lutte corps à corps contre une grue, qui succombe
enfin étouffée par le pygmée qui lui serre
le cou.
Les frontons et les assises qui forment la
voûte sont décorés de guirlandes et d’arabesques
peintes à la sanguine comme les petits tableaux;
le îeste de la muraille imite le rustique. Au fond
du caveau,au haut du fronton, on voyait encore
deux paons buvant dans le même vase, et pour
pendant sur la porte d’entrée, un génie ailé
tenant en main une corbeille de fleurs.
Ce tombeau que M. Karéïche fit fermer d’une
porte fut bientôt envahi, et le vandalisme, mal-?
gré toutes les défenses, l’a rendu si méconnaissable,
qu’en juillet i 834, c’était à peine si l’on
distinguait quelques traces des couleurs et des
contours. Heureusement, M. Karéïche en avait
relevé le dessin que je donne ici.
Catacombes de Panticapée.
Là où la foule de tumulus de la porte de Théo-
dosie s’aligne vers la plaine et où l’on remarque
les dernières assises de la roche qui va se perdre
sous le niveau du sol qui forme le fond de la
vallee, l’on voit une suite de légers enfoncements
avec quelques petits tertres irréguliers. En cher-?
chant de ce côté, on découvre des puits masqués
de 2 pieds et demi de large, de 7 à 8 pieds de
long et de i 5 à 20 pieds de profondeur, taillés
dans la rochë calcaire. Descendu au fond, après
avoir enlevé une pierre ou l’obstacle qui bouche
l’entrée d’une porte cintrée, large comme le
puits, on pénètre dans une ou plusieurs chambres
souterraines (1) spacieuses, taillées comme
le reste dans une marne calcaire blanche , très-
tendre comme la pierre d’Odessa, mais qui ne
s’éboule pas.
Les corps, comme dans les catacombes de
Cherson, étaient déposés au fond de grandes
niches taillées en large dans la paroi. On y retrouve
encore les traces de cercueils en bois. De
petites niches d’un pied de haut, pratiquées où
ïa place le permettait, étaient destinées aux offrandes.
Au reste ce qui prouve que ces catacombes
sont beaucoup plus récentes que les tumulus, ce
sont les lacrymaloires en verre qu’on y a trouvés,
et qui sont généralement de date plus nouvelle
que les vases étruques dont on n’a trouvé
de traces dans aucune catacombe. Peut-être
en voyant la pauvreté de leur ameublement
faudrait-il croire que ce sont des tombes chrétiennes.
(1) VoyezIV? série, pl. 19, fig. 3, le plan et les coupes
fie l’une de cés catacombes.