
 
		divan-effendi  (secrétaire  d’état),  d’un  kadi,  
 (juge)  :  il avait comme lui parmi ses  femmes une  
 anabëi et une ouloukhani,  avec  une  juridiction  
 particulière.  Son  commandement  s’étendait  de  
 Akmétchet  à  Kafa  exclusivement.  On  pouvait  
 appeler  du  jugement du  kalga  au  grand  divan ;  
 mais  ses  ordres, passeports  et  commandements  
 avaient  la même  valeur  que  ceux  du khan  (1). 
 Le kalga avait son palais  à l’entrée de la faille,  
 au  bord  du  Salghir  :  les  ruines  le  dominaient  
 d’un  côté,  et  Akmétchet,  sa capitale,  de l’autre.  
 La s élevait  un  groupe  irrégulier  de  bâtiments  
 qui  embrassaient  de  beaux  jardins  supérieurement  
 arrosés  par  une  source  d’eau  vive  qui  
 jaillit  a’u  fond de la faille, et qui était assez abondante  
 pour nourrir des  jets  d’eau  et  entretenir  
 de  grandes  pièces  d’eau  sur  lesquelles  le  kalga  
 avait plusieurs nacelles pour son amusement (&).  
 Aujourd’hui  toute  la  gloire  du kalga a disparu ;  
 et  qui  reconnaîtrait,  dans  les usines d’une brasserie  
 et  d’une brandevinerie,  et  dans  les bancs  
 d’un jardin  public  ou  l’on  va danser et  boire de  
 la  bière,  son  palais,  son  harem  et  ses bocages  
 parfumés de  roses ? 
 C1)  Pejssonel,  Traité  du  Commerce,  II.  p.  2Ô2 et 25<p 
 (2)  J’ai  trouvé  le  23  août  et  le  20  septembre  i 832 ,  la  
 température  de  cette  source de  9°,8; M.  de  Koeppen  ,  le  
 3 octobre  1833,  l’a  trouvée  de g°. 
 —   dgi  — 
 Akmétchet, bâti  sur  la partie de  la  terrasse  la  
 plus rapprochée  des  ruines  scythiques,  ressemblait  
 au Karassoubazar tatare  que j ’ai décrit, par  
 ses  rues  étroites  ettortueuses, par ses murailles  
 blanchies, percées de portes comme dans nos vignobles. 
   Quelques mosquées peu  dignes  de  remarque  
 entrecoupaient  cette  monotonie.  Le  
 Simféropol  russe  s’est prolongé à côté d’Akmét-  
 çhet,  sur la partie de la  terrasse blanche tournée  
 vers la steppe,  et  autant la ville  tatare est ramassée, 
   tortueuse  et  cachée, autant  la nouvelle ville  
 est  large,  alignée,  dilatée. Ce  n’est  pas qu’il  soit  
 fort judicieux  sur un sol blanc  et poudreux,  sec  
 et  aride,  d’ouvrir  ainsi  de  larges  carrières  aux  
 rayons du  soleil ;  mais  ainsi  le  veut le  grandiose  
 de  l’étiquette  d’une  capitale.  La  ville  s’accroît  
 rapidement,  et  la  nouvelle  église  grecque,  fort  
 belle  quoique  bâtie.dans le  style monotone  des  
 édifices  à  trois  portiques  à  colonnes,  avec  un  
 dôme,  que j ’ai vue  s’élever  en  i 832,  hors de  la  
 ville pour  ainsi  dire,  au milieu de la plaine vide,  
 était  déjà  entourée  de maisons  et même de mies  
 en  18 34. 
 Au  reste,  il  me  serait  impossible  de  signaler  
 aucun édifice remarquable et monumental parmi  
 ceux  qu’on  vient  d’élever  ;  tous  sont  dans  un  
 style simple et sans grande prétention : quelques-  
 uns forment  des masses assez considérables. 
 Une  seule  chose justifiait  le  nom prophétique