ments à Otouze, principalement pour la-culture'
de la vigne, qui y réussit fort bien.
Je logeai chez un colon allemand nommé-
Frédéric Schieg, le chef d’une des cinq familles,
de celte nation qui sont venues s’établir ici. Je
le questionnai sur ses possessions et sur ses redevances.
Il me dit qu’il avait reçu du gouvernement
7 dessétines de terrain (765 ares de
France) , pour lesquelles il payait 12 roubles en
argent et quelques copeks de capitation, sans
compter les impositions gouvernementales 5 en
sus il devait donner 5 roubles argent pour le
terrain 5 ce qui faisait monter ses redevances de
5o à 60 francs de France par an.
Le 14 juillet, je continuai ma route vers Koze.
Nul chemin ne peut suivre le rivage, que le
Yetchekidagh flanque de toute sa hauteur avec
ses rochers à pic , et je fus obligé de passer par
un col élevé et des plus sauvages, qui unit le
Yetchekidagh au Sandikh-Kaïa. Un des contre-
forts de ce dernier rocher se présente comme
une muraille nue et menaçante au nord du chemin
: les tatares l’appellent Kiziltache-Kaia
(le rocher de la pierre rouge).
Passé le col, je commençai à descendre vers
le vallon de K o z e , en franchissant une espèce
de mur naturel formé par le calcaire noir à polypiers
de Soudak : il repose immédiatement sur
les schistes noirs avec lesquels il alterne et les
couches étant sur leur tête, la décomposition du
schiste n’a laissé que le calcaire, qui est resté
comme un mur naturel. C’est la liaison géologique
entre le Sandikh-Kaïa et Yetchekidagh.
L’abord du vallon de Koze par ce chemin est
très-pittoresque, et le paysage, circonscrit de
toutes parts par des rochers nus , est très-sauvage
: mais enfin la vue s’ouvre, et le chemin
débouche dans un vallon qui doit sa verdure a
un ruisseau, qu’on voit jaillir au pied des rochers.
En donnant un dessin de Koze , je crois y avoir
réuni tout ce que ce vallon présente d’intéressant.
Il précisera ce que des paroles ne peuvent
expliquer. Le spectateur est retourné vers
le chemin que je viens de faire (1), et par conséquent
il a à sa droite le Yetchekidagh, avec ses
ruines de calcaire recouvrant le schiste, et à
gauche, le Sandikh-Kaïa, dont les flancs à pic
présentent, à partir de Théodosie , le premier
échantillon des murailles jurassiques qui ne cessent
de border la côte de Crimée jusqu’à Bala-
klava.
Entre les deux montagnes se dessine la digue
de calcaire noir que je viens de traverser : elle est
divisée en deux fragments, celui qui est le plus
rapproché du Sandikh-Kaïa supporte les ruines
(1) C’est-à-dire qu’il regarde au N. E. Voyez Atlas,
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