
 
		les  seuls vignobles  importants  de la  côte de Cri*-  
 mée  :  car Alouclieta  qui  est aussi  favorablement  
 situé  que  Soudak,  et  qui sous  les Grecs  anciens  
 produisait  beaucoup de vin,  à en  juger par  les  
 nombreuses  amphores  enterrées  au  milieu  de  
 ses  ruines,  était  tombé à  rien. 
 Les autres vignobles delà Crimée s’étendaient  
 dans  les  vallons  de  la Kalche, du Belbek  et  de  
 l’Alma  :  le  sol marneux  ou  calcaire  est  chargé  
 des  débris du  schiste  des montagnes ;  le  fond  
 des vallées  passablement  large  est plat  et  facile  
 à irriguer.  Mais placés  sur  le revers  de  la chaîne  
 Taurique  et presque  dans  la  steppe,  ces  vignobles  
 jouissent  d’un  climat moins  favorable que  
 Soudak,  et  sous  les mêmes  conditions  de  culture  
 ,  ses  vins sont  très-inférieurs aux premiers;  
 souvent ils  ne  sont  pas  potables,  à  l’exception  
 de  celle  du  vallon du  Belbek,qui, plus voisin de  
 la mer, et moins  élevé que  les deux autres, peut  
 produire  des  vins  soignés  qui ne  le  cèdent  pas  
 beaucoup à ceux de Soudak.  On enterre la vigne  
 dans ces  vallons. Cette  culture est aussi fort an-4  
 cienne  dans cette partie de la Crimée, puisqu’on  
 trouve des pressoirs  taillés  dans  le  roc  vif/ dans  
 les grottes de Katchikalene. 
 Tels  sont  les  anciens  vignobles  de la Crimée. 
 Les  nouveaux  vignobles  s’étendent de Kou-  
 rou-Ousène  à  Laspi\  sur  le pied méridional  de  
 la  chaîne Tauriqup,  le long de la mer. 
 L’une  des  premières  plantations  fut  celle  de  
 Laspi ;  M.  Rouvier  avait  fait  un  accord  avec  le  
 gouvernement pour amener des mérinos et planter  
 en  ceps  étrangers  un  certain  espace  de  terrain  
 qui  devait  lui être donné ;  pour  avoir  plus  
 vite fait,  il écarta ses  ceps  d’une manière prodigieuse  
 ,  comme  on  pouvait  s’en  convaincre  encore  
 du  temps  que  j ’étais  en  Crimée.  Il  avait  
 amené  de  Malaga  ses  sarments,  qui  produisent  
 un vin qui a  conservé quelques-unes de ses qualités  
 primitives  (1). 
 En  1826,  le  comte  Vorontsof fit  commencer  
 les  premiers  défoncements  au  grand  Aïdaniel ,  
 qui formait en  i 834 un vignoblede 72,000 Ceps. 
 La princesse A. S. Galitzine  et  le baron Berk-  
 heim ont  commencé  à  peu  près  à la même  époque, 
   et l’élan une fois donné , il faudrait bien des  
 pages pour énumérer  toutes les  nouvelles  plantations  
 que  l’industrie a créées  comme par  féerie  
 le  long de la  côte. 
 Ces  vignobles  qui  comptaient,  en  i 834,  déjà  
 plus  de  2,000,000 de  ceps,  ont  tous  à peu près  
 le  même  climat,  la même  exposition,  le  même  
 sol. Le climat de  la côte, par les  grands  et  vieux  
 oliviers,  par  l’arbousier qui  croît sur  les montagnes, 
   par les  plaqueminiers,  les  térébinthes, in