*Iue c©^es de l’efpèce qui fuit. Ce tte plante croît
«ans les Indes orientales , les M o lu qu e s, & eft
cu ltivée au Jardin du Roi. '( v. v . ) Ses feuilles ,
broyées encre les doigts , exhalent une odeur fort
puan e.
I l paroît que cette efpèce varie dans la largeur
de les feuilles j car les morceaux fecs & chargés
de fleurs que nous avons reçus de M. Sonnerat,
renembleht beaucoup plus à la figure citée de
R um p h e , par leur f e u i lla g e , que les individus
cu ltiv e s au Jardin du R o i , qui ont leurs feuilles
plus élargies. Les fleurs ont leur corolle pubef-
cente en dehors , velues- & pourprées intérieurement.
' an aïde odorante“, Poederia fragrans. Pcederia
cymis multifloris , corollarum laciniis an-
gujlis patentijjimis , genitalibus exfertis. - N .
Dandis. Commerf. Hérb. MIT. & le.
C ’eR une plante farmenteufe , ligneufe , 8c
dont les larmens fort longs font cylindriques
g risâ tre s , grimpent fur les arbres en s ’entortillant
autour de leur tronc , comme font toutes les Lianes.
Ses jeunes^ pouf!es l ’ont légèrement velues &
d un verd noirâtre. Ses feuilles font oppoféès , pé-
nolées , ovales-oblenguës , acuminëes , entières.
- g^bres des deux côtés; Elles ont leur pétiole
canalietilé en defiiis. Les panicules font axillaires
oppoféès, plus courtes que les feuilles bran-
chues , garnies de beaucoup de fleurs affez petites
de couleur rouge ( fur-tout leur limbe ’) , & très-
remarquables par l ’odeur fuave qu’elles répandent
; odeur qui approche de celle de la Narcifle
mais qui eft plus gracieufè. Sous chaque divifion
des pédoncules on oblbrve une très-petite bradée
en alêne.
Les fleurs font dioïques fau(Tes ou par avortement
v c ’eft-à-dire que fur certains pieds ce font
les etammes qui prennent de l ’accroiffement &
fon t avorter les p if t ils , tandis que le contraire
arrive fur d ’autres pieds. O r , comme il fèmble
que ce foit un fexe qui détruilê l’autre,, M. Com-
merfon. en a pris occafion pour donner à cette
plante un nom qui rappelle le trait hiflorique de
la Fable des Dandid.es. L’efpèce ci-defiiis paroît
etre auffi quelquefois dans le même cas -, car les
rnorceaux que j ’ai reçus de l ’Inde font f em e ll e s
& Remplie femble n’avoir peint qu’un individu
de cette nature , fes fleurs ne laiffant appercevoir
que les deux divifions de leur ftyle.
Les fleurs de l ’efjtèce dont il s’agit mainte-"
n an t , onc leur ca lice Supérieur extrêmement pe-
trr ; à cinq dents, & une corolle infundibuliforme,
a tube g r ê le , velu intérieurement, & à limbe’
partage en cinq lobes oblougs , un peu étroits ,
& très-ouverts. Les mâles ont un piftîl infécond ,
. c ’ n([ 011 quelquefois fix étamines très-(aillantes
hors de la corolle. On n’apperçoir dans les femelles
que des rudimens d ’étamines renfermés
dans le tube de la corolle ; mais le ftyle de ces
fleurs eft lo n g ,’ faillant, & préfente h fon fomtnet
deux branches divergentes bien remarquables.
Cette plante a. été trouvée par M. de Commet-
ion dans les bois de Raima , & principalement fur
les bords elcarpes de la rivière, à l'Ifle de France.
(v .y i ) Nous n’en avons point vu les fruits-
mais M. de Commerfon , qui n’en parle point dans
on manuferit , les repréiènte globuleux & couronnes.
.Ceux dont Rumphe donne la figure font
aulh couronnés, mais leur forme eft ovoïde.
DAPHNOT des,Antilles , B ON TI A Daplmoî-
des. Lin, Bontia foliis alternés , pedunculis unifions.
JVull. Biél. Jacq. Amer. Pia.p. 88. t. i6 r ;
1 57‘ Quoad florem & fruBum. Murr.
Bontia arborefeens, thymeletr facie. Plum. Geriï 31- Bontia lautcole?facie. Bill. Elth. 57. t. 49,
t. ÿy. Olea fylvefiris Barbadertfis , folio angutÜ
ping,u leviter crennto. Pluk. Alm. lé q . t. lot)!
é7.^‘ . ..aj * 3* Dendr. p. 47. Olivier bâtard',
Nicoll. St. Dorn. p. 2.80.
C eft un arbre toujours verd , traçant, d’un
afpeci agréable , d’une grand eur moyenne ; mais
qui nè forme qu’un arbrifieau lorfqu’on ne dé-'
truit point les rejets qui naiffent autour de fa
racine, Lorfqù’ii S’élève en arbre , fon tronc acquiert
la grofteur du corps de l’homme, eft rèçou-
vert d une écorce grisâtre un pèu ridée, & poùfle
des_ rameaux nombreux , longs 8c abondamment
feuilles. Ses feuilles font alternes , éparfes , oblon-
gues ou étroites - lancéolées, un peu épaifles ,
lifles , vertès , parlemées de points tranfparens ,
comme dans le Millepertuis, & la plupart entières*
ou n’ayant qué quelques dentelures peu remarquables.
Les pédonculës font axillaires, folitaires,’
plus courts qtie les feuilles, portent chacun une
fleur irrégulière , d’un jaune rougeâtre.
Chaque fleur offre i°. un calice monophylle,;
perfiftant, court , & partagé en cinq découpures
ovales - pointues ; 2°. une corolle monopétale , ,
labiee, a tube, un peu long, cylindrique-., s’ouvrant
en deux lèvres, dont la fupéiieureeft droite,
legerement eçhancrée, & l ’inférieure roulée en
dehors , trifide à Ion extrémité , & velue dans fa
partie.moyenne ; 3°* quatre étamines didynamiques
, dont les filamens de la longueur de la corolle
8c rapprochés de fa lèvre fupérieure, portent,
des anthères Amples ; 4°. un ovaire fupérîeur,
ovale , furmonté d’un ftyle auffi long que les étamines
, à ftigmate obtus & bifide.
Le fruit eft une baie ovale, liffe , jaunâtre ,
contenant un noyau de même forme & monef-
perme.
Cet arbre-croît dans les Antilles , & eft cultivé
au Jardin du Roi. f>. ( v. v> fans fl. ) Plumier dit
qu’il aime les lieux maritimes, qu’il fouftre le
cifeau fans en éprouver aucun tort; que les fruits
& fes feuilles ont: une acrimonie qui pique la
langue lorfqu’on les mange. Cet arbre eft de la
famille des Solanées , & paroît fe rapprocher des
Calebaffiers & du Brunsfel.
D A R T R I E R de la Guiane, Va t a i r e a
C uianenjis• Aubl. Guian. 75 Tab. ^01.
C’eft un arbre delà famille des Légumineufes,
dont la fruâification eft incomplètement connue ,
& qui paroît néanmoins fe rapprocher confidera-
blement du genre des Ptérocarpes. Cèt atbre
s’élève à près de cinquante pieds de hauteur , &
eft garni de branches qui fe répandent de tous
côtés. Son tronc a environ un pied de diamètre,
un bois blanc , léger & caffant, une écorce affez
liffe 8c blanchâtre. Ses feuilles font alternes ,
allées avec impaire, compofées de neuf à treize
folioles ovales - oblongues , entières , vertes en
deffus, cendrées en defi'ous, & difpofées alternativement
fur un pétiole commun long d’un
ied, fillonné en deffus. Ce pétiole eft garni à fa
afe de deux petites ftipules rouffeâtres , velues
& caduques.
Les fleurs n’ont point été obfervées : le fruit eft
une gouffe orbiculaire , couleur de marron , comprimée
fur les deux, fa c e s , bordée d’ un feuillet
épais qui finit en s’aminciffant, ridée & irrégulière
d ’un côté , unfloculaire, & qüi ne s’ouvre
ppint. Ce tte gouffe a environ trois pouces de diamètre
, & contient une femenee qui en remplit
la cavité.
Cet arbfe croît dans la Guiane, fur le bord
des rivières. Dans la failon des pluies, fes gouffes
font apportées par les rivières fur le rivage de'
Rifle de Cayenne. Leur femenee pilée avec du
fain-doux , forme une pommade : employée pour
guérir les dartres , d’où eft venu lé nom du fruit
qui eft appelé Graine à dartres par les habitans
du pays. La .Caffe à gouffes allées n°. 30. parte
aufii le nom de Dartrier ou à'Herbe à dartres ,
par«e qu’oji fait avec,fes fleurs un onguent pour
guérir la même maladie.
D A T T IE R commun , P h o en ix daBylifem.
Ein. Vhcenix frondibus pinnatis ■ foliolis compli- -
catïs cnjiformïjjus. Lin.
^ Pâlma major. Bauh. Pin. 506. Garf. Exot.
tî 47. Palma. J. B. I . p. 351. Dod. Pempt. 819.
Eob. Ic. %. p 134.,Raj'; Hift.1352.. Palma dachel.
Alp. 'Ægypt. p. 14. Palma daSylifera major vul-
garts. Sloan. Jani. Hift. a. p. 1 1 1 . Daclylis palma.
Blackw. t. 201. Palma hortenjis (mas &fcep}ind).
Kæmpf. Amoen. Exot. p. 6’68. ad 716. Tab. r.
,:0 , Eadem baccïs .obovatis minoribus. N . Petit
Dattier fauvage. D . Sonnerat.
C ’eft un Palmier très-anciennement connu ,
fort intéreffant par■ .l’utilité de fes fruits , & celui
peut-être qui a donné le nom à toute la famille à
laquelle il appartient ( voye\ l ’art. P a l m ie r ) ,
étant nommé chez les Anciens Amplement Palmier
, c ’eft-à-dire q u i porte les palmes , nom que
l’on donne' encore en Italie & dans d’autres endroits
, aux feuilles de cet arbre.
Le tronc de ce Palmier eft droit, très-fimple ,
cylindrique , d’une hauteur moyenne ( de vingt à
trente pieds à peu près ) , & hériffé ou relevé de
toutes parts , principalement dans fa jeuneffe , de
chicots ou d’écaillds épaiffes & tronquées, formés
par les bafes long-temps perfiftantes des pétioles
des anciennes feuilles que l’on a coupées.
Ces inégalités le rendent commode pour y monter
» & ^oîlt toujours au nombre de fix autour du
tronc, mais placées de manière que les fix qui font
au deflus , répondent conftamment aux interftices
des fix qui font au deffous. Elles tombent par la
vieilleffe:ou par l ’effet de l’injure du temps , &
le tronc à leur place refte nud, rude au toucher ,
& marqué fimplèment par les imprêlfions qu’elles
laiffent après leur chûte.
Le fommet du tronc foutient un ample faif-
ceau compôle de quarante feuilles ou davantage,
& dont les extérieures font ouvertes prefque horizontalement
& courbées en arc. Les autres feuilles
d’autant moins ouvertes qu’elles font plus intérieures:
entourent un grand bourgeon conique,
placé au centre du faifoeau , 8c formé d’un paquet
de feuilles qui ne font point encore développées.
Les feuilles font très-grandes, longues de dix
pieds ou davantage, aîlées , compofées de deux
rangs de folioles alternes pour la plupart, étroites
, enfiformes, pliées dans leur longueur, aiguë*
& portées fur un pétiole commun applati fur les
côtés vers fon foin m e t, & élargi à la bafe , qui
embraffè-en partie -lia tige.-Les folioles inférieures
font plus courtes que les autres , piquantes, &
tout-à-fait en épine. A la bafe des pétioles , on remarque
de chàque côté des filamens lâches, entrelacés
, croîfés en réfeaü , formant comme une
toile groïfière, qui paroît affermir l ’attache des
feuilles , en réunifiant 8c liant les bafes des pétioles.
Il naît à l ’aiffelle des feuilles dés Ipathes oblon-
gués, un peu comprimées, d’une feule pièce,
• veloutées en dehors , & qui s’ouvrent latéralement
pour laifier fortir une panicule compofée
d’un grand nombre de rameaux Amples. Ces ra-^
meaux terminent un pédoncule commun épais 8c
applati , font refferres les uns contre les autres
prefque en manière de balais , tous fléchis en zigzag
ou même contournés, & chargés dans toute
leur longueur de petites fleurs le filles. Chaque
panicule dont il s’ag it, ne porte que des fleurs
unifexuelles, & qui font toutes mâles for certains
individus, 8c toutes femelles fur des individus
; differens ; ce qui fait que l’on- drffrngue ce Palmier
en Dattier mâle 8c en Dattier femelle,
La fleur mâle a l 0, un calice fort p e tit, â trois
; divifions, & perfiftant, i° . trois pétales oblongs y
| concaves ,& trois fois plus grands que le calice j
3°. fix étamines ( & non trois comme ledit Linnéi
un peu moins longues que les pétales, 8c dont