la longueur de la yaïla, les couches qu’ils représentent
plongeant vers le nord comme au Tcha-
tyrdagh. Les intervalles plus ou moins creux
sont de 8 à 10 pieds, et présentent ou des bandes
gazonnées , ou des amas de petits fragments de
rocher; mais il paraît que dans l’intérieur la
roche est compacte.
La vue est immense du côté de Pérécop.
Des creux gazonnés et des bas-fonds comme
sur la yaïla du Tchalyrdagh interrompent la
régularité des sillons, et indiquent similitude de
formation et de révolution. Quelques-uns des
bas-fonds recèlent des sources ou des réservoirs,
qui viennent bien à propos aux moutons et aux
chevaux, qui paissent en été, et qu’on retrouve
même jusqu’à la fin de décembre rongeant les
herbes sèches sur les places dépouillées de neige.
La pente de la yaïla n’est pas grande ; on dirait
une espèce de steppe sur une montagne.
Voilà encore un exemple d’une tranche uniforme
de 10 verst de large, à travers une formation
relativement immense , qui compterait entre
mille et mille cinq cents têtes de couches, et
peut-être davantage. En approchant de l’extrémité
septentrionale de la yaïla, l’inclinaison des
couches devient toujours moindre, et à Kazanlé
à peine diffèrent-elles de i 5° de l’horizontalité.
Cette yaïla, comme le Tchatyrdagh, est parsemée
de grottes et d’abîmes, de cavernes et de
glacières. A 8 verst de Kazanlé, je visitai une
première grotte s une portion de rocher affaissée
se présente en coupe (î). De plain-pied avec
la pelouse s’ouvre, dans la paroi, une grotte
peu profonde, qui n’est qu’une excavation accidentelle.
Les bergers s’y réfugient dans les mauvais
temps.
Une autre caverne de 4 verst plus rapprochée
de Kazanlé, paraît avoir été produite par une
autre cause (2). Son entrée commence par un
gouffre dans une paroi de laquelle s’ouvre un
grand portail qui permet de pénétrer dans l’intérieur
delà montagne, ou l’on trouve une glacière
naturelle. La voûte est composée de grands
blocs de calcaire restés en place, avec leur pose
horizontale. Mais en examinant devant et derrière
ce portail, on voit que la yaïla s est enfoncée.
Ici donc, pour former cette caverne, il s’est
fait un grand écartement qui a produit le ravin ¿z,
le gouffre b et l’enfoncement c, tandis que toute
la voûte du rocher d est restée intacte au-dessus
des fragments qui se sont écoules dans l’abime :
celte circonstance me fait supposer que l’écar-
tement s’est opéré de bas en haut, ses effets
étant plus considérables dans le fond qu a la
croûte. Les Tatares appellent celte caverne
(1) Atlas, V p série,géol. plans, coupes, etc. pl. 24,fig-4*
(2) Id. id. fig. 5 et 6.