
recourbée, environnant un très-petit chaton. Cette I
fleur a une odeur fétide & cadavéreufe dans l’inf- J
tant de fon épanouiffemer.t. Cette plante croît
naturellement à Surinam , à Cayenne, &c. Tfi.
C ’e ft, félon M. Thunberg , le Konjaku ( Hift:
des Voyages , Vol. X I . p. 696. ) du Japon , dont
la racine eft âcre, purgative, & un puiffant emmé-
nagogue.
1 . D r a c o n t e érineufe, Dracontium fpinofum.
Lin. Dracontium foliis fagittatis , pedunculis pe-
tiohfque acuUatis. Lin. Fl. Zeyl. 3^b. Mill. Diâ.
n°. 3-
Arum Zeylanicum fpinofum, fagittafoliis. Herm.
Par. 7 5 . Arum minus Zeylanicum , fagittarioe-
foliis. Raj Suppl. 575.
Sa racine eft oblique , longue , épaiffe , à articulations
nombreufes , & munie de tous côtés de
tubercules épineux. Ses feuilles font fagittées ,
comme celles du Gouet commun , longues , non
tachées , à oreillettes pointues, & à pétioles épineux
, longs de plus d’un pied & demi. Le pédoncule
eft pareillement épineux, fbutient une fpathe
fort longue , cymbiforme , qui environne un cha-
. ton à peine de la longueur & de la. groffeur du
doigt. On trouve cette plante dans r ifle de Ceylan
&r dans l’Inde ., aux lieux ombragés. Elle devient
quelquefois fort grande. Les habitans du pays
fo n t , avec fa racine , une farine qui leur eft fou-
vent d’une grande relîburce.
3. D r a c o n t e f é tid e , Dracontium fcetidum.
Lin. Dracontium foliis fubrotundis concavis. Lin.
-Cold. Noveb. 114. Kalm. It. 3. p. 47. Gron.
Yirg. T4r«
Colla aquatilis , odore alii venemente prcedita.
Gron. Virg. I. p. 186. Arum Americanum bette
folio. Catesb. Car. a. p. 71. t. 71.
Ses feuilles font arrondies ou ovales, concaves
, un peu en coeur à leur bafe -, la fpathe eft
concave, cymbiforme , pointue , brune-ou noirâtre
, & tachetée d’un pourpre violet. Le chaton
e f t ovale-arrondi, pédicule,.fleuri de toutes parts.
Linné doute fi cette plante n'eft point une efpece
de Pothos -, & en effet, félon Gronove , fes fleurs
ont quatre étamines , & fes baies ne contiennent
qu'une femence. Elles font enfoncées dans la
fubftance du chaton qui les porte. Cette plante
croît dans la Virginie , la Caroline , aux lieux
aquatiques.'^.
d. D r a c o n t e du Camtfchaca , Dracontium
Camtchatcsn.cc. Lin. Dracontium foliis lanceolatis.
Lin. Amoen. Acad. a. p. 33^* Mill» n^* 4*
Ses feuilles font ovales-lancéolées , longues de
fept ou huit pouces, vertes, rétrécies inférieurement
en pétioles dilatés à leur bafe , & refit m-
blent à celles de la Mandragore par leur afped.
La fpathe eft membraneufe , colorée , lancéolée ,
inférieurement roulée en cornet *, le chaton eft
ovale, porté fur un pédicule prefque aufli long
que la fpathe qui l’accompagne. Cette plante croît
dans la Sibérie , au Camtfchaca j elle peut fupporter
les plus grands froids de nos hivers. On a
autant lieu de la foupçonner du genre des Pothos ,
que celle qui précède-, car Linné dit que fes fleurs,
ont un calice de quatre folioles, quatre étamines ,
& un ftigmate obtus , fans ftyle.
5. D r a c o n t e à feuilles percées, Dracontium
pertufum. Lin. Dracontium foliis pertujïs, caule
feandente. Lin. Mill. Diéb n°. I. & le. 1 .196.
Arum hederaceum , amplis foliis perforatis.
Plum. Amer. 40. t. 56. 57. Tournef. 159. Raj.
Suppl. 578. Morif. Sec. 13. t. 6. f. 18. Lignum
colubrinum i l . acofia. Dalech. Hift. 1912. ed.
Gall. v. 2.. p. 673.
Cette plante s’attache contre les troncs d’arbres
, de la même façon que nos Lierres. Sa tige ,
qui monte en ferpentant, a un peu plus d’un
pouce de groffeur , paroît comme écaillée par
l'effet des cicatrices des feuilles tombées , 6c s-'at-
tache aux arbres par quantité de racines vermicu-
laires & latérales. Ses feuilles font alternes, pé-
tiolées , ovales-lancéolées, pointues , arrondies à
leur bafe , & la plupart remarquables par des ouvertures
oblongues , placées entre les nervures
latérales. Ces feuilles font grandes , liffes , d’un
beau verd, ©nt.jufquà un pied & demi de longueur
, fur une largeur de neuf à dix pouces, &
leur pétiole s’insère par une gaînecourte, fendue
■ en' devant. Les fpathes naiffeht dans les aiffelles
des feuilles liipérieures ; elles font ovales-lancéolées
, cymbiformes, longues de plus de fix pouces ,
liffes &■ d’un blanc jaunâtre en leur face interne.
Le chaton eft cylindrique, obtus, jaune, long
d’environ cinq pouces , fur un pouce de diamètre,
& reffemble en quelque forte à un épi de Maïs.
Cette plante croît dans l’Amérique méridionale ,
& eft cultivée au Jardin du Roi. ( v. v. fans fl. )
On la tient dans la ferre chaude ; elle fe multiplie
facilement de bouture. La manière dont fes
feuilles font percées , la rend fort remarquable.
8. D r a c o n t e r am p a n t e , Dracontium^ repens.
Dracontium foliis lanceolatis fubtus fanguineo-
pundatis , caule repente ad nodos villofc. N.
Saururus repens lanceolatus , ad nodos villofus.
Pîum. Amer. t. 78. Raj. Hift. 3. p. 644.
Cette efpcce pouffe des tiges grofl'es comme la
moitié du petit d o ig t, d’une longueur indéterminée,
rampantes , s’attachant latéralement à la
terre par plufieurs racines vermiculaires & blanchâtres
; ces tiges font entrecoupées par quantité
de noeuds fort proches les uns des autres, îefquels
font garnis tout autour de poils droits , rangés
comme les cils de l’oeil. Il y a environ quatre ou
cinq feuilles vers le fommet de chaque tige. Ces
feuilles font pétiolées, ovales-lancéolées, longues
d’environ fix pouces , fur deux pouces de largeur,
liffes , d’un verd foncé'en deffus, & d’une couleur
plus claire en delfous avec des points nombreux
d’un rouge de fang. Les pédoncules font axillaires
, folitaires , portent chacun un chaton cylindrique,
en queue de lézard, 6c beaucoup plus
long que la fpathe qui l ’accompagne. Les fleurs
qui couvrent ce chaton font petites & fort nombreufes
: félon un defiin manuferit de Plumier ,
elles ont un calice à quatre divifions , & huit
étamines courtes. L’Auteur d it , dans fon manuft
c r it , que les baies font de la forme & prefque de
la groffeur d’un pois, d’un rouge tirant fur l ’âmé-
thyfte , & qu’elles contiennent quatre femences.
Cette plante croît à Saint-Domingue, près des
ruiffeaux.
7. D r a c o n t e à c in q fe u i l le s , Dracontiumpenr
taphyllum. Aubl. Dracontium foliis digitato-qui-
natis, caule feandente. N.
Dracontium ( pcntaphyllàm ) caule feandente.
Aubl. Guian. 837. t. 3 16. La Monflere.
Cette plante pouffe des tigesnoueufes, farmen-
teufes , qui grimpent en ferpentant fur les troncs
des grands arbres. De chaque noeud fortent plufieurs
racines fimples , fibreufès , qui s’infinuent
dans les gerçures de leur écorce. De ces mêmes
noeuds fortent des feuilles & un épi de fleurs enveloppé
d’une longue fpathe. Les feuilles font
digitées , compofées de cinq folioles ovales, acu-
minées , glabres , portées; fur un pétiole commun
qui fort d’une gaîne fendue d‘un côté & terminée
en bec d’oifeau. L’épi de fleurs eft cylindrique ,
garni à fa bafe d’une fpathe longue & étroite , &
porté fur un pédoncule épais & charnu. Les fleurs
font petites-, ferrées les unes contre les autres j
elles ont chacune un calice de fix folioles longues
& étroites -, fix étamines oppofées aux folioles du
calice, & un ovaire ovoïde, fürmonté.d’un ftigmate
large, arrondi, un peu concave. Cette plante
croît dans la Guiane, fur les troncs des vieux
arbrës.-
DRAGEONS ou REJETS , ( S t o x ow e s ) ;
on nomme ainfi des branches enracinées , traînantes
ou traçantes, qui naiffent du collet de la
racine d’une plante, & qui communément fervent
a la multiplier : on peut les 'regarder comme des
Marcottes naturelles. Les plantes qui font dans
ce cas, font appeléesfiolaniferes , & l’on fait que
le Fraifier , la Quintefeuille , la Saxifrage traçante
, &c. en offrent des exemples connus.
I l y a une autre forte dé rejets que l’on doit
diftinguer des premiers , felon-nous , leur origine
étant diff'érente : ce font les jeunes tiges qui naiffent
fur des racines rampantes, à quelque diftance du
tronc principal d’une plante , & auxquelles on a
aufiï donné le nom de Drageons. L’on dit d elà
plante qui produit ces Drageons, qu’elle eft traçante
, 8c quanta fes Drageons, lorfqu’ ils ont
pouffé des racines indépendantes de celles qui leur
ont donné naiffance , on les appelle alors des plants
enracinés. L’Argouffier , l’Olivier, l ’Orme, Sec.
font des arbres traçants, qui conféquemment
pouffent de leurs racines des Drageons qui four-
niffent un moyen très-facile de fes multiplier.
D R A G O N IE R , Dracosna ,* genre de plam ©
unilobée , de la famille des A fp e rg e s , qui a des
rapports avec les Médéoles , quelques Alétris ,
& qui comprend des arbres & des herbes exotiques
à feuilles fimples , & à fleurs difpofées en
panicule terminale.
C a r a c t è r e g é n é r i q u e .
Chaque fleur eft incomplète : elle a i ° . une
corolle de fix pétales oblongs , droits , égaux ,
cohérens par leurs onglets ; au. fix étamines dont
les filamens un peu plus épais dans leur milieu ,
portent des anthères oblongues & vacillantes ;
3 0. un ovaire fupérieur, o v a le , à fix ftries , chargé
d’un ftyle filiforme , à ftigmate fimple ou légèrement
trifide.
L e fruit eft une baie ovale ou arrondie , divi-
fée intérieurement en trois loges monofpermes.
E s p e c e s .
I. D r a g o n ie r à feuilles d’Y ucca, Draccena
draco. Lin. Draccena arborea , foliis enjîformibus
acutis planis confertis tèrminalibus , floribus parvis
p edi ce Ho s a quantibus. N . .
Draco arbor. Bauh. Pin. 505. Cluf. Hift. I .p . 1.
Lob. I c . 1 . p. 0.35. Blackw. t. 358. Raj. Hift.
159$* Garf. Exot. t. 90. Palma foliis longijjimis
pendulis abfque pedunculis ecaudice glabro enatis. ■
Boerh. Lugdb. 1 . p. 169. Afparagus draco. Lin.
Spec. PI. 1. p. 451. Vandell. Monogr, Ulyff. 1768.
Conf. Diffère, de duobus arborïbus draconis.
Crantz. Vulgairement le Sang-dragon.
L e tronc de ce t arbre eft affez gros , cylindrique
, nud dans toute fa longueur , à la manière de
ceux des Palmie rs, marqué des cicatrices des
anciennes feuilles , haut de huit à douze pieds ,
très-fimple ou quelquefois divifé à fon fommet en
rameaux fafc iculés, terminés par une touffe de
feuilles. Ces feuilles font enfiformes, longues d’un
pied & d em i, larges d’un pouce, planes, un peu
concaves vers leur b a fe , rapprochées les unes
des autres , en faifoeau t rè s -o u v e r t , & attachées
par une gaîne courte , rougeâtre , feini-amplexi-
caule : elles reffemblent à celles des Y u c c a s , mais
font moins roides, & leurs bords font tranchans,
non colorés. Ce lles qui font les plus élevées 8c
fi tuées au bas de la panicule , font en partie réfléchies
& pendantes. La panicule eft terminale ,
rameufe, à pédoncules communs anguleux , chargée
d’un très-grand nombre de’ fleurs fort petites ,
à peine longues de deux lign e s , portées chacune
fm: un pédicule de même longueur qu’elles. On
trouve deux ou trois petites écailles fpathacces ,
ovales-pointues, concaves, fituées à la bafe des
pédicules propres. Les filamens des étamines ne
font pas plus épais dans leur milieu , au moins
d’ une manière bien apparente. Ses baies font
arrondies jaunâtres , groffes comme de petites
cerifes : elfes font quelquefois monofpermes, deux
de leurs loges fe trouvant avortées. C e t arbre