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trichotomie de la panicuie. On trouve des bractées
filiformes, cotonneufes, & de la longueur
des pédoncules. Les calices l’ont à cinq dents,
cotonneux & blanchâtres, ainfi que l'extérieur des
corolles. Cette plante croît naturellement au
Japon -, il y a apparence qu’elle eft ligneufe, mais
M. Thunberg n’en dit rien.
* Vitcx ( leucoxylon ) foliis digitatis quinatis ,
folioiis pedolacis oblongis integerrimis , paniculis
dichotomis , bacca mcncj'perma. L. F. Suppl. 2,93.
* Vitcx ( aldflima ) foliis ternatis integerrimis ,
panicula verlicillata : jpicis verdcillads, fozcc«
trifpernia. L. F. Suppl 294.
Gbferv. Le Vitex pinnata de Linné, figuré dans
le Flora îndica de M. Burmane ( p. 138. t. 43.
f . 2. ) . & dans YH-rbanum Amboïnenft de Rum-
phe ( Vol. 5. p. 28. t. 18. f. I. ) , fous le nom de
Çamunium fînenfe , eft non-feulement d’un genre
fort différent de celui des Gadliers , mais même
n’eft point du tout de fa famille. Il y a apparence
que cette plante ligneufe ( c’ eft un arbriffeau) n’eft
point le Pi fia ci 0- Vi tex du Flora Zeylanica de
Linné ( p. 195. ) , parce que fes feuilles, qui fon„‘
pinnées à cinq folioles , font certainement alternes
, & non oppofées ; & que fes fleurs , qui font
fort petites , viennent aux fommités fur des pani-
cules véritablement axillaires & non terminales ;
& qu’enfin elles ont un petit calice à cinq divisions
, & cinq pétales ovales , très-égaux, au lieu
d’une corolle monopétale labiée ou ringente ,
comme Linné le dit. Gette plante nous a été
communiquée par M. de Juiïieu ; nous penfons
qu’elle eft d’un genre très-voifin de celui des Bal-
famiers (Amyris) , oude celui des Sumacs fRhus) ,
fi elle n’eft pas réellement une efpèee de ce dernier.
Voye[ Sumac.
G AURA bifannuel, G AURA biennis. Lin. A â .
Holm. 1756. p. 222. t. 8. Gifeck. Ic. Falc. 1.
n°. 8- Mill. Diô.
Lyfimachiaçhamoencrio fimilis Floridana , foliis
ni gris punBis notatis , capfulis carinatis in ramu-
lorum cymis. Pluk. Amalth. 139*
C’eft une plante de la famille des Onagres , &
qui ne diffère du genre même des Onagres , que
par la difpofition unilatérale des pétales de fes
fleurs , & par fes fruits monofpermes.
Elle s’élève à la hauteur de quatre ou cinq
pieds , fur plufieurs tiges droites , herbacées , velues
, rougeâtres inférieurement, un peu rameu-
fes , feuillées dans tonte leur longueur, & légèrement
anguleufes par la décurrence de la côte
poftérieure des feuilles. Les feuilles font alternes
ou éparfes , nombreufes , feffiles , lancéolées ,
bordées de dents rares peu remarquables ; elles
font vertes des deux côtés , un peu luifantes ,
prefque glabres , douces au toucher , & traver-
fées par une côte blanche , qui eft Paillante en
deffous. Les fleurs font d’un rouge tendre ou légèrement
purpurines , viennent en petits bouquets
G A Y
ferrés & corymbiformes, aux extrémités de« rameaux
»
Chaque fleur a i° . un calice fupérieur, mono-
phylle, caduque, à tube cylindrique contenant
quatre glandes , & à limbe partagé en quatre découpures
oblongues & réfléchies ; 2°-. quatre pétales
oblongs , onguiculés , égaux , montans &
rangés d’un feul côté , inférés au tube du calice -,
3q. huit étamines, dont les filamens droits , un
peu moins longs que les pétales, & accompagnés
chacun d’une glande fituée à leur bafe, portent des
anthères oblongues & vacillantes ■ 4®. un ovaire
inférieur, oblong , furmonté d’un ftyle filiforme ,
à’ quatre ftigmates oblongs & ouverts.
Le fruit eft une capfule turbinée-ovale , qua-
drangulaire t naturellement à quatre loges , mais
dont trois avortent & font ftériles. Cette capfule
contient dans fa loge fertile une femence oblon-
gue, nue , & angulaire.
Cette plante croît dans la Virginie , la Penfyl-
vanie, 8c eft cultivée depuis long-temps au Jardin
du Roi. q*. (v. v.) Elle fleurit à la fin d’Août & en
Septembre , & alüors un afpeét fi agréable, qu’on
pourroit la faire fervir d’ornement dans les grands
parterres , où elle fe reffemeroit d’elle-même , &
y formeroit de très-belles touffes. Tp ?
GAYAC, G u a j a c u m ; genre de plante à fleurs
polypétalées, de la famille des Fabagelles , qui
a quelques rapports avec les QuafTis, 8c qui comprend
des arbres exotiques à feuilles oppofées ,
aîlées fans impaire , 8c à fleurs fafciculées aux
extrémités des rameaux, auxquelles fuccèdent des
capfules courtes & anguleufes.
C AR AC T ERE GÉNÉRIQUE.
Chaque fleur offre i° . un calice de cinq folioles
ovales , concaves, inégales, & caduques-, 2°. cinq
pétales ovales - oblongs , onguiculés, inférés au
réceptacle , plus grands que le calice , 8c ouverts
en rofe -, 39. dix étamines , dont les filamens un
peu plus courts que les pétales, portent des anthères
oblongues & courbées ; 40. un ovaire fupérieur
, cunéiforme , anguleux, un peu pédicule ,
chargé d’un ftyle fimple*, à ftigmate pointu.
Le fruit eft une capfule courte , ■ anguleuse
(à deux ou quatre angles pour l’ordinaire) , à angles
comprimés fur les côtés , mucronée à fon
ibmrnet, ayant deux à quatre loges -, & dans chaque
lo g e , une femence dure ou offeufe.
E s p e c e s . •
I. Gayac officinal, Guajacum officinale. L.
Guajacum foliis bijugis trijugifve , folioiis obo~
vatis obtufis, capfulis fubcordadsbiangularibus, N.
Guajacum magna matrice. Bauh. Fin. 44$* Fruélus guajaci putatus &' folia. J. B. I. p. 499*
Guajacum. Raj. Hift. 1685. Guajacum flore cceru~
leo , .fruBu fubrotundo. Plum. Gen. p. 39. Guaja*
cu.ui J a mai cenfe , foliis veluti muria conditts
l fpiffius virentibus , flore fubcoeruleo. Pluk. Alm-
180. t. 35. f. 4. Guajâcüm veruni rtiajus. Munt-
G A Y
phyt. t. 16. Mala. Primo yel evonymo affinis
tirbor, folio aluto buxco fubrotundo. Sloan. Jam.
Hift. à. p. 133- t. a i l . f. 3- 4- 5- 6. Arbox ligni
fanBi vel Guajacum. Seb.Thef. 1. p. 86. t. 53. f. 2.
Black, t. 350. f. 3.4.
<jriiajacum Jamaïcenfe, lendfci fubrotundis foliis
lad. virentibus , flore albo. Pluk. t. 35. t. 3. Guajacum.
Blackw. t. 350. f. I . '!•
C’eft un affez grand arbre dont le bois elt très-
dur , compaél , pefant, réfineux, d’un brun jaunâtre
, & d’un'goût amer un peu âcre ou aromatique.
Ses rameaux font glabres , comme articulés,
& garnis de feuilles oppofées, aîlées fans
impaire , compofées chacune de quatre ou fix
folioles felfiles , ovoïdes , obtufes, entières , vertes
, glabres , un peu épaiffes , & oppofées. Ces
folioles font longues prefque d’un pouce &
demi, fur environ un pouce de largeur, 8c ont
des nervures fines un peu faillantes. Les fleurs font
bleues, pédorrculées , 8c difpofées aux fommites
des rameaux enfailceaux ombelliformes tk feffiles.
Leurs pédoncules font fi mples , longs d’un pouce,
& légèrement velus ainfi que les calices. Les étamines
ne font qu’au nombre de dix ( 8c non vingt
comme il eft dit dans Miller & dans l’ancienne
Encycl. ) , & ont leurs filamens élargis infenfible-
ment vers leur bafe. Le fruit eft une capfule charnue
, prefque cordiforme, de la grandeur de
l’ongle, à deux angles , un peu comprimée fur les
côtés , prefque tronquée à fon fommet avec une
petite pointe courbe , 8c d’un jaune rougeâtre ou
d’une couleur de cire rouge. Cette capfule ne contient
ordinairement qu’une feule graine qui eft
dure, 8c de la forme d’une Olive ; mais cette graine
, placée un peu de côté , indique que la capfule
naturellement à deux loges dans cette elpèce , a
eu une'de fes, loges avortée.
; Cet arbre croît naturellement dans les Antilles ,
à la Jamaïque & à St. Domingue , 8c eft cultivé
au Jardin du Roi , où l’on en pofsède de jeunes
pieds, f) . ( y. v. ) Dans fon lieu natal , il fleurit
au mois d’Avril, & donne des fruits mûrs au mois
de Juin. Son bois eft regardé comme an bon fudo-
rifique on s’en fervoit autrefois avec affez de
fuccès pour guérir la maladie vénérienne -, mais on
en abandonna l’ ufage lorfqu’on eut découvert les
fecours plus efficaces qu’on pouvoit retirer du
mercure pour la guérifon de cette maladie. Cependant
on prétend qu’il y a certaines circonftan-
ces où l’ ufa.ge des tifanes fudorifiques , dont le
bois de Gayac fait la bafe, peut emporter des
affeélions vénériennes qui ont réfifté au mercure.
Ce bois , comme fudorifique , offre encorè un
remède qui convient au traitement de plufieurs
maladies chroniques, telles que les rhumatifnies,
l’afthme, la goutte, & la plupart des maladies
de la peau. On fe fert en médecine du bois , de
l’écorce, & de la réfine de cet arbre.
Le bois de Gayac, à caufe de fa grande durété,
eft employé dans les Iües à conftruire les roues
G A Y g t f
& les dents des moulins à fucre , à fait'e des manches
d’outils , des boules , & autres uftenfiles»
Il eft fur-tout très-recherché pour faire les poulies
dont on fe fert fur les vaifleaux. Le Pere Nicolfon
dit qu'à S. Domingue on en fait de très-beaux
meubles.
2. Gayac à feuilles de Lentifque , Guajacum
fanBum. L. Guajacum foliis fuboBojugis , folioiis
ovato-oblongis mucronads , capfulis quadrangula-
ribus. N. • • • _
Guajacum flore cceruleo flmbriato , fruBu tetra-
gono. Plum. Gen. p.39. Guajacum Americanumi
lendfci folio, Comm. Hort I . p. 17 1 . t. 88. Jafmi-
num vulgo Americanum} five evonymo ad .finis
occidentalis , alaùs rujci foliis , nucifera, cordce
adgèniculafungofo. Pluk. Alm. 139’ r* 94* f - 4*
Hoaxacan f . lignum fanBum. Hernand. Mex. p. 63»
Vulgairement le Bois faint.
Cette efpèee , félon Plumier , forme un arbre
moins élevé que le précédent j fon bois eft aufïi
dur 8c auffi pefant , mais de couleur de buis. Son
écorce, qui eft un peu plus cpaiffe , eft noirâtre
en dehors, parfemée de plufieurs taches grifes ,
& fillonnée de rides réticulaires & tranfveriàles ÿ
elle éft pâle en dedans , & d’un goût légèrement
amer. v
Selon les morceaux que nous poffédons en rfer-*
bier, il eft évident que ce Gayac eft principalement
diftinguc de celui qui précède, par le caractère
de fon feuillage & de fes fruits •, fes rameaux font
comme noueux , 8c garnis de feuilles oppofées ,
aîlées fans impaire , compofées la plupart de quatre
( & quelquefois de cinq ) paires de folioles
ovales-oblongues, émouffées , mais mucronées à
leur fommet, vertes , glabres , finement nerveu-
fes, & plus petites que cèlles de l’efpèce ci-deflus.
Ces folioles n’ont que neuf à dix lignes de longueur
, fur une largeur de trois à quatre- lignes.
Les fleurs font bleuâtres , pédonculées i 8c difpo-
fées aux fommites des brandies par faifeeaux ombelliformes
, latéraux 8c terminaux , moins garnis
que dans la première efpèee. Leurs pétales fonc
oblongs , obtus , onguiculés , comme dentelés fur
les bords , & ouveits en rofe -, les ctamines font
au nombre de dix , & le piftil eft un ovaire turbiné
, un peu pédicellé , à quatre angles tran-
chans , chargé d’un ftyle court , à ftigmate Ample.
Les fruits font tétragônes ou quadrangulaires
comme ceux de notre Fufain commun , partagé?
intérieurement en' quatre loges, qui renferment
chacune une femence ovoïde , rouge , & offeufe.
Cette efpèee eft très-commune dans Ville de St.
Domingue, aux environs du Port de Paix ; on la
trouve au fil dans l’ Ifle St. Juan de Porto-Rico , &
au Mexique, f ? . ( v . f . )
Obferv. Le Guajacum afrum de Linné , que l’on
cultive depuis long-temps au Jardin du R o i, &
; où il a fleuri, eft, un arbriffeau de la famille des
Légunûneufes , voifin des Gaffes 8c fur-tout des
Acacies par’ fes rapports , 8c qui* par canféquea*