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parties qu’on emploie en médecine, & fur la fructification
defquelles néanmoins lés Botaniltes
n’ont eneore que des idées très-peu certaines : on
voit par la delcription des Languas de Koenig,
& par, celle que Rumphe a donné du Galanga des
Indes orientales, que le Maranta de Plumier en
diffère non-Ieulement par fon p o r t , mais même
par fa fruélification , c ’eft-à-dire par la fleur oc
le fru it ; & il réfulte de ces confidérations qu elles
laiffent beaucoup d’embarras lorfqu’on veut déterminer
ce que l'on doit regarder comme le caractère
d iô in â i f de ce genre. , '
An r e f te , la plante dont il eft ic i quelhon a
des' racines tubéreùfes , rioueufes , horizontales ,
& garnies de'fibres fort longues qui s’enfoncent
perpendiculairement dans la terre. On en diltin-
gue qui font rouges à l ’intérieur , & d autres dont
la fubftance eft blanche. I l naît de ces racines
des tiges .droites , très-fimples , cylindriques ,
glabres , nues inférieurement, ou elles font couvertes
de gaines fans feuille s , mais terminées par
"une pointe , feuillées dans leur partie.fupérieure,
& qui s’ élèvent à la hauteur’ de , fix pieds ou
‘davantage Lps feuilles font alternes , diftiques ,
dblongues , lancéolées , aiguës , glabres , à (bries
latérales obliques , très-fines & très-rapprochées.
Cès" feuilles ont environ un pied & demi de Ion-
gueuc , fur une largeur de trois ou quatre pou-
ces , & font portées fur des pétioles courts dont
la bafe s’ élargit en une gaîne affez longue^, qui
enveloppé la tige. Les fleurs font blanchâtres,
pédonculées , & difpofées en panicule oblongue ,
é t ro ite , termin a le , ayant l ’afpeét d’ une grappe.
Ces fleurs ont , à ce qu’ il pa roît, un petit calice
monophylle à trois divifions une corolle monopétale
tubuleulè , à limbe quadrifide & irregu-
gulier , trois de fes découpures étant extérieures ,
ouvertes ou réfléchie? , & la quatrième,plus inté- ;
rieure , & plus grande que les autres , étant ong
u icu lé e , Ipatulée , concave , r ed re ffé e , un peu
ch arn u e, & bordée à fon fommet de quelques
crênçlures. Le filament linéaire & applati qui
porte l’an th è re, eft oppofé à la découpure intérieure
de la co ro lle , & redreffé comme elle. Le
ftyle , qui eft filiforme & montant , va loger fa
partie fupérieurerdanrle fillon qui partage l’ anthere
en deux p a rtie s , & forme une tres-petite^faillie
au-deffus de cette anthère , laiffant paraître le
ftigmate qui eft en tê té .
Le fruit eft une petite capfule ovoïde , bacci-
forme , plus greffe qu’une baie de Genevrier.,
rouge dans fa maturité , & q ui contient quelques
femences ( deux ou trois félon Rumphe ) cordi-
formes , dures , & d’ une faveur âcre.
Ce tte plante c ro î t , aux Indes orientales , dans
les lieux, humides : on la cultive dans les jardins
pour l’ufage. Tp. Le petit G a lan g a ,q u e l ’oncroit
être le Lanquas cu ltivé par les Chinois , eft une
plante au moins une fois plus petite que celle qu’on
vient de d écrire, qui çonftitue peut-être une elpèce
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dîftîn&e , 8c dont la racine eft de meilleure qua-»
lité. Voici ce qu’on nous apprend fur le Galanga
dans l’ancienne Encyclopédie :
« 'On trouve deux elpèces de Galanga dans les
boutiques -, le petit & le grand , tous deux décrits
avec foin par M. Geoffroy. ’Le petit Galanga
Galanga minor f . Galanga JinetiJîs. ojfic. ) eft
une racine tubéreufe , noueufe, genouillée, tortue
, repliée & recourbée comme par articulations,
divifées en branches, 8c entourée de bandes
circulaires -, cette racine eft inégale dure,
folide , de la groffeur du petit doigt, de couleur
brune • en dehors , rougeâtre eh dedans, d’une
odeur vive , aromatique : fa faveur un peu
amère , pique & brûlé le gofier, comme font le
poivre & le gingembre. On nous apporte cette
racine féchée , coupée par tranches ou en petits
morceaux : on la'tire de la Chine 8c des Indes
orientales , où elle croît d’elle-même , & où les
habitans la cultivent; il faut la choifir faine,
nouïrie , compaâe , odorante , d’un goût piquant.
La plante qui s’élève de cette racine eft appelée
Lagundi par les Indiens. On affure qu’elle eft
compofée de feuilles graminées , comme lé girfc-
gembre 5 qùe les fleurs extrêmement odorantes
( leur odeur eft forte , mais point agréable , félon
Rumphe.) , font blanches & faites en manière de
cafque ; 8c que fon fruit eft à trois loges pleines
de petites graines arrondies.
Le grand Galanga ( Galanga major, Galanga
Javanenfis ojf. ) eft une racine tubéreufe , noueufe,
j inégale, genouillée , fembkble à celle du petit
[ Galanga , mais plus grande , de la groffeur d’un
j ou deux pouces , d’une odeur & d’un goût bien
plus foibles & moins agréables, d’un brun rougeâtre
en dehors & pâle en dedans. La plante qui
produit cette racine s’appelle aux Indes Bangula ;
& c’eft tout ce que nous en lavons.
Le grand & le petit Galanga ont été également
inconnus aux Grecs anciens & modernes, ainfi
qu’aux Arabes : ces deux racines contiennent un
fel volatil, huileux , aromatique , mais en plus
grande abondance dans le petit Galanga que dans
le grand. f f .
Le petit Galanga paffe pour etre propres fortifier
l’eftomac relâché par l’atonié des fibres ; on
peut alors l’employer comme ftomachique jusqu’au
poids_d’une dragme en poudre ,. & jufqu’à
trois dragmes en infulion dans un véhicule convenable.
Les Indiens le fervent des deux racines pour
affaifonner leur nourriture , 8c nos Vinaigriers ,
pour, donner de la force à leurs vinaigres. Les
Droguiftes vendent quelquefois l’un & l’autre
Galangâf, pour la racine d'Acoriis ; cependant
cette dernière n’a pas une adftri&ion fi confidéra-
ble. » D. J.
a. Galanga â feuilles de Baîifier,. Maranta
! arundinacea. L. Maranta culmo rarnofo, coroltjs
fexpartitis, pericarpiis monofpermis; N.
Maranta arundinacea » cannacori folio. Buis*
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Gen. 16. Mart. Cent. 39. t. 39. Canna Indice ,
ndicc alba alexipkarmaca. Sloan. Hift. x. p. - 53-
fArundafrum. Rumph. Amb. 4. P* t.Tab. 7.
Maranta tonckat. Aubl. Guian. 3.
Cette plante eft bien diftinguce de celle qui
précède par fon port, & en outré par les caraaeres
de fa fleur 8c de fon fruit. Sa racine eft noueuie,
earnie de fibres longues , blanches, tendres 8c
rampantes. Elle pouffe trois ou quatre tiges droites
, effilées, prefque de l’épaiffeur du doigt ,
hautes de trois ou quatre pieds , dures , & couvertes
par les pétioles ou les gaines des feuilles.
Ces pétioles font longs , membraneux, t ° ules en
forme de gaîne , & on t, avant de s mferer dans
la féuille , un peut renflement remarquable. Plumier
dit qu’ ils font velus ainfi que la cote des
feuilles ; mais cela varie, .car dans 1 Herbier de
Surian , que pofsède, M. de Jufiieu , l’individu de
cette efpèce , qui s’y trouve fous le nom de Pa-
cimira (n ° . 45 5- ) a les pétioles & les cotes des
feuilles très-glabrès. Les feuilles font alternes ,
amples, ovales * lancéolées , aiguës, membra-
neufes , prefque femblablës à celles du Baliner ,
d’un verd gai, ont une côte faillante, & des nervures
latérales obliques , très-nombreufes , qui les
font paroître finement fillonnées. Les rameaux
font noueux, articulés , feuilles, menus, glabres ,
coudés aux articulations , ramifiés eux-memes,
étendus en une panicule ample & lâche , & les
derniers, qui font extrêmement grêles ou filiformes
, portent trois du quatre fleurs blanches. Ces
fleurs font petites , ont un calice fupérieur divifé
profondément en trois folioles lancéolées ; une
corolle monopétale , prefque infundibuliforjrie ,
dont le limbe s’épanouit en fix parties inégales.,
trois alternes avec les autres , étant plus grandes
qu’elles. Le fruit eft ovoide , , un peu ferme ,
prefque de la grandeur d’up.e olive , uniloculaire,
& contient une graine blanche , dure & ridée.
Plumier a trouvé cette plante dans l’Ifle de Saint-
Vincent , dans des lieux humides & voifins des
ruiffeaux. % . ( v. f i n h. J u f ) Aublet, qui lui
attribue le nom à’Herbe à la flèche , dit qu’on la
trouve cultivée près des habitations des Caraïbes,
& que ces Indiens en mangent la racine cuite fous
la cendre , pour faire ceffer les fievres intermit-
I tentes. .
Aublet regarde la plante 3 comme une efpèce ,
& indique pour cara&ère diftinétif, fa racine
noueufe ; mais celle de Plumier eft dans le même
cas. Au.refte , la plante de Rumphe paroît plus
grande , & s’élève a la hauteur de fix a huit
pieds, fur des tiges nues inférieurement avec
des entre-noeuds fort longs , feuillées, rameufès ,
& amplement paniculées dans leur partie fupe-
rieure. Ses autres parties offrent à peu près les
mêmes particularités que dans le Maranta de
Plumjer.NAublet dit que cette plante croît dans
les terres humides de l ’Ifle de Cayenne & delà
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Guiatie. Elle fert à faire des corbeilles & des
’panures , elpèce de paniers dans lefquels les C araïbes
renferment leurs petits meubles.
a. G a lan g a de Surinam, M a ra n ta com oja.
L. F . M aranta coma fo lio lis rtflexis (capfula tri-
loculari polyfperm a. ) L. F- Suppl. 80.
Ses feuilles font radicales , petiolees , glabres ,
femblables à celles du Bàlilier ; la hampe eft nue ,
cy lindriqu e, M e , de l’épaiffeur d’ une plume de
cygne , & haute de trois pieds : elle fe termine
par un toupet compofé de folioles nombremes.,
ramaffées,fcfliles,ovales, réfléchies, dont les inferieures
font infenfiblement plus petites,. Les fleurs
naiflent entre les folioles inférieures , l’ont fefliies,
& chacune d ’elles eft accompagnée de deux rangs
de bradées en trois paires , les valves fupérieures
étant bicarinées ou à deux angles , & les inferieures
égales. Ces fleurs viennent trois enfemble, &
ont un calice fupérieur , caduc , compofé de trois
folioles lancéolées, pétaliformes , & de la longueur
de la corolle. Cet.te corolle eft monopétale.,
à tube prelqu’auftl long que le calice , & à limbe
partagé en cinq d ivifion s, dont quatre font lancéolées
, & la cinquième bifide. L e filament eft
c o u r t, inféré fur le tu b e , & porte une anthère
droite & oblongue. L’ovaire e ft co u r t, chargé d’un
ftyle filiforme , en maffue, àdné inférieurement
au tube de la corolle , à ftigmate fimple & étroit.
Le fruit eft une capfule à trois loges , contenant
plufieurs femences. C e tte plante croit a^Surinam ,
& a un afped différent des ailtres efpèces. Linné
foupçonne qu’elle pourroit conftituer un nouveau
genre.
4. Galanga effilé, M ara n ta juncea. M aranta
caulc in fin ie iiudo v irg a to , fo liis ovatis petiola-
tîs , peduncuüs com m unibus fquam ofo loricatis ,
l'cornilis quinquepartitis. N . _
B rm udiana ju n c e a , caule altijjim a. P.um. mil.
j , tt 2.3. & 24. M a ra n ta aroum a. Aubl. Guiaa.
^ Sa racine eft arondinacée, un peu cy lindriqu e,
rampante, rouge , & garnie de beaucoup, de
fibres. Il s’en élève plufieurs hampes effiiédsé,
très-droites , nues , liffes , fans noeuds , cylindriques
, comme fi elles avoient été tournées ( travaillées
fur le tour ) , & hautes d’environ dix
pieds. Ces hampes font roides , à peine de l'épail-
. leur du pouce ou du d o ig t , pleines de moelle ,
enveloppées à leur bafe par quelques gaines mem-
braneuïes , & feuillées à leur fommet. Les feuilles
font ovales , pointues , g lab res, membraneufes ,
redrelfées ou montantes, & portées fur de longs
pétioles qui s’ insèrent près les uns des au tre s, &
s ’embralfent réciproquement par leur gainé. Un
peu au-deffus des feuilles naît un pédoncule commun
terminal, divifé en quelques rameauxfim-
-p les, effilés , un peu noueux ; c e pédoncule & fes
rameaux font couverts dans toute leur longueur
: d’écailles vaginales membraneufes, rou g e âtre s,
& comme emfcriquées. Les fleurs font ro u g e s ,