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A u refte , la Nature , par - tout fî fécondé en
moyens , paroît s’ê tre ménagée tant de reffources
pour affurer la confervation des efpèces par la
reproduâion & la multiplication des individus ,
qu’ il ne nous paroît pas raifonnablë de vouloir
afligner des limites p r é c ife s à les facultés , pour
les refferrer dans les bornes étroites de notre conception.
V~oye[ le mot V é g é t a t io n ,
FEMEL LES ( fleurs ) , F lo r e s fe r mi n e i 5 on
donne ce nom aux fleurs qui n’ont que des p'ïftils
fans étamines : parmi les plantes qui ne portent
que des fleurs unifexuelles ,- ce font toujours les
f le u r s fem e lle s qui produifent le fruit.
Les fleurs fem e lle s font mélangées avec des
fleurs mâles fur le même individu , dans les plantes
monoïques, les Concombres , les Courges ,
les Noifettiers , & c. Mais dans les plantes dioï-
q u e s , certains pieds ne portent que * des fleurs
fem e lle s , tandis que d’autres pieds portent feulement
des fleurs mâles -, le Chanvre , les Peupliers,
& c . Voye% le mot F leur.
F E R N E L à feuilles de B u is , F e R N E L IA
B a x ifo l ia . F e rn e lia . Comm. Herb. & le . N iv e r -
nenia. e ju fd . L e f a u x lu i s d e V I flc de Bou rbon. *
t'» E a d em f o l i i s minoribus. L e f a u x buis de
V I fle de France.
Arbre de la famille des Rubiacées , qui paroît
fe rapprocher des P e te fla par fes rapports. Cet
arbre s’élève à une grandeur moyenne ; fes branches
font oppofées , o v a le s , entières, un peu pé-
tiolées , glabres & lu ifan te s en d effu s, & munies
de poils courts en de floüs, principalement dans
leur jeuneffe y elles font en général pe tite s, buxi-
formes , & les plus grandes ne font guères plus
larges que l’ongle du pouce. Celles des morceaux
que nous poffédons de la plante & font au moins
une fois plus petites. Les fleurs font axillaires ,
folita ires , prefque fefiiles, petites & blanchâtres.
Chaque fleur offre 1°. un calice monophylle ,
c o u r t , fupérieur, & à quatre ~dents pointues ou
en alêne y 2°. une corolle monopétale, un peu plus
grande que le calice , à tube, c o u r t , & à limbe
divifé en quatre lobes obtus & ouverts y 30. quatre
étamines non faillantes hors ds la corolle , &
dont les filamens cou r ts, inférés dans la partie
inférieure de fon tu b e, portent des anthères arrondies
y 40. un ovaire inférieur , furmonté d’ un fly le
fimple, à ftigmate bifide.
L e fruit eft une baie ovale , glabre, rougeâtre ,
de la grandeur d’un gros pois, couronnée, coriace,
à peine charnue ou fu c c u le n t e , & divifée intérieurement
en deux loges par une cloifon membra-
neule qui femble interrompue dans fon milieu.
Chaque loge contient des graines nombreufes qui
paroiffent attachées à un axe ou placenta particulier
, fi tué au centre dans la partie interrompue
de la cloifon.
Ce t arbre, croît naturellement aux Ifles de
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France & de Bourbon t où M. Commeffon l ra
obfervé 5 les morceaux que nous poffédons noua
ont été communiqués par M. Sonnerat. ( v ./ .)
On remarque fur les petits rameaux des ftipules
co u r te s , pointues, & intermédiaires comme dans
les autres p lantes de la famille des Rubiacées.
FÉROLE à bois marbré, Fero IIA variegata»
F e ro lia G u ia n en fîs . Aubl. Guian. Suppl. 7 . Tab*
372,. F e r o lia arbor , ligno inm od um marmoris varie
gato, Barr. F r . Equin, p. 51. B o i s marbré»
Nicolf. St. Dom. p. l o i . V u lg . B o is J'oeiiné, B o i s
de F éro le .
C ’eft un arbre intéreffant par la b eauté de fon
bois , mais qui eft encore très-peu connu des Bo-
taniftes , fes fleurs jufq.u’à prêtent n’ayarit point
été obfervées oudécrites par aucun d’eux. Le tronc
de cet arbre , dit A u b le t , s’élève à quarante ou
cinquante pieds, fur environ trois pieds de diamètre.
Il pouffe à fon fommet un grand nombre
de branches, dont celles du fommet font perpendiculaires
, & les autres divergent ou s’étendent
horizontalement de tous côtés y ces branches font
chargées d’ une multitude de rameaux grêles r
feuilles , & alternes. Les feuilles font a-ufli alternes
, o y a le s , acuminées , entières, li-ffes , vertes
en deffus , blanchâtres en deffous , & portées fur
des pétioles fort courts. Elles ont à leurs aiffelles
un bourgeon enveloppé d’ une écaille terminée par
un long filet. .
Les fruits naiffent en forme de grappes vers-
l ’extrémité des rameaux y ce font des baies sèches y
comprimées, arrondies, pointillées , rid ées, bordées
d’un feuillet membraneux. L ’écorce- eft v erdâtre
& mince y elle couvre un noyau r id é , bofi»
f ê lé , offeux , & à deux loges. Chaqué loge contient
une amande , mais il arrive fouvent qu’une
des deux avorte.
C e t arbre croît dans les forets de la Guiane , &
fè trouve chargé de fruits dans le mois de Mai. I l
paroît qu’on le trouve aufti dans les A n t ille s , mais
qu’il n’y forme qu’un arbriflèau. Aublet dit que
fon écorce eft liffe , cendrée , & que , lorfqu’on
l’entaille , elle rend un fuc laiteux. Si un arbre
a trois pieds de diamètre , l’aubier du tronc en a
plus de deux yrii eft blanc , d u r , pefant & com-
pa£b. L e bois intérieur eft d u r , pefant, & d’un
beau rouge panaché dé jaune y il prend un beau
poli & reffemble à du fatin y ce qui lui a fait- donner
le nom de B o i s fa t in é . I l eft aufli nommé
B o is de F é ro le , nom d’ un ancien Gouverneur de
Cayenne , qui a été le premier à l’introduire dans
le commerce. Ce bois eft employé dans les ouA
vrages de marqueterie r on- en fait de très beaux
meubles.
Le Féro le norus paroît avoir de grands rapports
avec le genre du P a r in a r i ( voye^ c e mot ) , dont
nous' préfumons qu’il eft une efpèce.
F E R R A R E ou F A R A IR E , F E R R A R I a ;
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genre de plante unilobée y de la famille des Iris »
qui a de très- grands rapports avec les Bermu-
dierines & les Galaxies , & qui comprend des herbes
exotiques à feuilles enfiformes, & à fleurs
terminales ayant des étamines monandelphiques &
»on gynandriques*
C A R A C T E R E G É N É R I Q U E .
Les fpathes font uniflores, & compofées, de
deux folioles oblongues y concaves, & cannées
fur leur dos ou comprimées.
Chaque fleur offre i ° . fix pétales campanules ,
ovales oü o b lon gs , acuminés, plus ou moins ondulés
fur les bords , & dont trois alternes font plus
petits que les autres y 2°. trois etamines dont les
filamens réunis à leur baie ou dans toute leur lonf
ueur en une gaine traverfée par le ftyle , portent
es anthères arrondies ou linéaires y 30. un ovaire
inférieur oblong , obtufément trigon e, duquel
s’ élève dans la gaîne des etamines , un f tyle terminé
par trois ftigmates bifides. . , .
Le fruit eft une capfule oblongue ou linéaire ,
t r ig o n e , triloculaire , trivalve & polylperme.
Obferva tion•
Les Fer ra res ont de fi grands rapports avec les
Bermudiennes , qu’ il conviend'roit peut-être de
réunir cês deux genres pour n’en former qu’un feul :
on peut néanmoins les confervér , car ils font
diftingués par la confidération des fpathes, le s quels
(ont uniflores dans les Ferrares , & biflores 1
o u pluriflores dans les Bermudiennes. Quant aux
ondulations crépues ou frangées des bords'des~pe-
ta le s , & aux ftigmates creufcs en capuchon,
qu’ on obferve dans la première F errare , ces particularités
ne doivent plus être citees comme ca-
ra&ères diftinélifs du g en re , puifqu’elles manquent
dans la fécondé efpèce, qu’on n’en doit
pas pour cela féparer félon nous.
£ s e e C e s .
I . F e r r a r e ondulée , F e r ra r ia undulata. Lin.
Ferraria p e ta lis margine c r ifp is y fligm a tibu s biji-
dis cu cu lla tis . N .
F lo s In d ien s c v io la c ê o fu fc u s , radice tuberbfa.
Ferr. Cuit. 168. t. 171- Raj-. Hift. 1207. G la -
d io lu s In d ien s e v io la c ê o fu fcu s , radice tuberofa.
Morif. Hift. 2. p. 344. Sec. 4. t. 4. f. 7 . N a r c iffu s
Jndicus , f o r e fa turate purpureo. Rudb. E iy f. 2.
p. 49. t. 9. Ir is f e l la t a , cyclaminis rad ice , pullo
f o r e . Barrell. Ic . 12 16 . Fer ra r ia f o l i i s nervofis
en ffo rm ib u s vaginantibus > peta lis fim b r ia tis .
Burm. A a . N. C . 176 1 . p. 109. t. 3. f. I . Ferrar
ia. Mill. n i & le . t. 280. Jacq. Hort. t. 63.
La racine de cette plante eft tubéreufe , arrondie
, prefque femblable à celle du Cyclame , blanche
intérieurement, brune ou rouffeâtre a l’extérieur
, & un peu enfoncée ou creulée en ombilic
à fes deux extrémités Elle pouffe des feuilles
droites. longues d’un pied au un peu plus ? enll-
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formes , Criées par des nervures , & qui s’em-
braflent à leur bafe comme celles des Glayeuls 5c
des Iris. I l naît du milieu de ces feuilles une tig e
qui s’élève jufqu’à la hauteur d’un pied & d em i,
chargée de feuilles beaucoup plus courtes que les
rad ica le s, & engainées alternativement. C e tte
tig e le divife en deux.ou trois rameaux fouillés 8c
uniflores. Chaque fleur a fix pétales ouv erts, dont
trois font plus grands que les autres , & qui tous
font d’ un violet ou pourpre brun en deffus, b lan châtres
& fingulièrement ondulés ou frangés fur
les bords; Les filamens des étamines font réunis
( inférieurement félon M. de Juflieu ) en une gaîne
traverfée par le ftyle de la fleur y les trois ftigmates
font cou r ts , bifid es, frangés, &: en capuchon.
C e tte plante croît naturellement au Cap de Bonne-
Efpérance, & a été cultivée au Jardin du Roi. Tp -
(v. v .) Ses fleurs font intéreffantes par leur beauté
& par leur Angularité , mais elles durent peu.
1 . F e r r a r ê tigrine , F e r ra r ia pav onia . F e r r a r
ia p e ta lis pla n ts : inte rioribu s ha fla tis , f iigm d t i-
bus bipar tids f ilifo rm ib u s . N .
O co lo x o ch itl f f lo s tig r id is . Hem. Mex. p. 276.
T ig r id is f lo s . Bauh. Pin. 48. Dod. Pempt. 693.
Lob. Ic. m . J. B. 2. p. 684. Raj. Hift. 1 16 5 .
Swert. F lo r .v . 2. t. 3 1 . f. 2. F er ra r ia ( p a v on ia )
p e ta lis interioribus minoribus haflatis. L. F . Suppl.
4O7. & le . M u t is . Amer. v. 1 . t . 15 , ex Linn.
A m a v illa . Jof. Juff. Herb. & l e .
C e tte efpèce eft une très-jolie plante dont les
Anciens avoient eu connoiffance , quoique d’une-
manière fort imparfaite, & qui a été retrouvée 8c
obfervée depuis, pour la première f o i s , par M.
Jofeph de Juflieu , qüi l ’a envoyée sèche avec un
bon deffin & de bonnes notes manuferites, donc'
M. de Ju flieu ,.fon n e v eu , a bien voulu nous
donner communication.
Sa racine eft un bulbe tunique ou écailleux au
moins à l’extérieur y fes feuilles radicales font enfiformes
, étroites, rétrécies prefqu’en pétiole vers
leur bafe , nerveufes & un peu pliffcès longitudinalement
comme celles de certains Glayeuls. L a
tig e eft haute d’environ un pied , cy lin driqu e, un
peu noueufe ou comme a r t icu lé e , légèrement
coudée en z ig - z a g , & garnie de deux ou trois
feuilles alternes , diftantes, engainées , plus courtes
que les radicales. Ce tte tig e eft marquetée
inférieurement. d’un grand nombre de points
oblongs j pourprés & un peu faillans , & elle eft
munie de deux ou trois rameaux axillaires , Amples
, dont les fupérieures font flo rifères , ce qui
fait que la tige n’ eft point uniflore , mais qu’ elle
produit réellement deux ou trois fleurs qui fe développent
fucceftivement, lefquelles font terminales
, folita ires, grandes , fort belles , & d’un
rouge v i f ou c la i r , ayant leur centre agréablement
tigré ou tacheté de pourpre , fur un fond
d’ un blanc jaunâtre.
Chaque fleur fort d’ une fpathe diphylle , &
çoofifte 1° . en une corolle légèrement campa^