mer resserré par Pile caucasienne au sud, et par
le plateau crayeux du Don, au nord. — Au-delà
du Caucase, il ne paraît pas que la communication
existât ; seulement, deux grands golfes de
Çolchide et de Géorgie venaient se toucher par
leurs extrémités, séparés seulement par l'isthme
étroit et porphyrique du Kordokhti qui servait
de pont entre la chaîne du Caucase et celle
d’Akhaltsikhé. Alors, la plupart des rivières actuelles
existaient déjà dans la partie supérieure
de leurs cours, X Âragvi, le Téreky le Kouban,
le Phase-Rion, etc.
3° Le soulèvement qui eut lien à la fin de
T époque quaternaire donna en gros, à la Crimée
et aux pays du Caucase, la forme qu’ils ont à
présent. Ce soulèvement et ses effets furent, à
ce qu’il paraît, contemporains avec la rupture
du Bosphore de Thrace et du Bosphore Cimmé-
rien, la dépression de la Mer d’Azof et du cours
du Don. Qu’on regarde la carte que j’en donne
dans mon atlas; on verra que ces ruptures et ces
dépressions sont toutes sur la même ligne. Ainsi,
le changement qui s’opéra dans la Mer Noire,
et surtout dans la Mer d’Azof, fut autant produit
par l’abaissement des eaux, suite de digues rompues
, que par des soulèvements. On s’explique
alors comment l’eau, s’échappant du bassin
supérieur pour chercher son niveau dans le bassin
inférieur, et trouvant une issue par les longues
vallées de la presqu’île de Kertche, dont
les sommités sont couronnées de roches coral-
liques, creusa, par la violence du courant, les
golfes , aujourd’hui lacs., qui sont à l’ouverture
de toutes les vallées.
Comment une pareille révolution a—t-elle pu
s’opérer, me de mandera-t-on? Quels sont donc
les agents d’un pareil déchirement? Il ne faut
pas aller bien loin pour les chercher. En face de
la baie actuelle de Sévastopol , n’a-t-il pas
existé un puissant volcan qui a couvert de cendres
et de lapilli toute la Chersonnèse héracléo-
tique et une partie de la Crimée? Qu’on se rappelle
aussi les rochers volcaniques des Cyanèes,
à l’entrée du Bosphore de Thrace, des roches de
même origine, en face d''Opouk, presqu’à l’entrée
du Bosphore Cimmérien , on verra que les
forces volcaniques ne manquaient pas : l’agent
formidable était là.
4° Après 1 '’ouverture des Bosphores , lorsque
l’équilibre des eaux fut rétabli, les pays du Kouban
étaient bien loin d’avoir la forme actuelle.
Le fleuve se jetait dans un golfe qu’il comblait
par ses attérissèments, et jusqu’à Kertche, au
lieu des marais que j’ai signalés et du groupe
irrégulier de collines qui forme la presqu’île de
Taman, il n’y avait qu’ un lar ge bras de mer dan s lequel
se baignait une petite île détachée de la côte
de Kertche, Iénikalé, par la rupture du Bosphore;