de l’extrémité de la chaîne taurique , et va
aboutir à la Mer d’Azof en dehors de la langue
d’Arabal. Les esclaves scythes, sindes d’origine,
l ’avaient élevé pour se défendre contre leurs
maîtres à leur retour d’Asie (1). Assandre , roi
du Bosphore de 49 à 14 avant J.-C., le fit renouveler
et fortifier de tours pour se défendre
contre les invasions des Scythes ; c’est pourquoi
il porte son nom. Son allure est encore reconnaissable,
ainsi que l’emplacement qu’occupaient
les tours (2).
Le rempart du Mont à!Or était la frontière
primitive du royaume du Bosphore et de la
colonie de Panticapée. Les succès des Leuco-
nides l’avaient transportée hors de la presqu’île
de Kertche, en réunissant Nymphée et Théo-
dosie au royaume. Assandre la fixa au rempart
des esclaves scythes, qui, pendant plusieurs
siècles, fut la limite du royaume.
Cependant les Chersonésiens avaient remplacé
les Scythes de la Chersonèse taurique :
ils avaient pris Panticapée pendant l’absence de
Sauromate V, qui était allé piller l’Asie Mineure,
malgré l’armée que lui opposait Constance.
Pour rentrer dans sa capitale, Sauro-
(1) Hérodote, IV, c. 20. Les trois remparts sont dessinés
dans la carte de Clarke.
(2) Strab. 1. VII, lui donne 36o stades de long.
mate V avait dû rendre les prisonniers et le butin.
Son petit-fils, Sauromate VI, qui régnait de
3o2 à 3io de J.-C., voulut se venger des Chêr-
sonésiens : il fut battu par eux auprès du rempart
d’Assandre, forcé de jurer une paix par
laquelle il promettait de ne pas passer ce rempart
à main armée. Violant son serment, il reprit
les armes, et consentant à terminer le différent
par un combat singulier avec Pharnace, chef
des Chersonésiens, il fut tué, et son armée subissant
le joug des vainqueurs, fut obligée de se
retirer jusqu’à moitié distance de Théodosie à
Kertche, où les Chersonésiens permirent aux
Bosphoriens de fixer leur frontière. Ceux-ci
érigèrent alors le rempart d’Akkos ou de Cyber-
nicus, qui commence au lac salé de Itar-Altchik,
et va aboutir à la Mer d’Azof. Il est très-bien
conservé ; le fossé tourné vers la Crimée est
encore profond, et des tumulus qui longent le
rempart feraient croire qu’il était soutenu par
des tours (1).
Ces trois remparts, par la route directe de
Théodosie, sont presque les seuls monuments
anciens qui s’offrenl à la curiosité. Le chemin
, par lui-même n’est rien moins que pittoresque.
(1) Const. Porph. De adm. Imp. cap. 53. Pallas, Voy.
dans les gouvcrn. mér. t. II. Dessiné dans ma carte du
royaume du Bosphore, Ire série, p l. 2.
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