qui nous révèle une génération plus jeune, et
que la vogue avait rendu participant des mystères
d Eleusis. J ai maintenant a parier encore
de trois autres classes de tombeaux, de ceux des
pauvres, des catacombes et des lombes des rois.
C’est ainsi que j ’aurai scruté tout ce que l’antiquité
du Bosphore offre de plus» intéressant.
En sortant de la porte qui menait à Dia, et en
passant par un col de la montagne de Mithri-
date, on longe le pied d’un grandpic à polypiers
qui fait suite au fauteuil de Mithridate; et que sa
forme taillée faisait prendre pour une construction
antique. C’est là que M. Karéïche, trompé
par 1 apparence, faisait fouiller pour pénétrer
jusqu au centre du rocher. Cherchant une issue,
un passâge souterrain, il avait attaqué vainement
la masse rebelle par tons les flancs. J’avais
beau lui dire que ses peines étaient inutiles ; il
ne pouvait me croire et fouillait toujours, déterrant
a chaque pas une foule d’amphores funéraires
a deux anses, hautes d’un pied et demi
à deux pieds, et remplies des cendres de la population
pauvre qui ne pouvait atteindre à l’honneur
du tumulus ou du sarcophage, lorsqu’à
la fin de novembre i 832, le pur hasard lui fit
découvrir un tombeau 9 tel qu’on n’en avait pas
encore'vu à Kerlche (i).
( i) Il ést dessiné IV" série, pl. 48f 6g. 2„
Ayant remarqué au pied du rocher une pierre
sépulcrale qui sortait de terré, il eut 1 heureuse
inspiration de la faire enlever 5 son extraction
lui fil découvrir l’entrée d’un caveau funéraire
très-antique qu’il fit déblayér.
Ge tombeau malheureusemènt avait été déjà
dépouillé de ce qu’il pouvait renfermer de précieux
; mais son intérieur, parfaitement conservé,
était un dédommagement plus que suffisant
de cette perte; La voûte était égyptienne,
en calcaire de féertché, avec cette particularité
que la première assise était tranchée de biais.
Voûte et murailles, tout était enduit d un Stuc
très-fin, sur lequel l’art avait prodigué lês peinturés.
D’abord, au-deSsous dé l’origine de la voûte
régnait tout autour du caveau, un bandeau d un
pied de large, formé d’une suite non interrompue
de petits tableaux, sur lesquels on avait représenté
les épisodes si variés de la guerre des
grues et des pygmées, si connue par la fable.
Ici c’est le pygmée arme de la lance et du bouclier
qui lutte avec peine contre là grue menaçante
; là il est renversé sous les coups de son
ennemi acharné; plus loin il l’attaque par la
qüeue, et la grue sé retourne pour punir le téméraire;
puis il se Sauve devant elle; il est renversé
et repousse des pieds et dés mains les coups
impitoyables qu’elle lui porte : un autre pygméfe