employer la même échelle pour la métropole
asiatique, en voulant la chercher dans la près—
qu île de f aman, nour nous arrêterons sur l’emplacement
le plus couvert de tumulus, et après
avoir visité toute la presqu’île, on n’hésitera pas
a reconnaître que ceux qui entourent les ruines
que je viens de décrire, sont les plus nombreux
et les plus considérables. En les comptant, le
chiffre dépassera celui de tous les autres groupes
du reste de la presqu’île réunis. Disposés sur
toutes les hauteurs, ces monuments funèbres
formaient ainsi un grand demi-cercle autour de
Ehanagorie : mais ils ne dépassaient ni le bas-
fond de Çhimardane à l’ouest, ni le rempart
kimmérien au nord. Ils sont tantôt isolés, tantôt
groupés, et l’on peut les compter par centaines
à la fois.
Deja en i 43i (1), les Vénitiens en ouvrirent
quelques-uns, pour y chercher des trésors. De
LaMotpaye les fouilla pour des antiquités. Toujours^
ils ont excité la cupidité des chercheurs
d or. Cependant ce n’est pas là que la commission
impériale a porté ses regards ; ignorant
l’importance de la localité, elle s’est attachée
scrupuleusement au sol de Kertche. La seule
fouille constatée d’un tumulus de Phanagorie
fut faite par le général Vanderweyde, à la fin du
( j ) Joh. Bárbaro, Viaggioalla Tana.
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dix-huitième siècle. Le général avait choisi le
plus grand} après des essais infructueux, l’ayant
fait attaquer par le côté oriental, on découvrit
l’entrée d’une grande voûte arquée, d’une maçonnerie
admirable, murée 3 ' sans ciment, en calcaire
Coquiller de Kertche. L’entrée ou vestibule
à hauteur d’homme était rempli de terre ; plus
loin on trouvait la pièce intérieure^ plus grande
que la première et murée pareillement. Deux pilastres
très-saillants parleur base en marquaient
la porte (î).
Les objets qu’on y trouva furent le partage des
soldats, qui brisèrent par contre plusieurs vases
en terre noire avec des ornements, parce qu’ils
les trouvèrent indignes de leur cupidité. La seule
chose qui échappa à la spoliation fut un bracelet
d’or massif pesant -| de livre : il représentait
le corps d’un serpent, courbé en forme d’ellipse,
avec deux têtes sculptées aux extrémités. Des
rubis, tant pour imiter les yeux que pour l’ornement
de la partie inférieure, embellissaient
chacune des têtes ; l’une et l’autre devaient offrir
de plus deux rangs de pierres précieuses :
des dessins d’une exécution assez grossière couvraient
le reste du bracelet.
Ce bracelet n’est pas différent de ceux qu’on
a trouvés dans les tumulus de Panticapée, et la
(a) Clarke, Voy. en Russie, t. I, p. 527, éd. fr.