de celle des hommes , et l’on ne s’est même pas
servi des mêmes couleurs. La teinte des femmes
est d’un rose fait avec du rouge et du blanc,
comme les couleurs de Nuremberg. Celle des
hommes est chair, comme s’ils avaient été
brûlés par le soleil.
Le fond sur lequel on a appliqué les peintures
est d’un léger violet. On a ébauché dessus les
dessins avec une couleur brune semblable à du
bistre, qui perce souvent à travers la couleur
appliquée et lui tient lieu d’ombre. On jugera
de la nature de l’esquisse et des contours par
la planche 25 ¿, qui est un fac simile en grandeur
naturelle d’une peinture d’un des côtés du
sarcophage (i).
Le vert employé partout est du vert-de-gris.
Le bleu est azuré.
Des deux rouges qui se remarquent sur les
costumes, l’un est fait avec de la craie rouge
broyée, l’autre avec du cinabre.
Le rouge des ailes des victoires est du carmin.
Le brun du char est de la terre d’ombre.
Le bois, avant de commencer la peinture,
(1) L’on y retrouve encore le griffon et le guépard QFc-
lis jubata ), si souvent répétés sur les reliefs décrits plus
haut. J’ignore comment l’idée est venue aux artistes grecs
de dessiner cette espèce de tigre de patrie si éloignée ; car
M. Agassiz dit qu’on ne peut mettre l’espèce en doute.
avait été passé à la chaux ou au gypse, qui paraît
avoir donné à quelques - unes des couleurs ,
comme au rose, au violet, cette teinte blanchâtre
de cérusé qui se mêle à la couleur.
Il est fâcheux qu’on n’ait pu conserver le
caveau, le côté du nord s’étant écroulé deux
jours après l’exploration. Mais avant que le désastre
arrivât, il s’était passé plusieurs faits qu’il
est important de faire connaître pour bien juger
de ce tombeau.
Le jour où il fut ouvert, les notables qu’on
y envoya furent occupés à en faire le plan, et à
relever la position de chacun des objets qu’ils y
trouvèrent. Gela leur prit toute la journée, pendant
que deux soldats gardaient les abords du
vestibule.
Ces messieurs crurent avoir achevé vers le
soir leur besogne; mais pour plus de précautions
et afin de pouvoir faire de nouvelles perquisitions
le lendemain, les sentinelles continuèrent
à garder leur poste, avec la consigne de ne
laisser pénétrer personne. Mais la foule qui
s’était portée au tombeau la nuit par curiosité
était si grande, que les sentinelles ne purent la
repousser. On pénétra dans le caveau, où l’on
fouilla partout, et c’est alors qu’on découvrit
cette multitude de plaquettes en or qui jonchaient
le pavé.
Pendant qu’on était ainsi occupé à fouiller et