
ques , aminçis aux deux bouts , fort longsx( longs
de fix à huit lignes ) , ond,és dans leur moitié fupé-
rieure , très-blancs , alternes avec les. écaille^
du calice -, fix étamines trois fois plus courtes que
les pétales , à anthères linéaires,, bifides à leur
baie, aufti longues que leur filament, & vacillantes.
Les panicules androgynes , c’eft-à-dire chargées
de fleurs mâles & de fleurs femelles mêlées, ont
leurs fleurs mâles iemblables aux précédentes ,
mais plus perfiftantes , à pétioles plus grêles , à
filamens plus courts, & à anthères bicornes à leur
fommet. Celles de ces fleurs mâles qui font placées
parmi les femelles, font plus rares -, mais celles
qui fe trouvent vers les fommités des panicules où
il n’y a aucune fleur femelle, font très-rapprochées
les unes des autres.
Les fleurs femelles ont un calice de trois pièces
dures , cartilagineufes, affez grandes, ovales ,
concaves, & couvrant la plus grande partie de la
fleur -, trois pétales intérieurs , blancs, charnus ,
femblables aux pièces du calice , mars plus courts
& plus minces ; un tube pétaliforme, très-mince,
trois fois plus court que les pétales , très-blanc ,
& environnant la plus grajnde partie de P ovaire ;
un ovaire fupérieur, ovale, un peu acuminé,
très-glabre , de la^ hauteur des pétales , fans ftyle
apparent, & furmonté de trois ftigmates.
. Le fruit eft une noix ovoïde , imperceptiblement
trigone , uniloculaire , fuççulente , très-
glabre , munie à fpn fommet d’une pointe un- peu
(aillante , & à fa bafe des enveloppes perfiftantes
de la fleur. Sous fon brou eft une coque cartila-
gineufê, couverté d’une pulpe fibreufe , deffé-
chée, oblongue , convexe d’un côté , légèrement
applatie de l’autre, un peu en pointe à chaque
b out, & marquée à fa bafe de trois trous obliques
( Le fruit du Pindova n’a point fa coque
munie de ces trous , félon P-ifon ). Cette coque
renferme une amande cartilagineufe , fort dure ,
& qui a la faveur de celle du Cocotier précédent.
Cè Palmier croît dans l’Amérique méridionale.
Leshabitans de cette région écrafent les coques
de fes fruits avec leurs amandes, les jettent dans
l ’eau-, & en retirent, fans exprefïïon & fans le
feçours du feu, une huile épaime en confiftance
de beurre, qui nâge à la furfaçe de l’eau , penr
dant que les autres parties, fe précipitent au fond
du fluide. De çette manière, & par une triple
lotion il.s en obtiennent toute la matière buty-
racée , pourvu que le Thermomètre de Réaumur
ne foit pas plus élevé que vingt degrés au-deffus
de la congcllation -, car a vingt-rrois degrés , cette
matière eft liquéfiée comme les autres huiles. La-
pulpe fucculente du brou eft douce, fort muci-
lagineufe, & fert* à engraiffer les cochons. Les
Indiens font un grand ufage de l’huile ou de l’ef-
pèçe de beurre qu’ils retirent de ces fruits -, ils
s’en fervent dans l’économie domeftique & en
médecine. Elle n’eft bonne que lorfqu’elle eft
récente -, elle rancit en vieilliffant.
3. C ocotier de Guinée , Cocos Guineenfis.
Lin. Cocos- aculeata tota , frondibus difi antibus ,
radice repente. Lin. Mant. 137. .
Baclris (minor') ftuctibus fübrotundis. Jacq.
Amer. 279. t. 171. f. 1. & Piél. p. 135. t. 256.
Paima fpinofa nunor, caudice gracili, fructii
pruniformi mirùmo rubro. Sloan. Jam. Hift. 2.
p. 121. Palma. Mill. Diâ. n°. 6. Palma Ameri-
cana fpinofâ.. Bauh. Pin. 507. Pluk. Alm. 176.
t. 103. f. I. Atitara. Marcg. Braf. 64. Mala.
L’Avoira canne. Aubl. Guian. Obi.
Sa racine eft rampante & traçante-, fa tige eft
droite , de l’épaiffeur du pouce., haute d’environ
dix pieds , & garnie dans toute i’a longueur
d’ épines très -noïnbreufès , déliées comme des
aiguilles. Elle s’élève un peu plus dans les lieux
ombragés. Ses feuilles font ailées, dâftantes, à
pétiole commun épineux & amplexicaule, & à
folioles enfiformes, planes , munies en leurs bords
de lpinules prefqu’iniperceptibles & très-nombreuiès
, & en leurs lurfaces de quelques épines
rares, plus remarquables.. Les ipathes font axillaires,
folitaires , épineux en dehors , & perfif-
tans après la maturité du fruit. Les fleurs font fans
odeur , d’un jaune foible. Les fruits font des noix
arrondies, fuçculentes , d’un pourpre noirâtre ,
& dé la grofféur d’une cerifè ordinaire \ ils renferment
un fuc acidulé.
Ce Palmier croît dans l’Amérique méridionale ;
il multiplie beaucoup dans les lieux incultes. Les
Américains font une forte de vin avec le fuc acidulé
de fes fruits. De fa tige, qu’ils dépouillent
de fon écorce , ils font des cannes très-légères ,
noueufes , noires , & luifuntes : on les nomme
: cannes de Tabago : on en rapporte quelquefois en
; Europe.
Obferv. Le Palma dactylifera aculeata minima.
Plum. Gen. 3. &. MIT. tom. 7. Tab. 43* paroît
; appartenir à cette efpèce ; mais Plumier ne repréfente
point fes feuilles diftantes. On peut encore
réunir comme variété le Palma daclylifera acu-
; Icata , fruflu corallino , minor , { Plum. Gen. 3.
• MIT. tom. 7. Tabi 42. ) dont les folioles des
! feuilles font tronquées ou comme rongées à leur
| fommet.
* Cocos ( amarus ) nucleo amaro. Jacq. Amer.
: 277. Vulg. le Palmific amer.
* Cocos f aculeatus ) trunco. foliifque aculeatis.
Jacq. Amer. 278, Tab. 169. Vulg. le Grougrou.
- C O C R Ê T E , R h i n a n t h u s ; genre de
plante à fleurs monopétalées , de la divifion des
Perfonnées, qui a des rapports avec les Mélam-
pires & les Eufraifes , 8ç qui comprend des herbes
a feuilles (impies le plus fouvent opnofées , &
à fleurs fituées dans les aiffelles des. feuillesSupérieures
, formant quelquefois l’épi.
c o c
CARACTERE GÉNÉRIQUE.
Chaque fleur a un calice monophylle , ferfif-
tant, reflerré vers fon orifice, & à quatre divisons
dont deux un peu plus profondes que les
autres; a”, «ne corolle monopétale , tubuleufe,
labiée , ayant la lèvre fupérteure voûtée , courbee
en avant concave', légèrement bifide , & 1 infe- ■
rieure plus large, & à trois lobes ; 3°. quatre étamines
didynamiques , dont les filamens portent
des anthères vacillantes , barbues antérieurement, .
& poftérieuremerft bifides ; 40. un ovaire fupérieur
, ovale, chargé d’un.ftyle un peu plus long
que les étamines, à ftigtnate obtus & penché.
Le fruit'eft une caplule ovale, comprimée, ;
biloculaire, bivalve,, à cloifon oppofée aux pan- ;
neaux & qui contient plufieurs femences quel- !
quefois entourées d’un rebord membraneux.
Obfervation.
Nous trouvons plus de différence entre les
Elephas de Tournefort, & ceux des Pedicularis
de cet Auteur , que Linné a réunis dans fon genre
Rhinanthus , qu’entre les Bartfia & les Rhinanthus
de Linné , dont la diftindion citee n am
précifion, ni exaftitude ftfiae. C ’eft pourquoi
nous croyons, d’après les rapports confidérables
de toutes ces plantes, que les Bartfia & les Rhinanthus
de Linné doivent être réunis dans le même
genre, comme nous l’avons déjà fait dans notre
Flore»
E s p e c e s .
* Lèvre fupérieure de la corolle en cafqite.
I . C ocrête des prés , Rhinanthus crifiagalli.
Lin. Rhinanthus coroüarum labio fuperiore com-
prejfio breviore. Lin. La Crête de Coq..
a. Pedicularis pratenfis lutea , feu ç.rifia galli.
Bauh. Pin. 163. Tournef. 172. Crifiagalli foemina.
J. B. 3. p- 436- Crifia galli. Dod. Pempt. 556.
Lob. Ic. 529. Aleâorolopkus calycibus glabris.
Hall. Helv' n0. 313.
0. Pedicularis pratenfis lutea ereclior, calyce
floj-is hirjuto. Tournef. 172. Crifia galli mas.
J. B. 3. p. 436. Alectorolophus calycibus hirfutis.
Hall. Helv. n°. 314.
La tige de cette plante eft quadrangulaire,
feuillée, & haute d’un pied ou d’un pied & demi -,
elle eft ordinairement (impie dans la plante et, &
prefque toujours rameufe dans la variété 3. Ses
feuilles font oppofees, feiïiles , alongées , plus
larges a leur bafe , rétrécies infenfiblement vers
leur fommet qui eft pointu. Elles font verdâtres ,
glabres , dentées en fcie ou en crête de co q , &
fouvent moins longues que les entre-noeuds. Les
fleurs fournent un épi terminal, muni de bradées
affez larges, ovales-lancéoléesdentées. Les corolles
font jaunes,,à lèvre fupériéurq .courte, très-
comprimée , garnie vers fon fommet de deux petits
appendices bleuâtres. La variété £ a fes calices
c o c 5 9
velus. Cette plante eft très-commune dan s les prés
de l’Europe j fes calices font véficuleux. ©. (y. v.)
On la dit vulnéraire -, en général, elle incommode
plus par fon abondance dans les lieux où elle croit,
qu’elle n’eft utile.
2. CocrÊte maritime, Rhinanthus trixago.
Lin. Rhinanthus calycibus hirjuto - tomentofis■ ,
foliis oppofitis ebtufe ferratis , eau le fimplicifii-
rtio. Lin.
Pedicularis maritimà , folio oblongo ferrato.
Tournef. 172. Chamcedris unicaulis , fpicata.
Bauh; Pin. 248.Trixago apula unicaulis.Column.
Ecphr. I. p. 199- t 197- Morif. Hift. 3. p. 427.
Sec. I I . t. 24. f. 8. Raj. Hift. 769. Trixago
altius , ferratis foliis■ Barrel. Ic. 774- f i ,
Cette efpèce s’élève moins que la precedente,
& a fes feuilles beaucoup plus étroites. Sa tige
eft droite, très-(impie, haute de cinq â huit
pouces , prefque cylindrique, & feuillée dans
. toute fa longueur : elle eft chargée de poils courts.
Ses feuilles font étroites - lancéolées , prefque
linéaires, bordées de dents émouffées & un peu
diftantes , rapprochées les unes des autres , &
dilpofdes comme fur quatre rangs, par paires op- -
pofées en croix. Les fleurs font d’un blanc jaunâtre
, prefque (effiles, & placées dans les aiffelles
des feuilles fupérieures, où elles forment un épi
terminal. On trouve cette plante dans les lieux
humides & maritimes des Provinces méridionales
de la France , de l’Italie & de la Paleftine -, on la
cultive au Jardin du Roi. ©. ( v. v. )
3. Cocréte vifqueufe , Rhinanthus vifeofa•
Fl. Fr. 397-7. Rhinanthus foliis fuperioribus aller*
nis ferratis , fpicâ terminali foliosâ inferne
laxâ. N.
Pedicularis lutea vifeofa ferrata pratenfis. 1 our-
nef. .172. Euphrajïa'lutea vifcata ferrata. Morif.
Blæf. 364. Euphrafia lutea latifoliapalufiris. Raj.
Hift. 772. Angl.r3. p. 285. Morif. Hift. 3. P-432*
Pluk. Tab. 27. f. 5. Alectorolophos italica luteo-
pallida. Barrel. Ic. 665. Bartfia vifeofa. Lin.
Cette plante a dé fi grands rapports avecl’efpèce
qui précédé , qu’il eft étonnant que Linné l’ait
rapportée à un autre genre dont elle n’a pas même
le caractère. Sa tige eft (impie , cylindrique , un
peu velue , & s’élève jufqu’à la hauteur d’un pied j
elle eft garnie dans toute fa' longueur de feuilles
fefliles , lancéolées, dentées , un peu ridées, terminées
en pointe, oppofees dans fa partie infé-»
rieure, & alternes vers fon fommet. Les fleurs
font jaunâtres, difpofées dans les aiflèlles des
"feuilles , folitaires dans chaque aiffélle , & occupent
prefque la moitié fupérieure de la tige , en
formant un épi feuille, lâche vers fa bafe. Leur
calice eft oblong , ftrié , & à quatre divifions I pointues-, leur corolle eft conformée comme dans
la précédente. Cette plante croît en Provence,
en Italie , en Efpagne, & en Angleterre , dans
des lieux humides -, elle'nous a été communiquée
par M. Vahl. ©• ( v. f )
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