d’un Iravail plus parfait; le large chapeau à
la bergère dont les deux Vénus et plusieui's
autres figures sont coiffées, est une parure inusitée
dans le reste de la Grèce, et qui ne paraît
sur aucun monument que je connaisse : elle est
vraisemblablement caucasienne, et rappelle les
grands chapeaux en feutre écarlate de celte
forme, que portent les princesses imérétiennes
quand elles sont en voyage (1).
Cependant toutes les figurines ne sont pas du
même style : il en est d’un Iravail exquis. Au
reste, les figures ainsi que les sujets varient à
l’infini : tantôt ce sont des Scythes à pied , à
cheval (2); ou ce sont des faunes, des satyres ;
l’Olympe entier y est représenté.
Enfin, il est une dernière distinction à faire :
quelques-unes de ces figurines en terre cuite
sont au naturel, tandis que d’autres ont été enduites
d’une mince couche de plâtre, dans lequel
on a terminé les traits qui n’étaient qivé-
bauchés en terre cuite, et c’est ce qui explique
comment on trouve les extrémités des figurines
si informes ; elles ont été ou devaient être
recouvertes de gypse et peintes ensuite de dif-
(*) Gamba, Voyage dans la Russie Méridionale, tome 1,
p . * 3 3 .
(2) Voyez Atlas, IV® série, pl. XVII, fïg. 4> 5 et 6. Le
Scythe à cheval est de ma collection ; les deux autres figurines
viennent du cabinet de M. Stempkovsky.
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férentes couleurs, comme cela se voit sur un #
satyre poursuivant une nymphe jouant de la
lyre, qui est chez moi.
Vases sacrés ou funéraires.
J’ai dit que parmi les vases qui sont déposés
dans les tombeaux, il en était une catégorie qui
avait vivement excité ma curiosité. Ces vases
sont tous, sans exception, à deux anses et a
doubles sujets, très-différents de nature et même
de dessin.
J’ai pensé d’abord que ces urnes singulières
étaient un produit local, un caprice d’artiste.
Mais en parcourant les publications du chevalier
Hamilton (1), et surtout la série de 3oo
planches de vases étrusques publiée à Rome en
1787(2) j ’ai trouvé à ma grande surprise que
cette catégorie de vases à doubles anses et à
doubles sujets; était indigène dans la grande
Grèce comme à Panticapée, et j ’ai cherché à me
(*) Peintures des vases antiques de la collection de
son Exc. M. le chev. de Hamilton ; prem. édit de Florence.
Et Antiq. étrusq. grecq. et rom. tirées du cabinet,
de M. Hamilton, etc. Naples , 1766.
(2) Serie di trecento tavole in rame rappresentanti pitture
di vasi degli antichi etrusci tratti dalla biblioteca
Vaticana. Roma, 1787.