Un général russe nommé Rosenberg, qui ne
croyait pas etre dans les bonnes grâces de la
vierge du Mont d’Or, pensa qu’il était plus facile
de s’emparer des trésors de vive force que par
la séduction : il employa une bonne partie de
sa poudre à faire sauter ce monument, en commençant
par le sommet. Mais la vierge se moqua
de lui et il ne parvint qu’à défigurer le tumulus,
en le tronquant et en ébranlant les murs cyclo-
péens.
Cependant une tradition tatare disait qu’il
existait une entrée pour arriver au tombeau, et
plusieurs fois les Tatares avaient tenté de s’y
frayer un passage.
Ce ne fut qu’à la fin de i 83a que M. Karéïche
eut l’idée de chercher soigneusement cette entrée
(i) : 35 hommes travaillèrent pendant
i 5 joui’S , en attaquant le tumulus par le sud-est.
Enfin on eut Je bonheur de rencontrer l’entrée
d’une galerie, par laquelle M. Karéïche pénétra
sans obstacle jusqu’au centre du tumulus. Construite
en grandes assises de pierres de taille
sans ciment, elle avait 60 pieds de long, environ
10 pieds de haut, y compris la voûte égyptienne
et entre 3 et 4 pieds de large.
Arrivé à l’extrémité, M. Karéïche se trouva
(1) Voyez la coupe de ce tombeau, IVe série, pl. 18,,
fig. i.
tout à coup au bord d’un précipice qui s’ouvrait
devant lui. 11 vit avec étonnement que le centre
du tombeau était formé par une tour circulaire
de35 pieds de haut jusqu’à la voûte et de 20 pieds
de diamètre.Le sol de celte construction était à
to pieds audessous du sol de la galerie , et la
voûte se composait de quatre rangs de pierres en
saillie.
Enfin M. Karéïche s’aperçut qu’on pouvait
descendre au fond du tombeau par le moyen de
quelques pierres placées comme des corbeaux
de distance en distance, et déjà il comptait recueillir
les immenses trésors que lui promettait
la légende, quand à son extrême stupéfaction,
il s’aperçut que le tombeau était complètement
vide~. Sur le sol s’élevait une grande pierre carrée
sur laquelle on avait déposé peut-être le sarcophage;
à mi-hauteur était une grande niche
vide. En vain l’on chercha à pénétrer plus loin,
supposant que cette tour n’était qu’un puits
pour arriver à d’autres eaveaux cachés : rien
11e révélait une issue, une pierre mobile , et
Ion est encore a se demander aujourd’hui
comme il y a cent ans, a qui a pu avoir été
destiné ce magnifique et dispendieux monument
, émule des pyramides par ses proportions.
J’ai placé la tour funéraire au centre du tu—
mulus; mais les mesures que j ’ai prises extérieu