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pepo, /}, Cticur1 ita verrucofa , & Cucy.rMta. Melo-
pepo. Lin. -
L’efpèce du P ep on a , pohime çellé 'dy Potiron
, des fleurs çampanulées & de couleur jaune ;
mais la corolle, dans les Pepons ,• a ion fond
^rétréci prelqu’en entonnoir , §c fon limbe, n’eft
jamais rabattu comme dans le Potiron. Dans l’une
& l’autre efoèce , les femences font elliptiques ,
noîi tronquées ni éch’ançrées. à leur fomrwêt, 8c
Blanchâtres ou d’une couleur toujours plus pâle
que la chair du fruit qui les contient. Les deux
races principales que comprend l’efpèce du Pepon,
l'ont la Mclonnée 8c le Pepon polymorphe.
A. La Melonnée , Cucurbita-pepo mofchata•
La Citrouille melonnée , la Citrouille mulquée.
La forme'ovale des graines de la Melonnée,
la grandeur de Tes fleurs , leur éyafement en entonnoir
, .leur couleur jaune , la difpofition des
branches,, la figure anguleufe des feuilles , les
rapprochent des Pepons , tandis que la molleffe de
ç es mêmes feuilles-, leur.duvet doux 8c ferré, la
pâleur des fleurs en. dehors, leur étranglement
(dans le bas du calice , l’alongement des pointes
vertes extérieures du çali.ce , & le goût mufqué
de la pulpè du fruit-, lui donnent affez d’analogie
■ avec l’efpèce des Calebaffes. Cette pulpe eft aufli
plus sèche que celle des Giraumons , 8c à fibres
plus fines • mais elle efl: en même temps plus ferme
que celle des Trompettes, & tient- en cela, de
celle des P.aflàffons. Cette efp.èqe, ambiguë par fa
naturej paroît encore très-peuidéteriymée dans'
les Ouvrages des Botarviftes...
, Aurefte , on obferve diyerfes: races dan s.cette
efpèee-, qui fe fubdiyïfent ainfi que celles; des
Pepons ( polymorphes ) , en un: affez'. bon nombre’
de variétés ,v foit par rapport à la forme du fruit,
applati , fphérique.y ovale, cylindrique', en maffue,
& en pilon ., plus-ou moins • gros ;&nàcotes .plus
pu moins reffeiïtié's , foit par rapport à;la, couleur
d’un ver.d plus ou moins foncé à l’extérieur , 8c
en dedans depuis le, jaune foufre le plus pâle juf-
qu’au rouge orangé.1 Le.nom, de Citrouille melon-,
jiée que lui donnent nos Crépies.dans les Antilles ,
annonce allez le cas qu’ils en font. DansnosPro-
vinces froides , les Melonnées,,ne_réufliffent qu’a-,
yec le fecours des couches chaudes , 8c demandent
autant de foins que les Pafteques. On en
cultive en Italie & en Provence., fous le nom de;
Citrouille, mufquée.. ’
Obferv. M. Duchefne préfume que cette Courge-
efl: la même que le Cucurbith major‘ totünda ,
flore luteo, folio afpero de G. B. ( Pin, 312.. •) qui
efl le Cucurbita indien, rotunda de Dàlechamp ,
( Lugd. 616. ) } mais les feuilles rudes au toucher
de la plante de Bauhin & deDalechamp -,, nous
portent à penfer différemment àjost egard.
B. L e Pebon polymorphe ^ ‘ Cucurbitiï-pepàpo-
lymorpha. DucJt. Cucurbita ovifera 'y Çùcurbitd
Verrucofa , Cücitrbità pepo- 6' Çûcyrbïtd- Mêlac
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pepo. -Lin. Les Citrouilles , les Giraumons, - les
Pajîijfons & les faujjes Coloquintes.'
Le caraâère de cette efpèce ( lecondaife ) fem-
ble être, l inconflance même ; il doit paroître
difficile de le décrire , lorfqu’on fonge a la mutabilité
de fa figure dans prefque toutes fes parties.
La grandeur des fleurs , leur forme régulièrement
conique , la direction oblique ou prefque droite
8c jamais évafée (horizontale) de fes feuilles,
leur couleur brune, letir âpreté , qui réfulte d’une
part de leur fubftance caffante 8c sèche par elle-
même, tandis que les côtes & nervures en font
très-aqueufes ; & de l’autre , de la forme des
poils roides à la bafe , tuméfiés , qui s’y trouvent
parfemés : voilà tout ce qu’on peut obfrrv.er de
commun entre les plantes que je raffemble ici fous
le nom de Pepon polymorphe.
Obfervations.
Avant de déterminer les racés, il parole nccef-
faire de placer ici quelques obfervations qui , fans
être générales., font du moins communes à plu-
fieurs.
1°. Le s,fruits dont le verd eft le plus noir,
font ceux qui , en mûriffant, acquièreht la nuance
de jaune la plus foncée.
2°. Le foleil, qui colore eh rouge ou en roux
la peau dé tant de fruits, détruit au contraire
quelquefois la couleur de 'ceux-ci : de forte que
l ’épiderme devenant prefque tranfparente, le jaune,
pâle & fale de-la partie boifeufe paroît à, travers ,
& rend le fruit d’une .pâleur extrême du côté
d^ foleil.
30. La privation abfolue de lumière produit cependant
fon effet ordinaire ,' & blanchit la partie
inférieure du fruit qui pofe fur la terre ; maisalors
c’eft autour de cette tache terrèftre que le verd
çft-le plus foncé , & qu’il, fe conferve le plus
long-temps j & quand le fruit reçoit quelque biêf-—
fure il en arrive de même aux lèvres de la
cicatrice.
4°. Outre ces altérations de couleur purement
accidentelles, les Pepons en repréfentent qu’on
peut dire naturelles -, & quoique les caufès n’en
ibien.t pas également apparentes, on y obferve
au moins certains rapports très-conftans. I,or{que
le fruit eft panaché, c’eft toujours dans fonr
milieu', 8c plus près de là queue que de la tête; Il;
reffe cependant vers la queue une certiffure verte j.
& fi le panache occupe prefque: tout le fruit ',y
c’efl autour de la tête que fe trouve la plus grandes
certiffure -, celle de la queue étant alors réduire
prefq'u’à rien , à moins que le fruit .ne foit entic-:
renfent jaune: ce qu’on peut regarder comme'
l’extrême du même affoibliffement.
j 0. T é plus fouvent cette zone ou ceintured%
panache decolôré , ne fait que la moitié, les deûx^
tièEs 0ü: lés trois ‘quarts du pourtour' du fruit;
les deux parties Vertes de là tête.,& de là queue
fe communiquent par une large bande quelques
c o u
fois , auliêu d’une bande , il s’en trouve deux&
même trois; & lors même qu’il n’y en a point ,
les zônes vertes de la tête & de la queue font des
pointes en regard l’une de l’autre, comme pour fe
rapprocher. Si l’on vient à faire une coupe tranf-
verfale du fruit, on obferve que ces parties vertes
répondent aux trois cloifons qui portent les graines
; & cela dans une telle précifionj que lorfqu’on
apperçoit quatre ou cinq de ces pointes au lieu de
trois , on peut être affuré de trouver dans le fruit
le même nombre de loges. Dans ces fruits , ainfi
que dans les feuilles des plantes, les panaches font
donc des fymptômes de l ’affoibliffement des parties
qu’elles occupent , puifque celles qui fervent
de canaux à la nourriture en font afreâées les
dernières. Au refte , il efl: boh d’avertir que fl je
ne parle ici que de zônes vertes, c’eft parce qu’elles
font plus apparentes en cet état ; dans l’extrême
maturité qui rend jaunes toutes les parties vertes,
elles fo diftinguent en ce qu’elles font d’une nuance
de jaune plus foncée.
6°. Il paroît que ce doit être auffi à raifon d’une
plus grande vigueur, dans la partie de la peau
qui couvre les attaches des graines , que la zone
verte de la tête efl: plus grande en proportion que
celle de la queye , puifque les graines, comme
on l’a vu , pendent intérieurement de la tête à la
queue. Cette obforvation a même beaucoup d’ana- !
logie avec la forme que prennent le plus fouvent les
Pepons , lorfqu’ils s’alongent ,* c z t alors ils font ■
étranglés au milieu, 8c beaucoup plus renflés vers
la tête que vers la queue. Enfin la diminution
d’épaiffeur de la peau, dans les parties panachées,
qui les fait quelquefois fe deffécher en ;
creux , rend alors ce principe inconteftable &
fenfiblè.
70. Outre ces principales pointes , qui font en
rapport avec l ’intérieur du fru it, les zônes vertes
en font d’autres moindres , qui font en relation
avec la ftruélure extérieure de la fleur & de fes fup-
ports, ce qui forme à ces zônes des circonfcription9
gaudronnées à dix, douze, même à: quatorze r^-
dents, fuivant que la fleur étoit à fix ou à fept divi-
fions, ou feulement à cinq , ce qui eft le plus général.
Ces pointes indiquent donc le paffage des vaif-
feaux nourriciers , qui , fortis des cinq principales
nervures de la queue, fe retrouvent fur le milieu
des languettes du calice , 8c des cinq autres vaif-
féaux , qui , des cinq nervures intermédiaires 8c
moindres de la queue, portent la nourriture aux
pétales. Au refte , il eft bon d’avertir que ces dix
pointes ne font fort fènfibles que fur les fruits,
plus gros, 8c que fur les moindres, ce font les trois
grandes qui dominent
8°. La même impreffion du paflage des vaiffeaux
nourriciers, fo retrouve encore dans les bandes
colorées. En effet, dans tous les Pepons marqués
de bandes , les cinq qui répondent par le haut à
la nervure du milieu de chaque divifion du calice,
& par le bas aux cinq grofles côtes de la queue
Botanique, Tome Jî.
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font les plus reffenties, tant par leur largeur«:
leur netteté , que par la vivacité de leur couleur ;
les intermédiaires font moins fenfibles en tout.
9°. Une autre obforvation plus étonnante, quoique
trcs-précifo , eft qu’il eft indifférent que ces
bandes fe détachent en clair ou en brun fur le
refte du fruit. Souvent il arrive que vers le milieu
du fruit, c’eft en clair qu’elles fe deflinent, tandis
qu’aux deux bouts, 8c fur-tout du côté de la
tôté , elles font d’un verd noir, très-foncé. D’autres
fois, des fruits tardifs ont des bandes claires ,
tandis que celles des premiers fruits du même pied
étoient foncées. Enfin-, ce qui , dans d’autres
races , achève ce preftîge de couleur , c’eft qu’il
fe voit des fruits où les bandes fe deflinent, je ne
dis pas en clair, mais en vraiblanc de lait fur le
fruit lorfqu’il eft encore d’un jaune verdâtre, &
qu’à mefure que le jaune du fond s’éclaircit, le
blanc fe transforme en un verd des plus noirs.
Il n’eft donc pas plus étonnant que dans d’autres
races ce même blanc perfifte jufqu’ à la parfaite
maturité ; ce n’eft qu’un jeu femblable à
celui par lequel on voit perfifter le v e rd , qui
devroit lui-même fe changer en jaune orangé.
Toutes les couleurs ne tenant qu’à de très-légères
différences dans la texture extérieure des corps,
il paroît qu’on peut bien attendre de la végétation
des changemens aufli grands & prefque aufli
fubits que ceux qu’opèrent tant de procédés chimiques
des plus communs.
I q °. Tout ce qui vient d’être dit pour les bandes
a lieu pour les mouchetures , qui n’en font que
dès fragmens ; elles font plus ou moins grandes,
plus ou moins liées , & plus ou moins nombreu-
fes fur le fruit ; mais il eft néceffaire d’obferver
qu’elles font toujours quadrangulaires , tantôt en
parallélogrames couchés ou alongcs, tantôt moins
régulières , mais jamais arrondies , encore moins
étoilées , comme le font les mouchetures de diver-
fes Pafteques.
i l 0. Un dernier effet du paffage de ces vaiffeaux
nourriciers des fleurs , fous la peau du jeune fruit ,
eft l’inégalité d’accroiffement qu’il occafionne
quelquefois au fruit mùr , lequel perd ainfi fa
forme ronde , pour devenir ou Amplement à côtes,
comme dans les Giraumons , ou à cornes, comme
dans les Paftiffons.
12°. Un autre état d’altération , eft ce qu’on
nomme les verrues , & qui feroit mieux défigné
par le nom de boffelures, puifque ce ne font point
des excroiffances purement extérieures , mais de*
élevures de la coque, qui forment'par'dedans
autant de creux correfpondans, quoique moindres
en proportion , attendu que la coque y eft
d’une plus grande épaiffeur. Ces boffelures font
de deux fortes : tantôt larges par le pied 8c peu
élevées , elles imitent les boutons paffagers provenus
fur la peau par accident ; tantôt plus hautes
& étranglées par le pied , elles prennent la forme
i de loupes; quelquefois elles s’accumulent les unes