de la,Mer Noire, il existait à l'extrémité occidentale
de la Crimée, d’autres volcans qui y
opéraient leurs révolutions. Où sont ces volcans?
La mer les a engloutis.
Il est fort remarquable que la ligne d’éruption
de la Crimée réponde à la dépression du lit du
Don, de la Mer d’Azof, de la Mer Noire, du détroit
de Constantinople, de la Mer de Marmara,
des Dardanelles, etc.
La fin de l’époque tertiaire est marquée par
le dépôt des assises horizontales de calcaire co-
quillier, dit calcaire de la steppe ou calcaire de
Kertche. Il se dessine en falaises au bord de la
combe de la marne blanche, dont il forme le
crêt septentrional, parallèle à celui du calcaire
à nummuliles. Ainsi le versant septentrional de
la chaîne Taurique présente, au point de rupture
du massif jurassique , i° une combe percée
de roches ignées ; 2° un crêt composé de tous
les étages de la craie, du néocomien au çal-
caire à nummulites ; 3U une combe ou terrasse
de marne tertiaire blanche, sans fossiles, terminée
par une couche volcanique proprement
dite; 4° un crêt de tertiaire récent ou de la
steppe.
Ce résumé systématique servira de clef aux
descriptions détaillées de mes différentes excursions
dans cette partie de la Crimée, dont Simferopol
sera mon point de départ.
Sur un lambeau (i) de la falaise de calcaire à
nummulites, qui regarde au sud-est la vallée du
Salghir, et au nord-est le portail par où cette
rivière s’échappe vers la steppe, s’étendent les
ruines du Simféropol primitif, une forteresse,
ancienne résidence sans nom de Skilouros, roi
des Scythes, l’ennemi de Milhridate. Les Tatares
appellent cet amas de ruines ILermentchik (le
petit château). Une faille qui a fendu le calcaire
à nummulites du haut en bas,’ sépare Ce lambeau
et ces ruines de la terrasse de marne blanche sur
laquelle est assis le Simféropol d’aujourd’hui, capitale
à deux époques distinctes : d’abord c’est
Akmétchet, résidence du kalga^soultan sous le
règne des Tatares ; puis c’est Simféropol, où
sont concentrées les autorités russes de laCri-
mée*
Akmétchet (mosquée blanche), comme résidence
du kalga-soultan, était la seconde ville
de Grimée. Ce prince était le vicaire-général du
khan des Tatares; à sa mort il prenait les rênes
du gouvernement jusqu’à l’arrivée de son successeur,
nommé par la Porte. Il prenait le commandement
des armées, quand le khan ne pouvait
s’y rendre. La cour du kalga était exactement
composée comme celle du khan, d’un vi-~
sir\ d’un defterdar (contrôleur-général), d’un