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 qui se répète autour de la forteresse de Sou-  
 dak.  Les  Tatares  donnent  à  chaque  partie  de  
 ce  cap  différents  noms,  et  pour  dénomination  
 générale,  celle  de  B'iouk-Sirt.  D’où provient  le  
 nom • de  Méganome  ( la  grande  habitation)  ?  
 Y   avait-il  un  grand  bourg,  une  ville  dans  le  
 voisinage? Serait-ce  Toklouk qui jadis était considérable  
 ?  11  faudrait avoir eu le temps de visiter  
 soigneusement  la  contrée  pour  répondre  à  ces  
 questions. 
 Mais il  existe une preuve matérielle de  l’existence  
 d’une très-ancienne population dans le voisinage; 
   ce  sont les tombes, pierres-levées,  dont  
 Pallas  donne  la  description  dans  son  voyage  
 (H,  25i).  «  A  quelques  centaines  de  pas  d’un  
 rocher remarquable,  que  les  Tatares  appellent  
 Paralam-kaïa (roc brisé), l’on distingue, dit-il,  
 au milieu d’une plaine  aride,  les  restes  d’un  cimetière  
 très-ancien,  qui ne  ressemble  aucunement  
 à  ceux des  autres  parties,  de  la Crimée,  si  
 on en excepte  les  tombes  non  tatares  de  la vallée  
 de Koze.  On voit d’abord dix tombeaux rangés  
 à  la file, de l’est  à l’ouest,  sur une  longueur  
 de 32 pas.  Ces tombeaux sont  entourés  de pierres  
 plates ,  plantées  en  terre et  comme  divisées  
 par compartiments ;  quatre d’entre eux forment  
 des  carrés  de  8  pieds 9  pouces  sur chaque  face,  
 et  cinq autres des parallélogrammes dont  les  pelits  
 côtés  n’ont  que  4  pieds  5  pouces.  Ils  sont  
 placés à d’inégales distances,  et dans l’ordre suivant, 
   de  l’est  à l’ouest  : 
 4,  2,  8,  2,  8,  4?  4»  85  7  ii  8,  4,  4  pieds.  
 « Plusieurs paraissent avoir eu jadis une  pierre  
 plus élevée que les autres, à  leur  extrémité  méridionale. 
   On voit  en outre au  sud,  à deux  toises  
 de distance,  3  tombeaux isolés  sur  une  seconde  
 ligne ;  e t ,  près  du  bout  du  cimetière  à  
 l’est une  colline plate  entourée  de pierres rangées  
 circulairement, avec deux  carrés  isolés  de  
 pierres plates,  dont  la plus  longue,  placée  de  
 champ,  est  tournée vers  le  sud. Les Tatares regardent  
 ces tombes  comme  l’ouvrage  des Juifs;  
 mais  elles paraissent plutôt provenir  d’une  autre  
 nation très-ancienne et peu  nombreuse.  >>  
 On reconnaît  à l’instant à cette description les  
 tombeaux des bords de l’Atakoum  près  du fort  
 St.-Nicolas,  et  ceux que j ’ai mentionnés dans la  
 presqu’île  de  Pontan,  au-delà  du  village  de  
 Tchokrak  koï.  J’en  décrirai bientôt  de  pareils  
 que  j ’ai  visités  près  de .Gaspra.  J’ai déjà  dit  que  
 je  les attribuais aux Kimmériens,  et que dans le  
 nord de  l’Europe  nous  avions  l’équivalent  de  
 ces monuments dans les pierres-levées de la Bretagne  
 ,  et dans  les Steinkiste (coffres  de pierre)  
 de l’île de Rughen  et des rives de la Baltique  (1). 
 ( 1 ) Darstellungen von dèr  Insel Rügen, von J.  J. Grum- 
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