
L’ habitude y fait trouver un goût exquis ; maïs
ceux qui en mangent rarement ou pour la première
fois, lui trouvent d’abord un goût d’oignon
rôti , qui ne ’leur paroit pas fort agréable. Le
D u r im doit être mangé frais ; ce fruit ne fe garde
qu’un ou deux jours, après lefquels il devient
noirâtre & fe corrompt/Chaque portion de la
pulpe a un petit noyau de la groffeur d’une fève,
nui fe mange grillé , & qui a le goût de la Châtaigne.
En général, le D u r io n 8c le Jà k a ( v o yc [
J a c q u i e r ) fe'reffemblent beaucoup par la groffeur
,& la figure, avec cette différence.néanmoins que
la pulpe du premier eft blanche, & que celle de
l’autre eft jaunâtre , plus remplie de noyaux, &
d’un goût moins eftimé. » H iß . des V o y .
DUROIA velu, D u ROI A eriopila. L . F.* SuppL
30 & 109.
 n o n ym a . Merian. Surin, t. 43 ? Ma rm o la de
d oo fees boom. Surin.
Arbre de la famille des Rubiacées , qui a beaucoup
de rapports avec le Guettard a de Linné, &
principalement avec le Guettard a coccinea d’Aubl.
Les branches Me cet arbre" font épaiffes, inégales
y velues à leur fommet 3 les feuilles font
oppofés , nombreufes , rapprochées en touffes, terminales
i elles font ovales, un peu obtufes, trèsentières^
çetveufés , pubefcentes en deffus, réticulées
en deffous, longues d'environ fept pouces ,
portées fur des pétioles velus très-courts. Les fleurs
font terminales , blanches, felîiles , raniaffées
plufieurs enfemble au fommet des rameaux , avortent
en grand nombre , & reffemblent’ par leur
corolle à celles du Nidanth.es fambac de Linné.
( Voye{ Mogori. )
Chaque'fleur a J°. un calice monophylle, cylindrique
, tronqué, fupérieur, & fort court 3 2.°. une
corçjle monopétale , à tube cylindrique , & à
limbe partagé en fix découpures ovales, ouvertes,
de la longueur du tube 3 30. fix étamines, qui
confiftent en lîx anthères oblongues , feffiles,
renfermées dans le tube de la corolle 3 40. un ovaire
inférieur, à ftyle filiforme, de la' longueur du
tube , terminé par deux ftigmates.
Le fruit eft une baie globuleufe, ombiliquée , *
hériflee à l’extérieur de poils droits très-abon-
dans , & qui contient intérieurement des femences
nombreufes , ovales , planes , difpofées fur deux
rangées, & nichées dans une pulpe d’une faveur
agréable.
Cet arbre croît naturellement à Surinam. .
Ses fruits, qui font de la groffeur d’un oeuf de
dindon & de bon goû t, fe fervent, dans le pays ,
fur les tables.
E B E
E b è n e . On nomme ainft-dans le commerce ,
différentes fortes de bois , mais q u i, tous en général
, font pefans , compares, très-durs , fyfcep-
*tibles de recevoir un beau p o li, & très propres
par conféquent aux ouvrages de marqueterie &
de mofaïque.
Les Ebènes nous viennent des Indes foit orientales
, foit occidentales : on en. dift^ngue trois
fortes principales , qui font la noire , la verte , &
la rouge. UEbène noire , qui eft la plus eftimée ,
Jur-tout.. lorfqu’elle eft d’un beau noir , fans aubier
8c très-rpaffive, provient d’une elpèce de
Diojpyros dont on trouvera l’expofition à l’article
PlAQUEMINIER.
L’arbre qui donne VEbène verte eftlaJBignone
nVao de ce Diâionnaire. Sous la première écorce
de cet arbre, on trouve un Aubier blanc, de
l ’épaiffeur de deux pouces 3 le refte jufqu’au coeur
eft d’un verd foncé tirant fur le noir, & mêlé de
veines jaunes qui le font paroitre marbré lorlqu’ on
le polit. Cette Ebène ne lêrt pas feulement aux ouvrages
de mofaïque 3 on l’emploie encore dans la
teinture , ,8c la couleur qu’on en tire eft d’un beau
verd. Cequ’on nomme Ebène jaune provient d’une
variété de la même Bignone qui donne Y Ebène
verte. »
Quant à Y Ebène rouge , on n’en connoît guère
que le nom , à moins qut&tfe ne foit le Tanionus
litorea de Rumphe, d c ^ l e bois, d’un rouge
brun, eft pefant, très-dur , 8c l'ufceptible d’un
beau poli.
L’Ebenus Cretica de Linné eft une véritable
efpèce d’Anthyllis, mentionnée dans cet Ouvrage
fous l ’article Anthyllide n°. 10. Ce qu’on nomme
vulgairement Ebenier des Alpes , eft un Cytife
( Cytifus laburnum. L. ) , connu auffi fous le nom
àTAubours.Linné a rappbrtéau genre des Afpalats
le Spartium portulacce foliis aculeatum , Ebeni
materie de Plumier.. Voye\ A spalat n°. 2.8.
Les Ebéniftes & les Tabletiers ont trouvé l’art
d’imiter le bois d’ébçne avec le Poirier & d’autres
bois durs , qu’ils colorent en noir avec une décoction
chaude de noix de galle ou d’encre à écrire.
On fe fert d’une broffe rude pour appliquer cette
couleur fur les bois , & d’un peu de cire chaude
pour donner le poli.
ECAILLES. Ç Squamce ) Ce font des productions
minces, appl^ties, membraneufes,. fouvent
coriaces, ou sèches, ou fearieufes , diftinguées
des feuilles par leur petiteffe , & communément
par leur aridité, & qu’on trouve fur diverfès parties
des plantes. Elles forment l’enveloppe du bou-
ton à fleurs ou à feuillesdans les arb res & les
E C H
arbriffeaux ( voyq Bouton ) 3 elles tiennent lieu
de réceptacle ou de corolle dans la plupart des
fleurs à chaton 3 elles font les fondions de corolle
& de calice dans prefq^e toutes les plantes graminées
3 elles compofent les calices communs de
prefque toutes les fleurs compofées ; elles tiennent
lieu de feuilles dans l’Orobanche 3 en un m o t,
on en trouve fur les racines , les tiges , les rameaux
, les pétioles & les-pédoncules de beaucoup
de plantes.
Elles font vertes 8c aiguës dans le calice commun
du Doronic 3 colorées & obtufes dans celui
du Gnaphalium ÿ deffechees ou fearieufes dans
celui du Catanance ; épineufes dansceluidu Char-
djpn 3 déchirées en leurs bords dans les chatons
du Peuplier 3- mentbraneufes & tranfparentesdans
les tiges de l ’Orobanche 8c du Tuflilage3 tendre»
& charnues dans l’Hypocifte.
ÉCH AN CRÉES , ( feuilles ) Folia emarginata.
Terme qu’on emploie relativement à la confidé-
ration du fommet des feuilles , 8c qui défigne
celles qui ont à leur fommet une entaille médiocre
qui les partage en deux portions peu alon-
gées. Les feuilles du Convolvulus Brajilienjis 8c
celles de l’ Amardnthus oleraceus font échancrée»
à leur fommet.. Lorlqu’ on décrit les pétales d’une
fleur , on défigne pareillement ceux qui font
échancrés à leur fommet, comme dans beaucoup
de fleurs en" ombelle, dans plufieurs Rofiers, & c.
ECHINOPE ou BOULETTE , E c h in o p s ;
genre de plante à fleurs compofées-flofculeufes ,.
"de la divifion des Cinarocéphales , qui a des rapports
avec la Gondele , la Sphérante , 8c qui comprend
des herbes épineufes, à port de Chardon ,
à feuilles alternes plus ou moins découpées, & à
fleurs en têtes fphériques, dont les fleurons ont
un calice propre.
C a r a c t è r e g é n é r i q u e .
La fleur a un calice commun de plufieurs écailles
en alêne , réfléchies ou rabattues fur le pédoncule
; & pour chaque fleuron , un calice propre ,
oblong , pentagone , embriqué, écailleux 8c per-
. fiftant. Elle eft compofée de fleurons nombreux r
hermaphrodites , tubulés, quinquefides, à ftyle
bifide, pofés fur un réceptacle commun] globuleux,
chargé de poils ou de paillettes.
Le fruit confifte en plufieurs femences oblon- fues, enveloppées chacune dans le calice propre
e chaque fleuron , 8c couronnées de poils courts
formant une aigrette peu apparente.