sont très-fréquents pendant huit mois de l’année
(1).
Entre Mitchatqfskoï et Karakoubanskaia,
reparaissent les groupes de tumulus 5 les prairies
sont magnifiques.
A Karakoubanskaia, on quitte le règne de la
terre pour celui de l’onde, c’est-à-dire qu’ici commencent
les bas-fonds remplis de roseaux qui
durent jusqu’à Kourki, l’espace de 68 vers t. Là
le Kouban s’égare et hésite par laquelle de ses
cent bouches il enverra ses ondes en tribut à la
Mer Noire ou à la mer d’Azof.
Le Lithrum virgatum, la Medìcago falcata
fructifient parmi les roseaux.
En face de Kopil, nous passâmes sur un bon
radeau le bras du Kouban dit Protôk, qui se
jette dans la Mer d’Azof ; il n’est pas moins considérable
que le bras qui conserve le nom de
Kouban (Hypanis des anciens), et qui a son
embouchure à Bougaze, dans la Mer Noire.
L’èaü du Protok est trouble, mais courante ; son
niveau n’est pas à plus de 3 ou 4 pieds au-dessous
de la plaine. D’ici je commençai à distinguer
les colline de Kourki et de Temrouk.
Kopil était une ancienne forteresse turque,
placée à la bifurcation des deux bras du Kouban.
( 1 ) Voyage dans les steppes d’Astrakhan, par le comte
J. Potocki, t. I , p. 232.
A Kalaus, quoique le soir lût arrivé, M. de
Stéven crut que nous pourrions pousser jusqu’à
Kourki avant la nuit et gagner ainsi toute une
station, ce qui rendrait notre journée du lendemain
beaucoup plus longue, et nous donnerait
le loisir d’étudier Phanagorie et d’autres ruines
importantes.
Depuis Kopil, on nous avait donné une escorte
de Cosaques, parce que les bas-fonds que nous
devions traverser sont très-dangereux à cause
des embuscades des Tcherkesses, cachés au milieu
des roseaux qui favorisent leurs brigandages.
Arrivés sur la rive septentrionale du Kouban, ils
parviennent facilement à se glisser par des sentiers
et des gués à eux seuls connus au milieu des
énormes tiges aquatiques qui, formant deux murs
élevés, les masquent à tous les regards. Ils passent
ainsi inaperçus sur le territoire russe et
tombent à l’improviste sur les villages. Pour prévenir
leurs incursions, on a établi le long de
la route des ponts semblables à ceux qui bordent
le Térek. La sentinelle hissée sur un plancher ou
sur une claie suspendue entre trois ou quatre
poutres dressées sur un tertre, domine assez bien
les roseaux pour pouvoir deviner de jour le passage
des ennemis ; d’ailleurs les postes sont très-
rapprochés les uns des autres; mais les Cosaques
ne montent la garde que le jour, et dès que la
nuit arrive, tous les corps-de-garde rentrent
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