l’air de broderies. Ce sont de petites plaquettes
en or et en électrum cousues sur les vêtements.
Les to r se s des rives du Tanaïs portent de l’or
sur leurs habits, dit Strabon (1).
Ces plaquettes sont frappées ou repoussées
comme les bractéates, percées de trous sur les
bords, pour les coudre, et représentent une
variété infinie de sujets. Le tombeau du roi en
a fourni de riches exemples.
Ên examinant attentivement le pourtour du
Caveau, on s’aperçut, en effet, que le pied des
murailles était jonché d’une multitude de ces
plaquettes. Les parois offraient les indices des
chevilles èn bois, auxquelles on avait suspendu
la riche garde-robe des deux grands personnages
; elle était tombée par lambeaux et on ne
retrouva que des tas de poussière, mêlée de
petites plaques qui furent recueillies avec soin j
le plus grand nombre de ces plaques adoptent
des formes de triangle, de rosaces de différentes
grandeurs, sans aucun relief. Sur d’autres
sont imprimées de belles têtes de femmes ou de
divinités, desfigures d’animaux comme griffons,
lions,fièvres, renards, etc., de formes très-variées.
J’ai représenté quatre de ces plaquettes,
intéressantes comme complément à l’ethnologie
scythe (pl. 24, fig. 5, 6, 7 et 8).
( i ) Strabo, lib. X I, p. 486, éd. Bas. Traduction de J.
Potocki : Voy. dans les steppes d’Astrakan, t. II, p. io 3.
En effet, la fig. 5, qui représente des femmes,
prouve que si les hommes portaient alors le
costume caucasien, il en était de même des
femmes de cette époque, dont le long voile ou
tchadra paraît être du même genre que celui
que les femmes caucasiennes portent encore.
La robe est flottante. L ’une des femmes porte
de la main droite un gobelet, et de l’autre une
elef.
La plaquette fig. 7, représente deux archers
scythes dos à dos, prêts à lancer leurs flèches.
Les fig. fi et 8 sont celles de deux chasseurs
scythes à cheval, poursuivant le fièvre. De la
main gauche, ils tiennent les rênes, et de la
droite, ils lancent le javelot.
A côté du corps de la reine on trouva encore
deux bracelets d’or avec des bas-reliefs sur
deux rangs , c’est-à-dirè 6 figures sur chaque
bracelet, dont la largeur est de 3 | pouces.
Puis autour de la tête , on avait déposé six
couteaux à manche d’ivoire dont les lames,
par leurs formes , ressemblaient à des instruments
de chirurgie. Un septième couteau
(pl. 20, fig. 5), avec un manche en or et des
reliefs, était mêlé parmi les premiers.
Un miroir en bronze, avec une poignée plaquée
en or et ornée du griffon qui poursuit le
cerf en relief, faisait encore partie des objets qui
entouraient la reine.