Non-seulement on a élevé le pavé cle l’église,
qui cache les bases des colonnes, mais on a été
obi gé de pratiquer plusieurs degrés pour descendre
à la porte latérale du nord; c’est le sort
de tous les anciens édifices qui ont su braver les
siècles, mais qui n’ont pu échapper aux envahissements
des décombres. Des morceaux de
soubassement et de frise en marbre servent de
degrés.
Panticapée.
M. Mouraviev Apostol (1) a déjà démontré
combien était absurde l’idée de Pallas de transporter
les ruines de Panticapée du côté de Iéni-
kalé. La description que Strabon donne de sa
position est si claire qu’on ne peut s’y méprendre.
C’était une longue montagne dont le fond
d’une baie du Bosphore baignait le pied. La tradition
lui a conservé le nom de montagne de
Mithridate. La ville, bâtie sur l’extrémité de la
montagne, était étagée tout autour de sa croupe
en demi-cercle dont les deux bouts se prolongeaient
sur les flancs (2).
La sommité la plus élevée et la plus rapprochée
de la mer était occupée par l’acropolis disposée
(1) Beise durch Taurien, 1820, p. 206.
(2) Voyez le plan de Panticapée, Atlas, Ir8 série, pl. 2.
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en polygone irrégulier, dont l’emplacement se
reconnaît parfaitement aux fossés et même à
quelques parties des murailles construites en
gros quartiers de calcaire de Kertche.
A l’acropolis était adossée la ville fortifiée en
forme de carré long dont l’acropolis occupait
l’angle S. E,
La muraille dans son circuit n’embrassait que
le sommet et le versant septentrional de la
montagne de Mithridate. Le côté méridional ne
paraît pas avoir été jamais fortifié, quoiqu’on y
trouve des traces nombreuses de fondations
d’édifices. Une des faces, longue de 220 toises,
partant de facropolis et suivant les irrégularités
du bord méridional du faîte de la montagne,
défendait la ville au sud. Un fossé ajoutait
encore à la force naturelle de la muraille :
il se prolongeait autour de l’acropolis; mais
entre elle et la ville, il n’y avait qu’un mur
sans fossé.
A l’angle S. 0 , prenait naissance la muraille
de l’ouest, aussi longue que la première. Après
avoir traversé le sommet de la montagne, elle
descendait jusqu’au fond de la vallée. Le troisième
côté, celui du nord , perpendiculaire au
second, longeait le bas-fond, en se dirigeant
vers le port qui était compris en partie dans
les fortifications par la quatrième muraille de
l’est. Celle-ci descendait de l’acropolis en biai