
 
		croix sur les faces ;  voilà déjà les indices certains  
 de deux autres églises. 
 Le  marbre  qui  fut  en  vogue  à  cette époque  
 est  d’un  grain  saccharoïde;  il  est  blanc,  ru -  
 banné de  bleu, par  grandes bandes. J’ignore  où  
 pouvait en être  la  carrière qui ne devait pas être  
 éloignée  de  Constantinople.  Il paraît même qu’il  
 y  avait à cette carrière une fabrique en  grand de  
 colonnes et d’ornements  que  l’on  exportait dans  
 tout  le  pourtour  de la Mer Noire  :  car  j ’ai  remarqué  
 que  c’est  principalement  dans  tous  les  
 ports  de  mer  célèbres  à  cette  époque,  que  
 l’on  trouve  des  traces  d’églises  ornées  de  ce  
 marbre. 
 Celui  qui fut en  usage avant  la  fondation  de  
 Constantinople  était différent  ;  les  deux  espèces  
 les plus  usitées  étaient  le marbre  blanc  de  Fa-  
 ros,  dont  on  voit  des  fragments  qui  appartiennent  
 à  tous  les siècles,  inscriptions,  lions,  tombeaux, 
   et le marbre brouillé  de bleu  ou  de  gris  
 et  de  blanc,  le  cipolino  des  Italiens  (1).  Cette  
 dernière espèce  eut  un usage  plus restreint  que  
 la  première.  Je  n’ai  vu,  parmi  les  inscriptions  
 d’Olbia,  aucun monument de ce marbre;  les Bo-  
 risthéniles  se  servirent  d’un  marbre  blanc  ou  
 d’un marbre  gris.  Le marbre brouillé  de bleu,  
 de  blanc,  de  gris,  semble  avoir  été  exclusive- 
 (i)  Clarke,  Voyage,  etc. I, 546 ; éd. franc. 
 ment  en  usage  dans  le Bosphore;  on  l’a  adopté  
 pour  la majeure partie des  inscriptions  des  Pai-  
 risades,  des  Leucon,  des  Spartocus.  Les  marbres  
 de la  résidence  de  Skilouros,  près  de Sim-  
 féropol, sont aussi de  cette espèce. 
 Pius  tard,  sous  la  dopciination  romaine,  le  
 marbre  blanc  eut  le  dessus  sans  faire  oublier  
 complètement  l’autre.  Alors  le  marbre  blanc  
 rubanné de  bleu prit la  vogue,  et après  la cons-r  
 traction  de Constantinople  et  l’établissement du  
 christianisme  sur  les  côtes  de  la  Mer Noire,  il  
 devint presque exclusif.  Ce n’est point  qu’on  ne  
 Fait pas connu plus  tôt,  car il était déjà employé  
 longtemps  auparavant  comme  le  prouve  une  
 inscription du  règne de  Pairisade II. 
 Pour  en  revenir  à  l’église  de  Kertçhe  e|t  en  
 terminer la description, j ’ajouterai  que  son portique  
 avec  la  tribune,  n’a  que  la  largeur  de  la  
 grande  nef et qu’il  est  ouvert de  trois  côtés  par  
 de  hautes  arcades.  La  tribune  est  éclairée  par  
 une grande fenêtre  carrée. 
 Je ne  puis certifier  que  l’église  n’ait pas  subi  
 quelque  changement  depuis  sa  fondation;  il  
 faudrait  l’étudier plus  à loisir  que  je  n’ai  pu  le  
 faire,  occupé tout  entier  comme je  l’étais par les  
 souvenirs de Panticapée, qui sont venus prendre  
 place jusque  sur  les  murs  du  temple  où  l’on  en  
 a  scellé plusieurs pour  les sauver de la destruction. 
   Pallas les  a publiés.