paraît avoir été apportée sur les rives du Bosphore
par les colons de l’orient et que trouvèrent
les colons milésiens qui l’adorèrent à Panticapée
sous le nom de Mérephrygienne (¡xyrsp ypuyix),
comme on le voit dans l’inscription suivante (1),
« Sous le règne de Pairisade, fils de Spartocus,
Estiaia , fille de Ménodore , prêtresse, a érigé
(cette statue) à la Mére phrygienne. » Cette inscription,
gravée sur un grand cube de marbre
brouillé de gris, de bleu et de blanc, serait de
284 ans avant J.—C., époque à laquelle Pairisade
II monta sur le trône du Bosphore.
Les colons milésiens trouvèrent peut-être
déjà un temple ou une chapelle de cette déesse
sur le sommet de la montagne, et ils continuèrent
de l y adorer. Ceci était dans les moeurs,
et les acropolis n’étaient, à dire vrai, que les
murailles qui défendaient le palladium, la divinité
protectrice du pays, dont le temple inspirait
au loin le respect.
On ne voit pas la te te de Cybèle sur les monnaies
de la ville de Panticapée, mais bien sur
celles de plusieurs rois, en.tr’autres de Reskou-
poris I , de Mithridate III, de sa femme Ghé—
paipyris, et de T. J. Reskouporis : les numismates
lui donnent le nom A star té ou èl A s tara,
( 0 Elle a été trouvée à Kertche pendant l’automne de 4 833.
ijui est, comme je l’ai dit, synonyme deCybèle.
Je crois que c’est encore à Cybèle qu’il faut
rapporter l’inscription suivante, de plus de
600 ans postérieure à la première iT). « Chres-
tion, fils et petit-fils de Sala, princeps ( dignité
romaine), a élevé cette statue en ex-voto à la
déesse Vénus Uranie Apaturie, la passionnée
( pedvaYi ), l’an ( 53q ) du Bosphore (242 de
J.-C.), au mois xandique. » Elle date donc du
règne de Reskouporis IV , qui vécut du temps
de l’empereur Gordien.
Je ne sais si c’est à la même divinité qu’il faut
attribuer deux autres inscriptions trouvées à
Kertche, et où il n’est fait mention que de Vénus
sans autre épithète. L ’une est de « Eisias, fils de
Léloptixos de Byzance, qui érige une statue à
Vénus (acppoSiTYi) sur le tombeau de son frère
Phrasidème (2). » Elle est sur un piédestal de
marbre blanc. L’autre ne contient que ces
mots: « Aristion, fils d’Aristoplion, à Vénus
(oeppoSirn) (3), » gravés sur un grand piédestal
(1) Trouvée à Kertche en 1827, gravée sur un socle de
marbre blanc rubanné de bleu, long de 2 pieds 3 pouces,
haut de 5 pouces. Publiée par M; bueckh, Corpus Ins-
erip. n° 2109, b.
(2) Publiée par Boeckh, l. c. n° 2108 , g. Les] lettres
sont de l’époque des Pairisades^ mais mal gravées.
(3) Publiée par Waxel, n° 14 , et par Pallas. Elle a été
transportée à Taman où je l’ai vue.