eilement, car un grand groupe de sources de
naphte, compagnes des éruptions boueuses, s’est
ouvert un passage dans la partie la plus reêulée,
et y a accumulé ses fangeux dépôts.
Ile Sindiqué. — Tàmati. — Korokandamé.
On comprend maintenant Comment Strabon
pouvait dire que le sol sur lequel étaient situées
Phanagorie et Képos était une île véritable. Ici
sans le concours de la géologie, l’archéologie et
la géographie ancienne sont impuissantes dans
leurs recherches : ifk? le professeur Cari Ritter
l’avait bien remarqué. Lors de mon départ pour
le voyage que j ’ai exécuté; il me pria de m’occuper
spécialement de cette terré énigmatique y
je me suis livré à ces recherches, son livre à la
main, et j’ai cherché à rendre compte fidèlement
de ma mission.
Quand on a passé le bas-fond du Kouban
couvert de Delphinium ramosum, la route de
Taman longe le pied d’une chaîne de collines
qui portent plusieurs noms. La première est le
mont AssocLagh; puis viennent le mont Kirhol
et la colline dite de Phanagorie, chaîne d’autant
plus remarquable, que toutes les cimes ne
sent appartenir à l’espèce d’îles qui ont été soulevées du
sein de la mer, comme celles que j ’ai citées plus haut.
sont qu’une continuité de volcans de boue et de
sources de naphte. Par contre les tumulus cessent
tout à coup, et à peine s’en présente-t-il
deux ou trois à de grandes distances les uns des
autres* au-delà du bas-fond.
Ce Jong dos de pays marque dans toute son
extension le squelette d’une cinquième île , la
plus grande de toutes, celle à laquelle tous les
anciens géographes ont donné le nom de Sindique.
Le Bosphore, le liman de Taman, le lac
Aftaniz, le Kouban, le liman Kisiltache, la Mer
Noire l’enceignent de toutes parts
Les Sindes-Méotes s’étaient emparés de cette
île et'lui avaient donné leur nom; leurs rois
avaient leur résidence sur la côte méridionale ;
mais il paraît que plus anciennement la Sindique
s’appelait Korohandame, du bourg qui en
était le chef-lieu. Chez Pline, elle s’appelait Eïoné*
Korohandame, vers lequel nous nous dirigeons,
est le Taman d’aujourd’hui. A 2 verst de
ce nouveau bourg, la route tourne autour des
bastions de la plus inutile des forteresses, celle
de Phanagorie, que fit construire Souvarof au
bord du liman de Taman, et qu’il baptisa du nom
de la métropole du Bosphore, quoiqu’on n’ait
pas trouvé les moindres vestiges de ruines en
creusant ses fossés et en entassant ses remparts.
Le Taman actuel est une bourgade ouverte
des cosaques de la Mer Noire qui en ont fait un
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