plein cintre avec deux tours couronnées de trois
creneaux, pourraient bien n’être que le dessin
de cette entrée que ce roi fit peut-être reconstruire.
J’ai confronté le dessin avec le plan des
localités, et il se trouve que tout correspond
jusqu’aux détails de la distribution. Car en
observant bien la porte, on voit qu’elle n’était
pas pratiquée au milieu de ce côté du polygone,
mais plus à droite, de façon que le côté gauche
offrait plus d’espace ; c’est ce qu’on remarque
aussi sur les dessins de plusieurs médailles, qui,
outre la tour, offrent encore le prolongement et
l’angle de la muraille, ce qu’on ne voit jamais
a droite où la tour manque quelquefois (1).
Au reste, voici quelques chiffres qui expliqueront
ma pensée.
Longueur du côté du polygone, 100 pieds.—
Angle de lamuraille, 20 pieds. — Tour, 3o pieds.
Porte, 20 pieds. — Tour, 3o pieds.
Passé la porte de l’acropolis, la rue se prolongeait
tout au travers, en se repliant sur elle-
même pour ménager la pente et menait directement
au pied du pic à polypiers qu’on appelle
(1) Je possède deux médailles de T. J. Reskouporis avec
ce type : M. de Koeppen, Nord-Gestade des Pontus , en a
publié une, Pl. 1, fig. 2 et 3. On voit sur la porte du revers
de celle de M. de Koeppen, une statue équestre, dont 011
retrouveraitpeut-être des fragments si elle était en marbre.
Fauteuil de Mithridate, et qui occupe la partie
la plus élevée de la forteresse. La base est enterrée
sous des tas de décombres : tout le rocher
a été taillé (1); mais c’est à la face qui regarde
l’ouest qu’on avait mis le plus de soin. On y avait
excavé une niche de 8 pieds de large, avec des
degrés, pour y placer sans doute une statue : c est
à cela qu’on a donné improprement le nom de
Fauteuil.
Au reste, il paraît que le rocher n’était qu’une
partie d’un antique édifice dans lequel on l’avait
compris ; on en reconnaît la forme par les fondations
de murailles qui l’entourent par l’O.,
le N. et le S.
Si j ’attribue une destination religieuse à ce
monument, je suis justifié par les fouilles que
M. de Scassi a entreprises au pied du rocher,
en suivant les indices de la rue principale ; c est
là qu’il a trouvé le beau torse de la statue de
Cybèle de grandeur Colossale, en marbre blanc
avec des bandes bleuâtres, l’un des plus beaux
ornements du musée auquel M. de Scassi en a
fait don. Des frises et des corniches en marbre
viennent de la même fouille.
J’ai dit plus haut que Cyhele, Rhéa, Astarté,
A star a, Vénus Uranie Apaiurienne, n’étaient
que différents noms de la même divinité, qui
(1) Voyez titre de la IVe série.