
g é n é r a l, foutenus chacun par un onglet menu &
iouvent un peu lo n g , inféré fur le réceptacle j.
3 0. Gx étamines, dont deux oppofées font ordinairement
plus courtes que les quatre autres ; 40. un
ovaire fupérieur, chargé d’ un ftyle fimple , que lquefois
très-court 8c prefque nul.
. Le fruit eft une lili^ue b iv a lv e , q u i, dans le
plus grand nombre , eft partagée en deux loges
par une clôifon longitudinale. C e tte filique varie
dans fa longueur 8c dans fa forme, 8c chacune
de fes loges contient une ou plufieurs femences
attachées à la cloifon q ui tient lieu de placenta.
Dans un grand nombre de Crucifères , fur-tout
dans celles qui produifent des filiques longues ,
on oblèrve fur le réceptacle de la fleur des glandes
ou des corpufcules divers •, quelquefois ,ces
corpufcules font portés fur les filamens des deux
étamines courtes. Quelques-unes de ces plantes
n’ont quelquefois., que deux étamines, d’ autres
n’en ont que q u a tre ,. & il s’ en trouve qui n’ont
point de pétales -, ce qui fans doute arrive par
avortement.
La tig e des plantes dont il s’ag it eft le plus lou-
vent he rbacé e, cylindrique ainfï que fes rameaux,
prefque toujours à feuilles alternes , & à fleu r i
d ’abord en corymbes terminaux, mais dont les
pédoncules communs s’alongent enfuite pour former
la grappe.
C e tte famille reconnue depuis long-temps par
les Botaniftes pour très-naturelle , paroît avoir
de grands rapports avec celles des Câpriers & des
P avots ( voye{ ces articles ) , & conftitue dans la
méthode de Tournefort la cinquième clafle où fe
rapportent les plantes à fleurs cruciformes , &
dans le fyftême de Linné, la quinzième clafle ,
nommée T é t r adynamie CM oici la p lupart des genres
q ui compofent cette famille :
* S i tiq ue s courtes..
L e C ram b e , Crambe.
L ’Erucage ou Caquille
L a Caméline.
L a J é ro fe ,
L a V e i le ,
L e Cran fon ,,
L a P a fle rag e ,
L e T a b o u r e t ,.
L ’Ib é r id e ,
L a Vefliçaire ,
L ’A ly fle ,
L a Drave ,
L a Subulaire
L a Lunetière h
L a C ly p é o le ,
L e P a fte l',
L a Lunaire ,
Oakile.
Myagrum
Anafiatica.
' Vella»
Cochlearia»-
Lepidium.-
Tkl&fpi..
Jberis.
Veficaria;■
Alyflum.
Draba.
Subularia..
Bifcutella..
Clypeola.
Ifatis.
Lunaria*.
* * Sïliqucs■ longues
L a Rico tie , . R ic o t ia .
La Dentaire D e n tarda».
L e C re flo n ,
L ’Arabette ,
L a Julienne,
L a Giroflée ,
L a Chamire ,
L ’Héliophile ,
Le Siflmbre,
Le Chou ,
L e R a d is ,
L a Moutarde ,
Cardamine.
A r a b is .
H e fpe r is .
Cheiranthus»
Chumira.
Heliophila.
Sifymbrium.
BraJJica.
R apkan u s•
S inapis.
La plupart des Crucifères font âcres au goflt J.
contiennent de l’alkali v o la t i l , & font en général
regardées comme déterfives , diurétiques , &
anti-fcorbutiques. Les graines de quelques-unes
fourniflent de. l ’huile qu’on en retire par expref-
fion ; il s’en trouve qui font potagères , 8c dont la.
racine , les feu ille s , & c . font employées JL la
nourriture de l’homme & dès animaux -, enfin T.
plufieu rs, p a r la beauté des fleurs qu’elles produifent
, fervent à la décoration de nos p arterres,
8c en font un des principaux agrémens. V oye\ les
a r t ..C hou , R a d i s G iro f lé e , Ju l ien n e , & c.
C RU C IFO RM E ( fleur ) ; Tournefort donnoit
ce nom aux fleurs Amples, polypétalées , régulières
, compofées de quatre pétales difpofés en
croix*,.& il en conftituoit fa cinquième clafle :
mais fa définition trop lâche ou trop peu circonf-
crite , fe rappdrtoit non-feulement à la famille
naturelle des Crucifères: ( yoy. l ’art, précédent ) y-
mais comprenoit dans la même clafle l’Hypecoon ,,
la Chélidoine , l’Epimède, le P o tam o t, la Pari-
fette ) 8cc. .genres de plantes qui s’éloignent plus-
ou moins des véritables Crucifères par leurs rapports..
G R U Z IT E d’ Am é r iq u e , C u i r z i t a A m e ~
rica na. Cru^ita., Loefl. I t. 2.36; n°. 76. Cruifta
H ifp a n ica . Lin.
Plante de la famille des Arroch es , 8c qui s’élève
à quatre ou cinq, pieds de hauteur».Sa tig e eft
d ro ite , . fe rm e , & munie de rameaux oppofés dans
fa partie fupérieure. Ses feuilles font pareillement
oppofées, lancéolées, très-entières. Ses fleurs font
très-petites:., portées.- fur des épis paniculés.
Chaque fleur offre 1 ° . un calice perfiftant ,
divifé profondément en quatre p arties, 8c accompagné
à l’extérieur de trois folioles ou bradées
particulières *, 2°. quatre étamines, dont les filamens..
font un peu plus^courts que le c a lic e , &
chargés de petites anthères ; 3 0. un ovaire fupérieur
, o v a le , obtus , comprimé, furmonté d’un
f ty le t rè s -court , divifé en d eu x , à ftigmates
Amples.
Le fruit confifte en-une femence couverte par
le ca lic e , dont les divifions font conniventes , 8c
qui tombe avec elle. .
Ce tte plante croît naturellement en Amérique ,
dans la Province de Cumana-, 8c ne peut par
conféquent conferver le nom fpécifique que Linné
lu i a afligné.
C R Y P T O G AM E S ( le s ) *, clafle de plante ainfi
nommée, parce que les végétaux qu’elle com prend,
ou font dépourvus de fleurs apparentes,
ou n ’en portent que d’une forme A particulière &
A éloignée de ce lle des fleurs des autres végétaux
, a u ’onles regarde comme cachées ou comme
indiftinétes. En e f fe t , ces fleurs , quoique vraiment
conftïtuées par deux fexes , foit réunis , foit
diverfement féparés, n’offrent point d’etamines ni
de piftils conformés comme dans les autres plantes
à fleurs diftinétes. Souvent même les parties
de ces fleurs qu’on apperçoit cependant avec facilité
, font néanmoins toujours d’ une nature peu
connue , comme on le vo it dans les Fougères où
les pouflières très-remarquables qui naiflent au
dos des feuilles , font tantôt regardées comme des
g ra in e s , & tantôt comme des pouflières fécondantes,
analogues à celles des fleurs males. L’urne
des Moufles , quoique reconnue par plufieurs B o-
taniftés pour être hermaphrodite , n’a point non
plus d’étamine diftinéle j mais feulement une pouf-
Aère qui féconde les graines contenues dans la
g capfule qu’elle renferme. La fruétification des
A lgues diffère autant ou même davantage dé celle
des plantes à fleurs diftinétes ; dans les genres où
elle eft apparenté, les parties qui la conftituent
Lont des fa ch e ts , des calottes , des tubes , des r
cornes , & c . qui s’ouvrent d iverfement, 8c laiflent
échapper des pouflières qu’on foupçonne être fécondantes..
Enfin , la fruélification des Champignons
n ’eft apparente que dans certains genres , 8c n’a
rien de femblable à ce lle des plantes à fleurs dif-
tinéles , fi ce n’ eft des pouflières qu’on croit fécondantes
, & des corpufcules qu’on prend pour des
femences.
Les plantes cryptogames dont il s’a g i t , compofent
notr,e fixième 8c dernière clafle ( voye[ le
mot C l a s s e ) , & conftituent auffi la dernière clafle
dans le fyftême de Linné , c’eft-à-dire la v ingt-
quatrième , qu’ il nomme Cryptogamie. Ces plantes
paroiflent plus fimples que les autres , préfen-
tent une organifation qui femble plus imparfaite
ou moins compolée , 8c il s’en trouve même parmi
elles q u i , comme les moififliires, & c. méritent
à peine d’être comptées parmi les êtres vivans ,
& conféquemment parmi les plantes. C ’éft pourquoi
nous penfons, comme Linné & H a lle r , que
les plantes cryptogames doivent toujours-terminer
les diftributîons , foit méthodiques , foit fyfté-
matîques des v ég étau x, & non les commencer.
Nous divifons les plantes cryptogames , comme
Linné , en quatre ordres ou feélions remarquables
*, favoir : i ° . les Fougères ou plantes épiphyl-
lofpermes *, 2°. les M ou fle s ou plantes urnigères *,
3 0. les A lg u e s ou plantes membraneufes -, 4 0. les
Champignons ou plantes fongueufes ou fubereufes.
V o y e i ces quatre articles , où fe trouve l’expofitîon
dés caraélères de c e s o rd re s , 8c celle des
genres qui s’y rapportent.
C U C U B A L E C u c u b a l u s ; genre de plante
à fleurs polypétalées , de la famille des (Eille ts,
qui a de très-grands rapports avec les Silènes 8c
les Lychnides , & qui comprend^ des herbes a
feuilles fimples, oppofées 8c connées, & à fleurs
dont les pétales n’ont point d’ éeailles en couronne
à leur orifice d’ une manière bien apparente.
C A R A C T E R E G É N É R I Q U E .
Chaque fleur offre 1 ° . un calice monophylle
tubuleux,, en flé , perfiftant , & dont le bord eft
divifé en cinq dents pointues ; 2°. cinq pétales a
onglets1 étroits de la longueur du calice , à lames
ouvertes en un limbe plane, Couvent bifides a leur
Commet , 8c dépourvues à leur bafe ( c ’eft-à-dire
à l’orifice de la fleur ) d’oreillettes ou d’écailles
bien apparentes *, 5°. dix étamines , dont cinq ont
leurs filamens attachés aux onglets des p é ta le s ,
8c c inq autres les ont inférés dans les intervalles de
ces o n g lets , & dont les anthères font oblongues ;
40. un ovaire fupérieur , arrondi ou oblong , fur-
monté de trois ftyles de la longueur des étamines,
à ftigmates pubelcens, Couvent courbes.
L e fruit eft une capfule le plus Couvent couverte
par le calice ., arrondie ou ovale-conique, trilo-
culaire , 8c qui s’ouvre à fon Commet par cinq
valves ou dents courtes. ‘ Chaque lo g e contient
des femences nombreufes & oblongues.
O bferva tion .
Les Cùcubales ayant leurs fleurs munies de trois
ftyles , font fuffilamment diftingués des Lichnides
dont les fleurs ont cinq ftyles , des (Sillets & des
Saponaires , dont les fleurs n’en ont que deux.
Quant à la diftinélion dés Cu cu bales avec les Silènes
, nous ne l’admettons , d’après Linné , dans
cet O u v ra g e , que pour la commodité de l’étude
des efpèces , celles des Silènes étant déjà fort
nombreufes 8c très-difficiles à déterminer ; mais
on ne peut difconvenir que le caractère propofé
pour diftinguet les Cücubales des Silenes ( lavoir
les pétales nuds à l’orifice de la fleur dans les
Cucubales , 8c munis au contraire d’oreillettes ou
d’ écailles en couronne dans les S ilèn e s ) , ne foit
un caractère très-artificiel , 8c en même temps
défectueux ou fujet a tromper. Ce caraétere eft^en
effet très-artificiel, puifqu’ il f o r ^ d e feparer des
plantes qui ont entr’elles les plus gfands rapports ,
& devroient fe trouver dans le même genre ;
enfin , il eft fujet à tromper, vu que dans les
Cùcubales le défaut abfolu des écailles ou oreillettes
en queftion , n’a pas toujours lieu d’une
manière évidente , & que dans les Silenes , ou ces
écailles font plus apparentes , il fe trouve des
efpèces qui les ont fi petites , qu’il devient arbitraire
de rapporter ces plantes foit au genre des
Cücubales , foit à celui des Silènes. La réunion de 7 T? e» i i