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très fois plus lifte, & à deux ou quarre loges
polyfpermes.
E s p e c e s .
I . G a n it r e denté, Elceocarpus ferrata. Lin.
Elceocarpus foliis al ternis ovato-oblongis ferratis 9
racemis axillaribus fimplicibus. N.
Elaiocarpos folio lauri ferrato , floribus fpictt-
tis. Burm. Z ê y l. 9 3 . t. 40. OleafylveJIris Mala-
barica , fructu dulci. Raj. Hift. 1546. Perin-kara.
Rheed. Mal. 4, p. 51. t. 2.4, Prunus Zeylanica ,
lauri folio , veralu cingalenfîbus. Raj. Suppl.
Dendr. 41. Eleocarpus. Lin. Fl. Zeyl. 9 1 . Gani-
trus. Rumph. Amb. 3. p. 160. t. 101. Dicera
dentata. Forft. Gen. p. 80. t. 40. & Prodr. p. 41.
C’eft un affez grand arbre, dont le tronc eft
proportionnellement épais , & foutient une cîme
peu étalée, les branches étant la plupart redreflees
& divifées en longs rameaux effilés. Ses feuilles
font alternes , ovales ou ovales-oblongues , obtu-
fe'ment dentées , pétiolces , glabres a & veineulës.
Les fleurs font blanches , pédicellées, naiffent fur
des grappes fimples, latérales , axillaires , folitai-
res , un peu lâches, & auffi longues ou un peu plus
longues que les feuilles. Ces fleurs font la plupart
quinquefides, ont quinze à vingt étamines, &
un feul ftyle. Les fruits font des baies ovoïdes ou
fphériques , qui contiennent un noyau dur dont la
lupevficie eft inégale , crevaffée 8c comme vermoulue
ou crépue. Çet arbre croît naturellement
aux Indes orientales, . Les habitans de l’Ifle de
Ceylan confifent dans de la faumure les fruits de
cet arbre avant leur maturité , & ils y ajoutent un
peu d’huile d’olive pour leur en donner le goût.
Rumphe dit que ces fruits font bons à manger ,
mais que les Bergers & les habitans de la campagne
en font ufage plus pour s’amufer & paffer
le temps , que pour fe nourrir. On ramaffe les
noyaux de ces fruits à caufe de leur forme & de
leur belle couleur brune -, on les perce , & on en
fait des colliers, des chapelets, &c.
1 . G a n i t r e à feuilles entières , Elceocarpus
integrifolia. Elaocarpus foliis altérais ovàto-ohlon-
gis obtufis integerrimis ,' racemis axillaribusfim-
plicibus , floribus quadrifidis. N .
A n Ganitrum oblongum. Rumph. Amb. 3. p.
163. t. io i .
Cette efpèce diffère principalement de la précédente
par fes feuilles entières , & par fes fleurs
toutes quadrifides. Ses rameaux font cylindriques ,
glabres & feuilles vers leur fommet. Les feuilles font
alternes ,, ovales-oblongues , obtufes , entières ,
un peu coriaces, glabres, & portées fur des pétioles
courts. La furface fupérieurë de ces feuilles
eft remarquable par des tubercules glanduleux ,
flrués aux aiffelles ou bifurcations des nervures.
Les fleurs viennent fur des grappes fimples , axillaires
, folitaires , & un peu plus longues que les
feuilles. Ces fleurs ont un calice de quatre folioles
lancéolées, pointues, coriaces, un peu concaves j
G A R
quatre pétales un peu plus longs que le calice ,
laciniés ou frangés à leur fommet 5 vingt à
trentè étamines plus courtes que les pétales , à
anthères oblongues , bifides ou bivalves à leur
fommet -, un ovaire fupérieur , chargé d’ un ftyle
fimple, à ftigmate aigu. Commerion a obferyé
cette efpèce à l’ Ifle de France, f j ..( v .f. )
3. Ganitre tétragyne , Elceocarpus dicera. L.
F. Elceocarpus tetragyna , foliis oppojîtis ovatis
duplicato - ferratis , racemis lateralïbus compojîtis.
N.
Dicera ferrata. Forft. Gen. p. 80. & Prodr.
p. 41. n°. 2.2.7. Elceocarpus dicera. L. F. Supp. 266.
Cette plante paroît différer beaucoup des précédentes
à bien des égards. Ses feuilles font oppo-
fées, ovales , dentées en fcie , à dentelures inégales
& comme doubles. Les fleurs viennent fur ,
des grappes latérales & compofées ; elles font
affez femblables à celles de la première efpèce,
mais elles ont quatre ftyles. Les fruits font des
baies~à quatre loges difpermes. MM. Forfter ont
découvert cette plante dans la Nouvelle Zélande.
GARANCE, R u b i a ; genre de plante à fleurs
monopétalées , de la famille des Rubiacées , qui
a des rapports avec les Afpérules & les Gaillets ,
& qui comprend des herbes communément fca-
bres , accrochantes , à feuilles fimples, verticil-
lées quatre à fix à chaque noeud, 8c à fleurs petites
, campanulées, difpofées en panicules latérales
8c terminales , auxquelles fuccèdent des baies
noirâtres.
C a r a c t è r e g é n é r i q u e .
La fleur eft prefque fans calice , ou n’a qu’un
calice extrêmement court 8c peu apparent : elle
offre 1° une corolle monopétale, campanulée ,
à quatre ou cinq divifions ôyales-pointues 8c ouvertes
i 2°. quatre ou cinq étamines plus courtes
que la corolle -, 30. un ovaire inférieur, turbine-
globuleux , didyme , chargé d’un ftyle bifide à
fon fommet.
Le fruit confifte en deux baies globuleufes ,
monofpermçs , glabres, connées ou réunies , &
j dont une quelquefois avorte.
Obfervation.
Les Garances ont la corolle moins plane que
celle des Gaillets , & en font diftinguées d’ailleurs
par leur fruit fenfiblement pulpeux. On ne peut
! les confondre avec les Afpérules, parce que celles-
ci ont la corolle infundibuliforme & les fruits
fecs, ni avec les Rubéoles ( Sherardia ) , dont les
fruits lbnt couronnés par les dents du calice.
E s p e c e s .
I. Garance des Teinturiers , Fl. Fr. Rubia
tinSorum. Lin, Rubia foliis quinis fenifque lan-
ceolatis margine & canna afperrimis , caule aeu~
leato, N.
G A R
Rubia fylvejlris afpcra , qiæ fyhcflri s Diofco-
riii. Bauh. Fin. 333, Mortf. Hift. 3. p. 3l 6 -
Rubia fylvtjlris Monfpeffulana .major, Tourne*.
T7a T‘ B 2. p. 715. Rubia fylvejlris afpera.
»SRSpty* ÇHil Heiv- n°, 708. La Garance fauvage.
fi. Rubia tinftorum fativa. Bauh. Pin. 333*
Tournef. 1 14. Morif. Hift. 3. p. 32.6. Sec. 9, t. 21.
f l . Raj. Hift. 480. Rubia fativa. J. B. 3- H »
Rubia. Dod. Pempt. 352. Rubia major. .Lob. le.
798. Rubia tinSorum. Mill. D iâ . n°. I. Sabb.
Hort. i l t. 77. La Garance cultivée. -
C ’eft une plante intéreffante par fon utilité dans
la teinture , 8c fort remarquable par les afpérités
des angles de fes tiges , 8c celle des bords 8c de
la côte poftérieure de fes feuilles. Sa racine eft
affez groffe , longue, rameufe , rampante & rcu-
géatre. Elle pouffe plufieurs tiges longues de deux
ou trois pieds , herbacées, vertes, angaleufes ,
feuillées , rameufes, diffufes, foibles, 8c dont les
angles font hériffés de petites pointes ou dents
crochues qui les rendent fort rudes au toucher.
Les feuilles font lancéolées, verticillées ou en
étoile , ordinairement cinq ou fix a chaque noeud •,
elles font affez grandes , d’un verd foncé, un peu
luifantes., & garnies en leurs bords & fur leur nervure
poftérieure d’afpérités ou petites dents dures,
crochues, & fort rudes au toucher. Ces feuilles ,
dans la plante fauvage , ont un peu plus d’un
pouce de longueur-, & dans la plante cultivée,
’ elles acquièrent une longueur de deux pouces &
demi au moins. Les fleurs font petites , jaunâtres
ou pâles, naiffent fur des pédoncules rameux ,
ïefquels forment de petites panicules latérales &
terminales. Ces fleurs font le plus fouvent quinquefides
, & pi-oduifent de petites baies noirâtres
communément didymes.
Cette plante croît naturellement dans plufieurs
Provinces de France , particulièrement dans c e l l e s ,
du Midi, dans la Suiffé,., l ’ Italie , &c. le long
des haies , parmi les buiffons & dans les vignes.
La plante fi n’en diffère que parce qu’étant cultivée
pour l’ ufage , elle eft plus grande , plus vigou-
reufe, & mieux nourrie. lp. (v. v .) Il ÿ a des
Botâniftes qui prennent la Garance fauvage dont
nous venons de parler , - pour le Rubia peregrina
de Linné. Au refte , ce Rubia peregrina n’eft pas
bien connu , on ne fait où le trouver , 8c c ’eft
toujours la Garance fauvage qu’ on voit fous ce
nom au Jardin du R o i, & qu’on envoie des Provinces.
Il y a même grande apparence que le fyno-
nyme d’Hermane que Linné y rapporte , appartient
à l’efpèce luivante. La Garance fleurit vers
la fin de Juin & en Juillet ; on la cultive en
France -, en Hollande , 8c ailleurs , pour la teinture
, où elle eft fort employée.
La racine de Garance eft d’un ufage fort étendu
dans l’ art de la teinture des laines -, elle leur
G A R 60 j
à tendre plus folides d’autres couleurs compo-'
fées 1 enfin . la couleur que donne cette racine
prend bien fur le coton , & y devient plus ou
moins belle & folide , fuivant la qualité de la
racine que l’on emploie. •
Cette racine eft quelquefois d’ulage. en mode,
cine : elle eft un peu aftrigente, apériiive & diurétique
■. elle teint en rouge les os des animaux
vïvans qui en font nourris.
2,. Ç arance luifante , Rubia lucida. Rubia
cauïibus perennantibus , foliis quateniis ellipcicis
-acuminalis lundis. N.
An Rubia quadrifolia afpsrrima lucida perc-
srlna. Herm. Lugdb. 50.9. Tournef. 114.
Cette Garance eft vraisemblablement la meme
que celle que Linné nomme Rubia lucida ; mais
on 11e fait'pourquoi il lui attribue fix feuilles, à
chaque verticille , car elle n’en a conftamment
que quatre. Au refte , cette plante eft bien diftin-
guée de celle qui précède'* 1°. par fes tiges per-
liftantes , dures inférieurement, & dont les angles
font prefque mil tiques ou fans afpérités remarquables;
par fes feuilles elliptiques ou au moins
ovales , acuminées, dures, luifantes, très-feabres
fur les bords , mais qui le font fort peu fur leur
nervure dorfalè. La plante forme des touffes diffufes
, fort âpres au toucher, & qui s’élèvent à
un. pied & ' demi ou environ. Ses feuilles font
moins grandes que dans l ’efpece cî-deffus ; les
fleurs font blanches ou pâles , la plupart quinquefides,
& difpofées en panicul,es latérales, Cette
efpèce eft cultivée depuis long-temps au Jardin du
Roi. (v . V. ) On dit qu’elle croît naturellement
dans l’Ifle Majorque, où M. Richard en
a fait la découverte ; nous en poflédons des individus
fecs rapportés de la côte de Barbarie par
M. l’Abbé Loiret.
Obferv. Le Rubia Cretica frutefeens tenuifolia
deTournefort (Cor. 4. ), paroît n’étre qu'une
variété de l’efpèce que nous venons de décrire,
au moins d’après un exemplaire que nous avons va
fous ce nom dans l’Herbier de M. de Juflieu. Ses
feuilles ont la même forme, mais elles font un
peu plus petites , moins feabres fur les bords, &
fouvent au nombre de cinq à chaque verticille.
3. G aranck à feuilles étroites , Rubia anguftt~
folia. L. Rubia fo liis , perennantibus linearibus
fupra feabris. Lin. Mant. 39. , . ,
Les feuilles étroites de cette efpècela font recon-
noître au premier coup - d’oe il, & lui donnent
l’afpeS d’un Gaillet ou d’une Afpérule. Elle forme
une touffe toujours verte , diftufe , fort rude au
toucher. Ses tiges font perfiftantes, quarrées -,
dures inférieurement, rameufes , & très-feabres
fur les angles,-quoique leurs afpérités foient fort
petites. Les feuilles font étroites , linéaires ,
aiguës, à bords un peu réfléchis , ouvertes , verdâtres
, & chargées d’afpérités ou de petites poin