première, à Perception d’un astérisque placé
devant le front du roi.— Ce monogramme, avec
la tête du ro i, ne peut être que celui de Pairi-
sades I, dont les médailles de Panticapée, très-
rares du reste, offrent aussi la tête , et pour
revers un aigle, un astérisque , un sceptre et le
monogramme tëP.
Rien n’empêche à mon avis que Pairisades,
roi du Bosphore, n’ait conquis momentanément
Cherson, qui plus tard se soumit volontairement
à Milhridate, toujours pour trouver un appui
contre les Scythes de la Chersonèse tau—
rique (1).
Diodore rapporte l’histoire tragique des trois
fils de Pairisades , Satyre, Eumêle et Prytan,
qui tous périrent de mort violente. Satyre ,
l’ainé, voulant apaiser la révolte d’Eumêle en
Asie, fut blessé au bi’as dans un combat et
mourut la nuit suivante. Le corps, remis à
Prytan, fut conduit à Panticapée, et il fut enseveli
dans le tombeau de ses pères avec toute la
magnificence imaginable. Ainsi les rois Leuco-
nides du Bosphore avaient une tombe de famille.
Si cette explication n’était pas reçue, on pourrait
expliquer la présence du cerf dans les reliefs en le regar-
dantcomme l'emblème des Tauro-Scythes, qui possédaient
chez eux le principal et le plus ancien sanctuaire de Diane,
sur la montagne del’Aïoudagh, sur la côte méridionale de
la Crimée.
Prytan fut tué à Képos, près de Phanagorie,
dans une révolte contre son frère Eumêle, qui,
pour n’avoir plus d’ennemis , fit massacrer les
femmes et les enfants de>ses frères et tous leurs
partisans.
Six ans après, Eumêle lui-même périt misérablement
sous les roues de son chariot, qui
l’écrasa un jour qu’il se rendait à un sacrifice,
et que ses chevaux prirent le mors aux dents.
Spartocus IV , fils d’Eumêle , succéda à son
père et régna jusqu’à l’an 284 avant J.-C. Il est
connu par des inscriptions.
Pairisades I I , fils de Spartocus IV, régna
longtemps sans qu’on connaisse l’époque de sa
mort, ni la suite de ses successeurs jusqu’à
Mithridate.
Lequel de ces rois remplit le mieux les conditions
voulues du tombeau?... A mon avis c ’est
ou Leucon ou Pairisades I, quant aux allégories
des reliefs. Mais comment décider la chose,
quand on n’a nulle idée de ce qui a été trouvé
dans le tombeau inférieur, qui seul pourrait
nous éclairer!
Je m’en tiendrai seulement à ce simple
énoncé : ces tombeaux appartiennent à des
Leuconides, tant par les costumes, les emblèmes,
les scènes allégoriques, la forme des
lettres, l’architecture, etc.