les os de la cuisse avaient 17 pouces i de long ;
le crâne était extrêmement épais. Sur son front
se remarquaient encore les lambeaux d’une
mitre, bonnet persan dont le sommet est plus
étroit que le bas. Deux plaques en or en ornaient
le haut et le bas. Celle du bas, large de
1 pouce 8 lignes, ornée de festons et de griffons
(IV e série, pl. 20, fig. 2), l’emblême de Pantica-
pée, était d’un travail bien moins soigné que
la plaque supérieure, ornée de figures, de
feuillages et d’arabesques.
Au cou était passé un grand collier en or massif,
semblable à un anneau ouvert, dont les deux
extrémités revenaient l’une sur l’autre (IVe série,
pl. 21, fig. 3). On avait ciselé à chaque bout
un Scythe à cheval, fournissant une course.
Les deux bouts, sur une longueur de près de
2 pouces, étaient émaillés d’azur et de vert;
le reste de l’anneau tordu ressemblait à une
corde. Cette pièce était d’un fort beau travail.
Ce collier est le même que celui qu’on retrouve
fréquemment en cuivre et rarement en autre
métal dans les tombes du nord, entre autres chez
les anciens Lithuaniens.
Les deux bras étendus reposaient sur le
côté. Celui de droite au - dessus du coude,
était orné d’un cercle ou bracelet en or, large
d’un pouce et orné de reliefs. En dessous des
coudes, on trouva deux autres bracelets en
èlectrum (1), unis, larges de 1 pouce 8 lignes.
Une troisième paire de bracelets en or fin, ouverts
(IVe série, pl. 20, fig. 4) embrassait les
poignets ; ils se fermaient par des sphinx persans
ailés, dont les griffes tenaient un gros fil
d’or qui servait à serrer le bracelet lorsqu’il
était passé au poignet. Le travail en est fort beau,
leur épaisseur est de 6 lignes.
Au pied du roi on remarqua une multitude
de petites pierres à feu toutes tranchantes
et entassées. Dans les deuils scythes, il était
d’usage de se déchirer le visage et le reste du
corps avec ces petits cailloux tranchants, et 1 on
déposait ensuite ces marques de douleur dans
les tombeaux : c’est ainsi que j ’ai trouvé les corps
déposés dans un tumulus de Simferopol couverts
de pierres à feu, dont j ’ai rapporte des échantillons.
Dans le compartiment plus étroit du sarcophage
étaient déposés les dieux et les armes du
roi. L’on y trouva d’abord son glaive en fer,
dont la poignée, revêtue de feuilles d’or, était
ornée de figures de lièvres et de renards, repoussés
dans la feuille comme dans les bi acteates
(IVe série, pl. 20, fig. 7). La lame avait été entièrement
mangée par la rouille.
A côté du glaive, se voyait le fouet tcherhesse
( i ) Mélange d’or et d’argent.