mon hote et mon ami, le musée s’était enfin
enrichi d’une suite de vases qui permettait d’é-
tudier l’art étrusque de Panticapée. Plus d’une
douzaine étaient d’un grand intérêt pour la
science, et c’est en les étudiant que je vais
prouver leur fabrication à Panticapée, et développer
les idées qui ont présidé à leur confection,
souvent mystérieuse.
Résumons d’abord l’esprit de l’antique.
La stabilité a toujours été le partage de
l’Orient pour tout ce qui est moeurs et usages ;
elle s’imprime et demeure attachée à toutes les
formes des objets de la vie extérieure et jusqu'aux
vases. Chaque forme et chaque vase a sa
destination particulière invariable. Dès que les
moeurs ne changent pas , les formes ne changent
pas non plus. Parcourez toute la Crimée tatare
et informez-vous dans chaque village de l’usage
des vases dont se servent ces émigrés d’Orient,
vous trouverez que c’est partout le même modèle
et le même but.
J’ai réuni dans la huitième planche de la
série d’archéologie quelques-unes de ces formes,
les plus communes, la cruche à eau, la cruche à
bois, les vases à mettre le bekmess ou raisiné ,
le mouton bouilli, le lait aigri, pas une forme
n’est la même, quoique toutes visent à Inélégance.
Les Grecs partageaient avec l’Orient cette
stabilité et cette uniformité dans leurs vases.
C’est ce qu’on observe d’une extrémité de la
civilisation grecque à l’autre : on fabriquait en
conséquence en Italie les vases étrusques sur le
même modèle que ceux des îles de la Grèce et de
Panticapée. Ceci est vrai, même pour les vases
d’argile grossière.
Quant aux vases étrusques de Panticapée , on
peut les diviser en deux catégories ; en vases
profanes , d’usage, d’offrande ou d’ornement
comme kados, cratères , jattes , coupes, fioles
ou lacrymatoires, et en vases sacrés ou funéraires
proprement dits.
Les planches de la série d’archéologie de 7
à 45 ont été consacrées à en représenter l’ensemble
et les détails. Les planches 7 et 9 résument
les formes et les proportions antiques;
la planche 8, les formes des vases tatares modernes
; les autres sont destinées à rendre les
scènes qui sont dessinées sur les différents vases
antiques.
Et d’abord, prenons les formes. Les vases
funéraires, sans exception, oscillent entre celles
des fig. 2 et 5 de la planche 7, une urne à deux
anses, d’une capacité plus ou moins grande.
Toutes les autres servent à des usages profanes.
Celle de la fig. 3 est celle d’un vase à eau pour
boire ou pour verser. Les fig. 1 et 4v au col
long et étroit, ont pu servir à contenir diffé