tiennes se servent pour le maintenir appuyé sur
l'épaule à la manière de Rébecca, soit qu’elles
aillent a la source ou qu’elles en reviennent,
comme je 1 ai représente au bas de la planche.
Les Arméniens ont dérogé à cette simplicité
et se servent de cruches en cuivre étamé, plus
ou moins ornées de ciselures.
Vase de Priam. Pl. 8. fig. 1. Pl. 10, fig. 1.
J’ai dit comment il fut trouvé dans un tu mu—
lus du groupe de la Quarantaine. Sa forme,
rendue pl. 8 , fig. î , indique , d’après son
col très-étroit et son embouchure à large bord
p la t, un vase a mettre un liquide précieux.
Mais on oublie bientôt sa forme en voyant ses
ornements : l’artiste a représenté sur les flancs
du vase la mort de Priam, s’appuyant d’un genou
sur l’autel, et tendant une main suppliante à
Pyrrhus. Celui-ci, coiffé d’un casque pour toute
armure, saisit de la main gauche, qui porte le
bouclier le malheureux roi par les cheveux ,
et de l’autre s^apprête à le percer de son glaive.
Hécube semble vouloir s’attacher au corps
de son époux pour échapper à la main d’un
autre Grec qui veut l’arracher de cet asile. Il y
a quelque chose de Virgile dans ce tableau,
Pyrrhus saisissant Priam par les cheveux et
un goulot et qui ressemble en gros à celui des Ta tares de
Crimée.
s’apprêtant à le percer ; mais le vieillard, réfugié
sur l’autel, est suppliant; il n’est pas armé et ne
brave pas le Grec comme Virgile le représente :
Hécube est près de Priam ; mais ni Poly te
massacré, ni ses soeurs ne sont là sur la
scène embellie par le poëte (î). C’est l’ancienne
légende, le mythe primitif de cette mort tra-
gique.
Ce sujet est encore rendu plus intéressant par
la manière dont il est représenté : les figures,
au lieu d’être dessinées sont en relief, et ont
été appliquées ou collées sur lé vase. L ’artiste
a partagé son sujet en deux pièces, dont
l’une comprend le groupe de Pyrrhus et de
Priam, l’autre à été posée après celle-ci, ce
que l’on reconnaît aux deux bras d’Hécube, qui
ne sont pas même bien liés avec le corps de
Priam.
Ce vase est l’unique de ce genre que je connaisse
; je n’en ai pas vu d’autres ni à Paris, ni à
Berlin. Car je ne considère pas comme analogues
les vases romains en terre sigillée rouge ornés
de relief, qu’on retrduve partout où ces conquérants
ont eu des établissements dans l’Helvélie
ou dans les Gaules. C’est cette espèce que
Legrand a en vue, quand il parle d’une fabrique
(i ) Æneïdos, lib. II, vers. 54».
V.