térieur pour y trouver les traces d’un édifice
quelconque ; tout a disparu.
Ce château antique n’est point entouré de
tumulus comme Panticapée ou Phanagorie; les
tombes sont taillées dans la muraille de rochers,
où M. Dubrux père en a ouvert plusieurs, sans
y trouver rien d’important.
Donner un nom à cette ruine est plus embarrassant
que la décrire : il est fort possible que
ce soit le Tyrictaca de Ptolémée. Son éloignement
est de i 3 verst de Kertçhe (1).
Après cette première excursion , nous nous
rendons enfin aux ruines de Nymphée avec
M. Gourief, qui veut bien nous servir de guide.
Elles sont à 6 verst de Tchourbache, et après
avoir erré au milieu de quelques pics bizarres à
polypiers, nous nous trouvons bientôt, en suivant
un chemin qui me paraît l’ancienne voie
grecque, au milieu d’une profusion de tumulus
qui bordent la route à droite et à gauche,
comme aux abords de la porte Théodosienne
à Panticapée. Des traces de murailles et de
champs rident la surface du plateau gazonné.
(1) Une carte manuscrite de M. de Stempkowsky, l’indique
sous le nom de Karmiche Kélessi ; c’est celui d’un
village voisin du rempart d’Akkos. Deux collines couronnées
de calcaire de Kertche le dominent : on prétend qu’il
existe une ruine sur l’une de ces collines.
A l’angle même qui marque la limite entre
l’ancien golfe et le Bosphore, était la ville, bâtie
sur une espèce de plate-forme , appuyée sur
quelques rochers à polypiers. Il nous fut facile
de suivre le rempart qui fermait une partie de
la ville et la défendait même du côté du rivage;
les faubourgs s’étendaient autour de cette acro-
polis.
Partout dans l’intérieur du rempart l’on
retrouve des amas de décombres qui indiquent
des construction considérables. En général, ,1e
sol, à plusieurs pieds de profondeur, n’est qu’un
amas de débris de vases, parmi lesquels on en
reconnaît beaucoup d’étrusques.
Des tumulus font cercle autour de la ville,
n’en approchant qu’à une demi-verst : leurs
rangs confus se terminent à la falaise qui borde
la mer. Quelques-uns sont très-grands et coniques.
M. Gourief, qui en a fait ouvrir plusieurs,
n’y a pas trouvé des objets précieux comme à
Panticapée.
Le port excellent dont parle Slrabon n’existe
plus, et au lieu des eaux du golfe, on voit à perte
de vue des bancs de sable qui attristent les yeux,
comme le glacier qui se serait emparé d’un
champ fertile. Au milieu des ruines, on distingue
fort bien les trois chemins par lesquels on descendait
de la ville et de l’acropolis sur la plage,
où étaient amarrés les vaisseaux. Les sables ont.