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furent exterminés par les Kaplchaks (Komans) ,
dont SougdcCi devint la capitale : son commerce
alors était très-florissant (1).
Mais déjà, en 123j , les Tatares mongols détruisirent
l’empire des Komans, et Soudak redevint
une ville chrétienne. Quand Rubruquis y
passa, en 1253, Soldaia était alors le principal
port de la Crimée ; la ville payait un tribut à
Baatou, khan des Tatares ; mais elle avait ses
chefs particuliers et son évêque, qui logea Rubruquis
dans l’église épiscopale (2).
Dans le commencement du quatorzième siècle,
les Tatares mahométans, dans un de leurs
accès de fanatisme, chassèrent les chrétiens de
ta Crimée, et convertirent les églises de Soudak
en mosquées. Mais en i 323 , le pape Jean XXII
demanda à Ousbek, khan de Kiptehak, qu’il voulût
bien permettre aux proscrits chrétiens de revenir
à Soudak , en leur rendant leurs églises,
et en leur permettant l’usage des cloches, et Soudak
redevint chrétien. 11 ne paraît pas que les
Tatares aient alors exercé en Crimée autre chose
qu’une espèce de suzeraineté ; les habitants de
Soudak ne leur payaient qu’un tribut à volonté
(3).
( 1) Reuilly, Voyage en Crimée., p. 84-
(2) Collection Bergeron, p. 3.
(3) Krimskii-Sbornik, de P. 4e K.oeppeu, p. n 4 etsuiv.
Ce ne fut donc pas sur les Tatares , que le 1S
juin i 365, les Génois prirent Soudak, mais bien
sur les Grecs , que Bronevski (1) traite de gens
superbes et sans accord ( et disides). Alors les
Génois construisirent petit à petit la forteresse
composée de trois étages, l’inférieur qui renfermait
trois grandes églises catholiques (2) celui
du milieu et le plus élevé. Chaque tour eut son
inscription 1 qui devait rappeler l’époque de sa
construction.
Lorsque Soudak fut pris par les Turcs en i 5y5,
ils laissèrent la forteresse dans le même état, se
contentant d’en changer les églises en mosquées,
d’y tenir une garnison qui relevait immédiatement
de l’empire ottoman, et non du khan des
Tatares : c’est pourquoi Soudak, jadis ville si
commerçante, tomba dans une entière décadence
et presque dans l’oubli.
Après celte longue lutte d’un millier d’années,
l’on ne retrouve plus que ce seul édifice religieux.
Il est probable que c’est l’un dès trois dont parle
BrOnevski | mais qu’est-ce qui porte à Croire que
c’est celui dans lequel fut logé Rubruquis, en
en 1253, l’église épiscopale qui datait déjà du
huitième siècle ? C’est un mélange tellement in-
(1) Martin Bronovii Tartaria, p. 282 et 283, éd.
Elz. i 63o.
(2) Id. Tcmpla tria maxima Catholica.