encore caché sous les ondes de la Mer Noire ?
N’a~t-il poit été soulevé une fois, et ne s’es t-il
point enfoncé ensuite? Il est permis à chacun
de faire son hypothèse, je ferai la mienne plus
tard.
Aujourd’hui la ligne cratérique est marquée
au Caucase par des jets de porphyre et de granité.
En Crimée, aucun jet ne paraît de Sou-
dak à Aloucheta ; d’ici à l’extrémité occidentale,
les roches plutonienries sortent sous la forme
de dômes, de crevasses cratêriques, de jets ; les
dômes sont ceux du Biouk-Ouraga, du Kastele,
de VAïoudagh , composés de granité ophitique.
Les crevasses cratêriques sont celles de VAïtho-
dor, sur Bïouk-Lambat, et ôi Alouplca , aussi
dans le granité ophitique, on trouve des jets de
porphyres amygdaloïdes globuleux ou pyroxé-
piques à Koutchouk-Lambat, à Lime ne, à Fo-
roze, à Laspi, etc.
Le soulèvement et la dislocation de la chaîne
Tauriquea eu lieu principalement par les dômes
d’ophitone à la fin de l’époque jurassique. Leur
éruption a été simultanée avec la grande éruption
serpentineuse qui bouleversa tout le bassin
de la méditerranée, immédiatement avant le dépôt
des craies (1). A la suite de cette violente
0 ) Bulletin de la Société géolog. de France, réunion
d’Alençon, 1837, p. 28. Théorie deM. Boblaye.
commotion, la Crimée se dessina sous l’aspect
d’une longue île , dont les yaïlas étaient la plateforme
; elle s’étendait dé Bala-Klava au Kara-
dagh, près d’Otouze. Sur le pied septentrional
de cette île, se déposa petit à petit une série de
nouveaux terrains qui ont l’air de former un
récif en face de l’île. Ces nouveaux terrains
sont : i° le néocomien, sédiment sablonneux,
jaunâtre, ferrugineux, plus ou moins riche en
polypiers et en mollusques ;
2° Le schiste gris inférieur de la craie.
*3° Le gres vert ;
4° La craie blanche de ¡ Rughen et de Meu-
don ;
5° Le calcaire à nummulites (1).
Cette série crayeuse qui se présente en couches
continuellement concordantes avec ses falaises
au midi, et une légère inclinaison vers la
steppe I est la muraille naturelle d’un second
cratère d’éruption, la moitié septentrionale du
cratère annulaire que j ’ai décrit plus haut.
M. Thurmann appellerait cela une combe marquée
entre l’ancien massif central et le nouveau
crét crayeux. Le thalveg de cette longue
combe est percé d’une suite de jetsporphyriques
et mélaphyriques, ceux de Simferopol, de Sa-
(2) V® série, coupes et plans, pl. i 3.
y.