédoncule commun un peu court 8c épais.
Chaque fleur offre 1°. un calice monophylle ,
campanule ou en godet, obtus à fa bafe, caduc,
& découpé en cinq lobes arrondis -, 2°. cinq pétales
en cuiller , moins grands que le calice; 3°. des
étamines nombreufes , dont les filamens plus long*
que les pétales 8c connés en cinq faifeeaux dif-
tinéls , portent des anthères torfes ■ 40. un ovaire
fupérieur, arrondi , pédicule , à ftyle fétacé de la
longueur des étamines.
Le fruit eft une baie girofle comme là tête d’un
homme, ovale-arrondie , hériflee en dehors d’un
grand nombre de pointes polyèdres ou pyramidales
, divifée intérieurement en cinq loges, s’ouvrant
en cinq parties , & contenant dans chaque
loge plufieurs femerices ovales, enveloppées d’ une
pulpe blanche & muqueufe.
Cet'îrbre croît dans les Indes orientales, principalement
dans les Moluques, l’Ifle de Java ,
&c. -, on le cultive au Jardin du Roi à l ’Ifle de
France. Tj . ( v. f . f i f r . ) Nous avens cru d’abord
lui trouver des rapports avec la famille des Ano-
nés ; mais le fentiment de M. de JufTieu, qui le
rapproche de celle des Câpriers , nous paroît/pré-
férable. L’ovaire pédiculé, 8c les écailles du défi
fous des feuilles, indiquent à la fois le fondement
de cette opinion.
« Le fruit du Durion eft fort eftimé dans la
plus grande partie des Indes. Ce fruit eft fort gros,
8c ne croît qu’au tronc comme le Jaka , ou aux
grofles branches & dans leurs parties les plus voi-
fines du tronc , comme le Coco. Sa grofleur
eft à peu près celle d’une Citrouille, d’un Melon.
Il eft couvert d’une écorce verte , épaifle & forte ,
qui commence à jaunir dans fa maturité ; mais
il n’eft bon à manger que lorfqu’elle s’ouvre par le
haut. Le dedans, qui eft alors parfaitement mrtr,
donne une odeur excellente. On le partage en
quatre quartiers, dont chacun a de petits efpaces
qui renferment une certaine quantité de pulpe ,
fuivant la grandeur des cavités; car elles font plus
ou moins grandes. La plus grofle partie du îruic
( la femence avec la pulpe qui l’environne) , eft
delà grofleur d’un oeuf de poule, blanche comme
du lait , 8c auffi délicate que la meilleure crème.