
l ’épaiffeurde ce diivet fépareles fleurs entr’èlles >
les fleurons jaunâtres de chaque fleur fe préfeti-
tent à la fuperftcie des têtes communes , comme
des taches lenticulaires ieparéës , où comme dès
corps particuliers enchâffés- dans une maffe de
coton blanchâtre. Les bradées reffemblent aux
feuilles , & ne débordent pas les têtes fleuries
qu’elles accompagnent; Cette plante croît au Cap
de Bohne-Efpérance , 8c nous a été communiquée
par M. Sonnerat. ( V. f . )
90: GnaphaLe arnicoïde , Gnaphalium ami-
eoïdes. Gnaphalium herbaceum , caule fubhudo
ereâô , foliis radicalibus lahceolatis trinerviis
utrinque tomentofis, fioribus in capitulumfoUofum
glomeratis. N.
Gnapkalïs anttua , foliis radicalibus confertis
lanceolatis1 trinerviis utrinque iricanis , caule fini-
pliciffïmo er'eclô paücifolio , fioribus terminalibus
faliofis. Commérf. Herb.
- Sa tige eft häute de cinq ou fix pouces, & acquiert
quelquefois préfqu’un pied de longueur ;
elle eft droite , très-fimple ou ayant quelquefois
un très-petit rameau à fon fomniet, cou verte dans
toute la longueur d’un coton court 8c ferré, &
garnie feulement d’ une ou deux feuilles, diftantes j '
ce qui là fait paroîtrè prefque nue. Lés feuilles;
radicales fo'nt lancéolées , trinerves, cotonneufès
& blanchâtres dés d'eux côtés , longues de deux
pouces ou un peu plus, & ramaffées en touffe ou
en faifceau. Les fléurs font gloméruléës au nombre
de dix à quinze en une tête terminale , garnie de
plufieurs. braûées ovales - lancéolées , inégales ',
diïpoféès prelqu’en formé de collerette. Les calices
fönt Ovales', préfqu3hémi(pliériques , fca-
rieux, luifans, d’un blanc rouffeâtre, & em -
briqùés d’ëcailles dvalés-làncéoiéés. Commerfon
a trouvé cette. plante àaùs' l ’Ifîé de Bourbon,
en la plaine dès Caffres. ( v. f . ) Elle a quelque
chofe de la Ghaphale pied'-de-lion dans fon port.
91. Gnaphale pilofelle, Gi.apJia.Uufn pilofel-
ïùni. E. F. Gnaphalium herbaceurd ^ foliis tance,or.
Idtis' quhiq'uènerviis fabius, tomentofis , .caule nudo 3
fioribus capitatis. L. F. Suppl. 364.
S’a racine eft'vivace ; (es feuilles , au nombre
de trois ou quatre , font radicales , elliptiques,
un peu obtufes, blanches & cotonneufes en def-
fôus , & à cinq nervures. La hampe eft velue , une
fois plus longue que les feuilles. Les; fleurs font
gtoméruiéès pu en tête terminale -, les calices font
arrondis , .'velus , ‘ blanchâtres en leur bord. On
trouveçette plante au Cap deBoiane-Efpéranee. Tf.
* Gnaphalium ( den ta tu m ) fruticofum , foliis
cuneiformibus fejfilibus dentatis , corymbo fim-
plici- Lin. Àihanafioe fpecies.
. * Gnaphalium ( denudatum ) argyrocomwn ,
foliis fpathulads fubtus niveis- tomentofis fupra
Uevibus. L. F. Suppl. 364.
* Gnaphalium ( Japoniciim ) hérbâceum erec-
tiimy foliis line.ari- enfiformibüs fubtus niveis ,
capitatis terminalibus. Thumb. Fl. Jap. 3 11.
Caules Jîmplices, flores glomerati purpurafcentes»
Obfervati&n.
On voit par ce qui précède , combien le genre
des Gnaphales eft nombreux en efpèces , & combien
il eft à fouhaiter que quelque Botanifte à
portée de les faire plus amplement connoître ,
voulût en donner une monographie avec de bonnes
figures en nombre fuffifant pour que la diftinâion
de tant d’efpèces fût plus aifément apperçuè. Dans
‘ l’état où nous avons trouvé les chofes, n’ayant
qu’un très-petit nombre de figures paffables à
citer pour nous faire entendre, & ayant cependant
beaucoup plus d’ efpèces à décrire que Linné
n’en a mentionnées , efpèces dont l’exiftençe
eft bien certaine , puifque de 91 dont n’ous traitons
dans cet article , nous en poffédons 74 en herbier;
nous avouons que là diftinétion de toutes
cës plantés nous a offert beaucoup de difficultés.
En effet, quoique ces plantes foient vraiment
différentes entr’ellès, la difpofition de leurs fleurs
eft prefque toujours à peu près la mêméyJëûr
j duvet éorbrinèiix ne varié'que du plus au moins
fur prefque routes fes parties; enfin leurs feuilles
i toujours, Amples;, • n’offrent des. différences que
! danr lés proportions de leiïr grandeur ( longueur
& largeur) & dans les degrés nuancés de leur
ra pprochément.
Quant aux divifions générales du genre, nous
avons adopté celles r que Linné a établies , n’en;
trouvant pas pôur îë mometit? dé meilleures-; ce-
!pendant nous devons avertir qu’elles font très-
! défëâüeufès', fur-tdut cell.es qui ont p'our bafe la
confidëration de la cbulèur des calices ; car les.
calices argentés lès calices dorés ou jaunâtres ,
ne préfentent point entr’eux de limites véiritable-
. ment tranchantes.
Les Gnaphalium partagent fôuvent: avec les
Xerantheftiuni lfe nom commun d’Immortelles ,
parce 'qüe lès fleurs1 de la plupart de ces plantes;
con'fervènt lèur éclat pëndanc fdrt Ldùg'-temps ,
même dans l’état de defficcation. Auffrces deux
genres , extrêmement Voifins par tous les rapports^
n’offrent-ils, comme nous l’avons dit , d^autre;
différence diftinâive que celle que l ’ori tire du
réceptacle, qui eft nud dans les Gnaphalium , 8c
chargé de paillettes dans les Xeranthemum. Cependant
Linhe ÿ après avoir étâbli’ïui-roêîiiè3cette
diftinélion dans fon Syficma naturce ( Vol. 3. p.
546. ) , diftinélion que l’on retrouve dans ies éditions
de M. Murrai & dans celle !dë Rêichard ,
divife enfuite fès Xeranthemum eh eetix qui ont le
réceptacle chargé de paillettes ( il n’en indique
qu’une efpèce dans ce c a s ) , & en ceux qui ont
Je réceptacle nud , ë’ eft-à- dire à peu près tous les
■ autres. Quel abus ? Nous le difoflS à regret,
jamais Tournefprt, ni même les plus anciens
Bofani£j:es; n’ont travaillé d’une manière àufli
défèétueüfe j ils n’ont pas fait connoître lés
caraâères des plantés avec la précifion qu’on y
met aéluellement, 8c dont Linné a donne'1 exemple,;
mais aufïï jamais ils n’ont , de propos délibéré.,
établi de contradiélion aufïï choquante;
les fautes qu’ils ont commifes leur ont échappé,;
celles que, nous reprochons à Linné -lui étoien,t
connues; voila ce qui nous paroît condamnable.
Nous pouvons dire la même chofe des autres ca-
raâères diftinéïïfs que Linné donne du genre
Xeranthemum , lavoir de l’aigrette fétacée,( à cinq
filets fétacés ) dont il paroît que la première
efpèce feulement offre un exem pie , & du calice
comme radié par l ’effet de fes écailles intérieures
plus colorées & plus longues : caraétère ,qui fe
trouve commun entre les Xeranthemum 8ç un
grand nombre dé Gnaphalium. Voye[ l’article
Immortelle.
GNAVELLE , Sc l e r a n t h u s ; genre de
plante qui paroît de la famille des Sablines , quoi-
-que fes fleurs foient prefque conftamment incomplètes
, & qui comprend des herbes indigènes de
l ’Europe, à feuilles oppofées menues, & à fleurs
ramaffées, terminales, verdâtres ou panachées
<cLe verd 8c dé blanc.
C a r a c t è r e g é n é r i q u e .
Chaque fleur eft ordinairement incomplète, 8c
& I °. un calice perfiftant, campanulé à fa bafe,
divifé au-delà de moitié en cinq découpures
ovales-lancéoiées & pointues ; a° . dix étamines
non faillantes hors de la fleur 3 & dont les fila-
mens courts , inférés au réceptacle , portent des
anthères arrondies ; 30. un ovaire fupérieur,
arrondi, chargé de deuxftyles à ftigmates fimples.
Le fruit eft compofé d’une ou de deux femences
comme réuniesen une feule, lefquelles font enfermées
dans la bafe refferrée du calice.
E s p e c e s .
I. Gnavelle vivace, FJ. Fr »Scleranthus peren-
nis. L. Scleranthus fegmentis calycinis ereBis obtu-,
fiufeulis marginibus albis. N.
Alchimilla gramineo folio , majori flore. Tourn.
508. Vaill. Parif. 4* Tab. 1. f. 5* Knawelinca-
num , flore majore , perenne. Raj. Synopf. 3. p.
160. t. 5. f . I . Polygonum Germanicum f. Knawet
Germanorum: Raj.Hift. p. 113. Spredding Kna-
wel. Petiv. Angl. t. 9. f . ’ 7, Scleranthus• Hall.
Helv. np. 1550. Gmèl.- Sib. 3. t. 6. f. I . Pollich.
Pal. n°. 405. Fl. Dan. t. 563.
0. Polygonum Polonicum cocciferum. J. B. 3.
p. 378. Raj.Hift. p. 186. Polygonum cocciferum.
Cam. epit. 691.
Sa racine pouffe des. tiges menues, longues de
trois à cinq poucesj , légèrement pubefeentes ,
articulées , fêuillées , rameutés dans leur partie
fupéryeure . étalées de tous côtés en partie
couchées fur la terre. Ses feuilles font oppofées ,
linéaires , très-étroites, aiguës , la plupart un peu
arquées en dehors & moins longues que les entrenoeuds.
Les fleurs font petites, panachées de verd
& de blanc , 8c ramaffées deux ou trois enfemble
par petits bouquets qui terminent les rameaux ,
quelques-unes' en outre -étant folitaires dans les
bifurcations des pédoncules. Leur calice eft divifé
profondément en cinq découpures lancéolées,
légèrement émouffées à leur fommet, blanches
fur les bords, 8c prefque droites ou peu ouvertes.
On trouve cette plante en Europe, dans les
champs , les terrains fablonneux, fur le bord des
chemins. T p .f v .v . )
Vers la fin de Juin , on trouve , communément
adhérent à la racine de cette plante, un petit
infèfle hemiptère , rond, plein d’un fuc purpurin ,
& qui eft une efpèce de Cochenille que Linné
nomme Coccus polonicus, (S yft. Nat. Vol. 2,.
p. 7 4 r. n°. 17. ) On l’empîoyoit beaucoup autrefois
à la teinture , principalement dans la Pologne
& dans la Pruffe ; mais maintenant on en fait
moins d’ufàge , parce qu’on lui préfère la Cochenille
du Mexique. ( Coccus oacti. L. )
1 . Gnavelle annuelle, F l. Fr. Scleranthus
annuus. L. Scleranthus calycïbus fegmentis viri-
dulis acutis dorfo carinatis fubpatulis. N.
Alchimilla erefàa, gramineo fo lio , minore flore.
Tournef. 508. Polygonum gramineo folio , ma jus ,
ereclum. Bauh. Pin 281. Polygonum minus alte-
rum. Tabern. Ic. 83 J. Scleranthus. Hall. Helv.
nQ. 1551. Gmel. Sib. 3 .t. 6. f. 1. Leers. Herborn.
* n°. 310. Pollich. Pal. n°. 404*
/3. Alchimilla fupina, gramineo folio , minore
flore. Tournef. 508. Polygonum anguftiffïmo &
acuto f . gramineo folio , minus , repens. Bauh,
Pin. 281. & Polygonum montanum , vermiculatoe
foliis ejufd. polycarpon. Dalech. Hift, 444# Knà-
wel. Dôd. Pempt. i l 5. Vermiculata nova planta.
Col. Ecphr. 1. p. 195. tp 294. Scleranthus poly-
carpos. Lin. ?
Cette efpèce eft ordinairement moins couchée
que la précédente , & n’a pas, comme elle , fes
fleurs panachées de verd & de blanc. Ses tiges
font grêles, articulées, feuillées , rameufès , couchées
feulement à leur bafe , 8c hautes de quatre
à fix pouces. Ses feuilles font oppofées, un peu
connées , linéaires , pointues , très-étroites. Les
fleurs font d’une couleur herbacée ou verdâtre, 8c
ramaffées par petits paquets terminaux, foutenus
fur des pédoncules rameux 8c prefque paniculés.
Leur calice eft campanulé inférieurement, 8c partagé
en cinq découpures pointues, munies d’un
angle fur leur dos, & un peu ouvertes , fur-tout
dans la maturité des fruits. Cette plante eft commune
en Europe, dans les champs fablonneux. Q .
( V. V. )
Obferv. Les Gnavelles reffemblent un peu par
leur port au Queria , au Loefiingia 8c au Mi-
nuartia.
D d d d d vj