lairement? Car je ne puis croire à l’influence des
pluies, pour remplir ces bassins, celui de Fon-^
tan étant précisément sur la partie la plus élevée
du dos de pays.
Il existe une nappe d’eau douce quelque part
et même à une certaine profondeur au-dessous
du niveau de la mer : je ne citerai pour preuve
qu’un fait dont chacun pourra prendre connaissance
auprès de Kertche.
L'ancienne baie de Nymphée s’avancait jadis
jusqu’à l’emplacement du village actuel de
Tchourbache. Les maisons deM. Alexis Gourief
sont bâties sur l’ancien fond desséché et plat de
la baie, et il n’a pour eau douce que celle d’un
puits excellent, qu’il a fait creuser sur le sol
abandonné par la baie, et dont le niveau est
bien au-dessous du niveau actuel de l’eau salée
de la baie.
Un second entonnoir artésien beaucoup plus
petit que le premier, s’ouvre à l’est du bourg de
Taman, qui se trouve ainsi pressé entre les deux
entonnoirs. Leur forme si singulière a fait supposer
à Clarke que le plus grand était une
naumachie ou amphithéâtre destiné à donner
des combats maritimes (i) : il crut voir au fond
vers le sud les ruines d’un temple grec que les
ouvriers employés à construire la forteresse
(i) T. ï, p- 542.
détruisirent, employant les chapiteaux, les colonnes,
les inscriptions, à fonder des murs ou à
faire de la chaux. Un grand édifice public non
loin de là couvrait un grand espace de ses débris.
Les pentes des entonnoirs artésiens sont sablonneuses
comme le fond. Du temps des Turcs^
elles étaient couvertes de beaux jardins qui s’étendaient
même jusqu’à la descente de Bougaze,
à travers l’île, a îb verst de distance. On ne
pouvait rien voir de plus beau que ce produit de
l’industrie turque qui aime les ombrages. Mais
à peine Souvarof se fut-il rendu maître de 1 île r
que les jardins furent dévastés. Comme il n’y
avait pas de forêts dans le voisinage, on les exploita
comme des forêts et on se chauffa, on fit
la cuisine pendant des années entières avec des
arbres fruitiers.
Les cosaques, en prenant possession de l’île,
ne firent pas mieux que les soldats, parce que
personne n’avait intérêt à ménager ces restes de
vergers qui étaient un bien communal. Le duc
de Richelieu, qui vint à Taman dans une de ses
tournées d’inspection, sauva heureusement le
. peu qui restait en le partageant, comme possession
particulière, à quelques cosaques, qui des—
lors en prirent soin, et c’est ainsi que les deux
ou trois petits jardins qui sont au sud, sur les