
4 ^ 4 F E R
nulée , compofce de fix pétales réunis en tube à
leur b a fe , ouverts , dont trois extérieurs font plus
grands, ovales , un peu émoufles à leur fommet,
d’ un rouge d e . feu dans leur partie iupérieure ,
blanchâtres ou jaunâtres à leur b a ie , avec des
taches ou tigrurcs pourpres j & trois intérieurs
beaucoup plus petits , un peu onguiculés , pointus,
ayant un étranglement au-deffous de leur fommet
tjui les fait paroître h a fté s , 8c par-tout d’ une
couleur jaunâtre légèrement teinte de ro u g e , avec
des tigrures d’un pourpre foncé -, 2°. trois étamines
dont les filapiens réunis dans toute leur longueur èn
une gaîne tubuleiffe , longue & rougeâtre dans fa
partie fupérieure portent des anthères linéaires ;
3 0. en un ovaire inférieur, duquel s’ élève un ftyle
enfermé dans la gaîne des étamines , & terminé
par trois ftigmates partagés en deux branches filiformes
Cette plante croît naturellement au Mexique.
( v .f . in h . J u jf. )
F É R U L E , F é r u I A ; genre de plante à fleurs
polipétalées , de la famille des O m b e llife r e s , qui
a de grands rapports avec les Peucedans & les
Armarintes , & qui comprend des herbes à feuilles
alternes, furcompofées , ayant leurs pétioles membraneux,
la rg e s , u triculés, & leurs'découpures
menues & linéaires , & à fleurs jaunâtres, dif-
pofés fur des ombelles , dont les latérales fupérieures
font le plus fouvent oppofées ou ternées.
L a plupart des F é ru le s font des herbes fort grandes
, & produifent un fuc gummo-réfineux , d’une
odeur défagréable.
C A R A C T E R E G Ê N É R I Q UR.
L ’ombelle univérfelle eft globuleufe , compofée
de beaucoup de rayons , & n’a pour collerette que
quelques folioles membraneufes & caduques ; les
pmbelles partielles font pareillement^globuleu-
f e s , portent des fleurs régulières , toutes fertiles,
•& ont pour collerette des folioles for t courtes &
pointues.
Chaque fleur offre 1 ° . cinq pétales prefqu’é-
gaux , oblongs ou en coeur -, 2.°. cinq étamines ,
dojit les filamens de la longueur des pétales , portent
des anthères arrondies -, J °. un ovaire inférieur
, furmonté de deux ftyles cou rts , à ftigmates
pbtus.
L e fruit eft ovale , comprimé , relevé de chaque
côté de trois ftries longitudinales, & compofé de
deux femences elliptique s, appliquées l ’upe contre
JVmrq,
E s p e c e s .
i . F é r u l e commune , F l. F r . F e ru la commu-
v i s . Lin. Feru la fo lio li s linèaribus longijjlmis J îm -
v licib u s . Lin. Hort. ClifF. 95. Mill. D iâ . n ° . 1 ,
• F e r u la foe m ïn a P lim i. Bauh. Pin. 148. Tourn.
32.I. Feru la fo lio fa e n i c u li , fem in e latiore & ro-
tun d io re . J. B. 3. p. 43. Raj. Hift.. 42.0. F e ru la
SWUiçre fo lio ? 8 c , Mprif, Hjft. 3- p. Sec. 9,
F E R
t. 15. f. 3. V er iila . Dod. Pempt. 3 1 1 . Lob. le . 778.
Sa tige eft haute de cinq ou fix pieds , épaiffe ,
ferme-, pleins de moelle , cylindrique , 8c un peu
rameufe. Ses feuilles font fort grandes, plufieurs
fois aîlees , décompofees, & à folioles longues ,
menues , 8c linéaires. Les fleurs forment des ombelles
très-garnies , difpoféés ordinairement trois
à t ro is , dont une intermédiaire allez grande , 8c
deux latérales plus petites , foutenües par des
pédoncules oppofés. ü n trouve cette plante dans
l ’Italie , les Provinces méridionales de la F ran c e ,
& en Efpagne, aux lieux pierreux & fur les côtes
de la -Méditerranée. Tp, ( v. f . ) Quand fes tiges
font deflechées , elles font remplies d ’une moelle
légère qui prend feu facilement. Rai dit qu’en
Sicile le peuple fe fert de cette moelle en guile
d’amadou. C ’eft peut-être à caufe de cette propriété
, connue vraifemblablement des A nc iens,
que les Poètes ont dit que Promethée déroba le
feu du c i e l , 8c l ’ apporta fur la terre dans la partie
creufe d’ une F é ru le .
Obferv. Tournefort prétend avoir trouvé dans
la Grèce la vraie F é ru le des Anciens , qu’ il d it être
differente de la F é ru le commune , qui vient en
Ita lie & en France ; il nomme celle de Grèce
F e ru la glauco f o l io , ca ule crajfijjimo , a d Jîngulos
nodos ramofo 8 umbellifero. Cor. 2.2. Les tiges
sèches de cette plan te, dit Tourne fort, étoient
alfez fortes pour fervir d’appui , mais en même
temps trop légère pour bleffer ceux que l’on frap*
pe -, c’eft pourquoi Ba cchus, l ’un dés plus grands
Légiflâteurs de l’antiquité, ordonna l’agementaux
premiers hommes qui burent du v in , de fe lervii?
de cannes de F é ru le , parce que fouvent dans la
fureur du vin ilsfeca lfoien t la tête avec les bâtons
ordinaires -, les Prêtres du même Dieu s’appuyoient
fur des tiges de F é ru le . Aujourd’hui on s’en fert en
Grèce a faire des tabourets. On applique alterna^
tivement en long & en large les tigés sèches de
cette plante pour en former des cubes arrêtés aux
quatre coins avec des chevilles de bois. Ces cubes
font les plants des Dames d’Amargos... Plutarque
& Strabon remarquent qu’Alexandre tenoit les
OEuvres d’Homère dans une caflette de F é r u le , à
canlè de fa légèreté. .
2, F é r u l e g lauqu e, F e ru la g lauca. Lin. F e r u la
f o l i i s fu p rà decompojitis: fo l io l i s la n ç eo la tc -lin ea -
ribus p la n is ( fubtus glau çis . ) Lin. Hort. ClifF. 93.
Mill. D i a . n°. 8.
F e ru la fo lio g la u co , fem in e lato oblongo, q u i -
bufdam thapfia fe r u la c e a . J. B. 3. p. 4 5 .T ou rn e f,
321. Raj. Hift. 420.
Ce tte belle F é ru le paroît allez bien diftinguée
des autres par la couleur glauque de la furface
inférieure de fes feuilles. Elle s’élève jufqu’à huit
ou neuf pieds , fur une tige épaiffe, ferme , feuil-
lée , & pleine de moelle. Ses feuilles font amples,
fur-tout les inférieures , furcompofées ( caraétère
commun à la plupart des efpèces de çe genre ) ? &
F E R
à folioles ou découpures lancéolées - linéaires ,
planes , vertes , luifantes 8c comme vernilfées en
deffus, & d’une couleur glauque en delfous. Les
pétioles des feuilles fupérieures font des gaînes
membraneufes, larges , utriculées ou ventrues.
Jean Bauhin dit qu’il découle de cette plante un
fuc laiteux d’une odeur forte & d’une faveur acre.
Ses fruits font elliptiques-oblongs , comprimés ,
ftries fur lés c ô t é s ,& bruns ou noirâtres lorfqtiûls
foht mûrs. Ce tte plante croît dans l’I t a li e , la
. S ic ile , & eft cultivée au Jardin du Roi. Tp. (v. v.)
Ses fleurs font jaunâ tres, paroiflent en Juillet ;
fes fruits mûriffent en automne. V o y e \ l’efpèce
n°. 4. ' ,
3. F érule de T an g e r , F e ru la T in g ita n a . Lin.
F e ru la f o l i i s lacituatis : la c in u h s tr identad s infz~
qualibus n itid is . Lin. Hort. ClifF. 95. M ill. D ia .
n°. 3. -
F e ru la T in g ita n a , f o l io latijjïmo lue i do. H ort.
Edimb. & Herm. Par. 16 5. t. 165. Raj. Suppl.
2,53. Ferula lu cid a Hifpanica . lo u rn e f . 3 1 1 . f em
ru la T in g ita n a . Riv. Pent. t. 10. Feru la T in g i tana
lu c id a , f o l i i s laferpitii. Moril. Hift. 3. p, 309. .
Sec. 9. t. 15 . f. ult.
On reconnoît aifément cette efpece aux folioles
de fes feu ille s , qui font découpées à peu près
comme celles du P e r fil, caraèlerë qui ne fe rencontre
pas dans les autres F é ru le s connues. He rman
dit que la tig e de cette plante eft rameufe,
un peu moins épaiffe & moins élevée que celle de
la Féru le commune *, Miller néanmoins lui attribue
des tiges' fortes qui s’élèvent à la hauteur de
huit à dix pieds , & fe terminent par de larges
ombelles de fleurs jaunes. Ses feuilles font fort
amples, plufieurs fois allées ou furcompofées, a
folioles élargies comme dans le P e r f il, lâciniees,
dentées, g lab re s , vertes , & fort luifantes en
deffiis. Les femences font grandes, ovales ou elliptiques
, & applatiçs. Ce tte plante croit naturellement
en Efpagne 8c dans la Barbarie, <ƒ*. ( v . f .
in-herb. Jujf. )
4. F érule pinnatifide , F e ru la fe ru la g o . Lin.
F e ru la f o li i s p in n a tifid is : p i unis linèaribus p la n is
tr/fidis. Lin. Hort. ClilT. 95* Mill. D i# , n". 4.
Ferulago latiore fo lio . Bauh. Pin. 148. F é r u -
lago. Dod. Pempt. 321. Ferula g a lb a n ifira . Lob.
Ic . 779 . F eru la latiore fo lio . Morif. H ift. 3. p. 3° 9*
Sec. 9. 1 . 15. f. 1.
Nous ignorons fi cette Férule, eft véritablement
diftinguée de la Féru le glauque que nous avons
décrite au n«. 2. En e f fe t , la defeription de Mo-
rifon , que nous citons ici même d ’après Linné ,
fe rapporte tellement à la F é ru le glauque en quef-
tion ’, qu’ il fe pourroit que ces plantes ne fulfent
que des variétés l ’une de l’ autre.
„ refte , Miller qui les décrit toutes d eu x ,
dit que celle-ci s’ilè v ë à la hauteur de fep.t à huit
pieds j que fes feuilles font divifees ( furcompo-
■ fées ) , 8c s’étendent alfez loin en dehors - que
leurs lobes font plus larges que ceux des autres
F E R 4 1 1
efpèces, en exceptant cependant ceux de la £ é -
rule de Tanger j mais qu’ ils font plus longs que
ces derniers j d ’un v*erd plus fon cé, 8c terminés
par trois pointes i qu’enfin fes fleurs font jaune s, /
forment de larges ombelles , 8c produilënt des
femences ovales 8c applaties comme celles des
autres efpèces. Ce tte plante croît naturellement
dans la Sicile.
5. Férule du L e v a n t , F e ru la o r ienta lis. Lin.
F e ru la fo lio rum p inm s baji nu dis■ , f o lio li s fetaceii>\
Lin. Hort. ClifF. 95. Mill. D id . nu. 5.
F e ru la o r ien ta lis , cachryos fo lio & fa c ie . Tourn.
Cor. 22. & Itin. V o l. 2. p. 379*
Ce tte efpèce 8c la fuivante s’élèvent moins que
toutes .celles qui précèdent , & font remarquables
par un charmant feu illa g e , dont les divifions
font d’une finefle admirable.
Celle dont il eft ic i queftion a , félon T ourn e -
f o r t , une racine groffe comme le bras , longue
de deux pieds & d em i, rameufe , peu chevelue ,
blanche , couverte d’ une écorce jaunâtre, 8c qui
rend un fuc laiteux de la mêmê couleur. La tig e
s’élève jufqu’à trois pieds ; elle eft epaiffe d un
demi-pouce, cy lindriqu e, liffe , fe rm e , rougeât
r e , 8c pleine de moelle. Les feuilles inférieures
font fort amples , très-garnies , très finement divi-
fées , cinq ou fix fois pinnées , a pinnules principales
nues à léurbafë ( ce qui les diftingue principalement
de celles de la fuivante ) ; 8c à folioles
ou dernières divifions courtes , fétacées , 8c légèrement
velues -, ces feuilles font d’un verd agréable.
Les caulinaires fupérieures font plus petites ,
rarés à pétiole commun en gaîne utriculée. Les
fleurs font jaunes , naiflent fur des ombelles de
grandeur médiocre , qui terminent les rameaux &
la tige. Les fruits font oblongs ou elliptiques-
o blon gs, un peu comprimés , légèrement ftries fur
les côtés , rouffeâtres , rétrécis vers leur bafe , 8c
femblent un peu réfineux. Tourne fa rt dit qu’ ils
font huileux & amers. Ce tte jolie F é ru le croît
i naturellement dans le Levant , & eft cultivée depuis
long-temps au Jardin du Roi. Tp. ( v. v. )
6. F é r u l e à feuilles deMeum, F e ru la meo'ides.
Lin. F e ru la fo lio rum pin n i s utrinque appendicu-
la d s , f o lio li s fe ta c e is . Lin. H ort. Ciift. 95- M ill.
D ia . n ° . 6.
L a fe rp itium o r ien ta le , f o l io mei , f lo r e luteo*■
Toùrnef. Cor. 23.
Ce tte F é ru le reffemblè alfez bien au Meum
- ( Æ thufe n°. 3.) par la forme de fes feu illes, mais
elles font plus amples ; on les diftingue de celles
de l’efpèce ci deffus , en ce que leurs pinnules ,
aufli fort divifées & branchues, font garnies ju l-
qu’ à leur bafe de folioles menues & comme verti-
cillées. D ’ailleurs , ces folioles pareillement fétacées
comme celles de l’efpèce précédente , -font
néanmoins plus lâ ch es-, ce qui donne aux feuilles
de ce lle-ci un peu moins d’élégance. Les tiges font
hautes d’environ trois pieds , & terminées par de
larges ombelles de fleurs jaunes, auxquelles fuc