et plus loin la ville des Lampadeê ou des Fanaux.
2° La vallée de Baidar, autre domaine des
Taures, grand bassin couvert de champs, de
pâturages et de forêts, fermé de toutes parts
par des rochers jurassiques. Les embranchements
de la vallée s’étendent jusque sur
YÆa, cap bórdé de précipices affreux, où il
paraît qu’était le second sanctuaire des Taures.
3° Le versant septentrional de la chaîne
Taurique , de Balaklava à Simferopol $ vraie
forteresse naturelle formée d’une suite de
vallées adjacentes, toutes fermées du côté de la
plaine-steppe par deux hauts rangs de rochers
crayeux et tertiaires qui ressemblent à des murailles,
pays de bois, de pâturages, de vin, de
blé, de fruits. Les Taures y dominèrent aussi
dans les temps les plus antiques, exerçant leur
industrie sur le vaste hémicycle de rochers où
ils ont creusé leurs villes et leurs demeures
innombrables. Leurs chefs résidèrent sur les
pics sauvages de Palakium, où ils eurent leur
fort, cachant, sous le nom de Les fripons, leurs
brigandages et leurs pirateries au fond de la
baie de Balaklava. Ils élevèrent encore tout près
de là un autre sanctuaire a leur Diane sauvage,
baignant d’un sang étranger les rochers de
VAia, et les terrasses qui portent le monastère
de St-Georges. Ces Taures furent soumis aux
rois des Scythes, entre autres à Skilouros et à
ses fils. Les Goths chassèrent les Scythes, et
sous eux la contrée, devenue chrétienne, prit
le nom de Dory ou Doru (la boisée), en contraste
avec la steppe nue. Les Byzantins l’appelèrent
Klemata ou Klimata ( le versant septentrional)
et les Génois Gothie. Aujourd’hui ce
sont les vallées du Salghir, de l'Aima, de la
Katcke, du Belkek, etc.
4° La Chersonèse héracléotique , plate-forme
isolée, formant coin entre la mer, la steppe et la
région montagneuse que conquirent les Doriens
ffHéraclée sur les Taures : sol sec et pierreux,
ooupé de magnifiques ports, que l’industrie seule
pouvait rendre habitable.
5° L’extrémité orientale des versants de la
chaîne Taurique, depuis Simferopol jusqu’au Ka-
radagh, pays composé de larges vallées, ouvertes
au nord et à l’est, première proie du conquérant,
sol qui changea cent fois de maîtres et d’habitants.
Là sont Karassoubazar et la Vieille-Crimée^
au milieu des ondulations crayeuses, et les
formations tertiaires de la presqu’île de Kertche,
gardant leur monotone apparence , montent
encore depuis Théodosie jusqu’à Karadagh.
La grande route qui de Théodosie mène à
Simferopol, capitale de la Crimée, est tracée
tout entière dans ce cinquième territoire ; évitant
le plus qu’il est possible toute ondulation
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